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Les photos marquantes des Wildlife Photographer of the Year 2023

L’annonce récente des gagnants et finalistes du prestigieux concours Wildlife Photographer of the Year parrainé par le Musée d’Histoire Naturelle de Londres a suscité un vif intérêt. Pour cette 59e édition, le concours a reçu un impressionnant total de plus de 50 000 clichés en provenance de 95 pays. Le photographe français Laurent Ballesta a brillé en décrochant pour la seconde fois le titre suprême grâce à sa captivante photographie d’un limule à trois épines entouré de trois carangues dorées. 

Grand gagnant 2023 : Laurent Ballesta 

À propos de l’image : Laurent Ballesta, à la fois biologiste marin et photographe, a entrepris une quête pour trouver les limules dans les eaux sanctuaires de l’île de Pangatalan aux Philippines. Il a dédié sa vie à la découverte des trésors cachés des océans et à immortaliser ces merveilles en photographie. Ses expéditions, toujours ponctuées de défis scientifiques et d’aventures de plongée, ont conduit à la création d’images inédites.

Le limule à trois épines, malgré son existence qui remonte à plus de 100 millions d’années, est actuellement menacé par la destruction de son habitat et la surpêche, tant pour sa chair que pour son sang précieux utilisé dans la recherche médicale. Cependant, les eaux préservées autour de l’île de Pangatalan offrent une lueur d’espoir pour la conservation de cette espèce.

Détails techniques : Nikon D5 avec focale de 13 mm; 1/25 à f/22, ISO 800


Environnements animaliers : Amit Eshel 

À propos de l’image : Amit Eshel a assisté à un combat épique entre deux bouquetins de Nubie sur une falaise. Après s’être rendu à un point d’observation au sommet, il s’est discrètement approché pour capturer avec un objectif grand angle l’intensité du duel de ces bouquetins sur un décor saisissant.

L’affrontement a persisté pendant près de 15 minutes avant qu’un des mâles ne capitule, les deux repartant finalement sans blessure majeure. Avec l’arrivée de la saison de reproduction, le pelage des mâles tend à s’obscurcir et les muscles de leur cou à se renforcer. Ces rivaux se dressent alors sur leurs pattes postérieures, s’affrontant violemment. Lors de ces chocs, leurs cornes peuvent parfois se briser.

Détails techniques : Canon EOS R5 avec objectif Canon RF 24–70mm f/2.8,  1/800s, f8, ISO 500


Invertébrés : Sriram Murali

À propos de l’image : Sriram Murali dévoile un ciel étoilé sublimé par une forêt scintillante de lucioles. Pour capturer cette magie, Sriram a fusionné cinquante clichés de 19 secondes chacun, retranscrivant ainsi les scintillements des lucioles sur une durée de 16 minutes dans les bois près de sa ville d’origine. Ces éclats lumineux démarrent doucement au crépuscule et s’intensifient progressivement, donnant l’impression d’une ondulation synchronisée à travers la forêt. Ces lucioles, qui sont en réalité des coléoptères, utilisent la bioluminescence pour séduire leurs partenaires. La noirceur est essentielle à la réussite de cette parade nuptiale. Toutefois, la pollution lumineuse est un fléau pour de nombreux animaux nocturnes, et les lucioles y sont particulièrement vulnérables.

Détails techniques : Canon 6D avec objectif Canon 24mm f/1.4, 19s, f/2, ISO 6400, multiples expositions


Portrait animalier : Vishnu Gopal

À propos de l’image : Vishnu Gopal a immortalisé l’instant où un tapir des plaines émerge avec prudence de la jungle marécageuse brésilienne. Après avoir découvert des traces de sabots sur un sentier près de son campement, Vishnu a pris position en attendant.

Une heure s’écoula avant que le tapir ne fasse son apparition. Grâce à une longue exposition et à l’éclairage d’une torche, Vishnu a réussi à saisir le profil délicat de la tête du tapir au moment où il sortait de la forêt. Ces tapirs, qui se nourrissent principalement de fruits et d’autres plantes de la forêt, jouent un rôle crucial dans la dispersion des graines. Toutefois, cette symbiose essentielle est mise en péril par la déforestation, le braconnage et les accidents routiers.

Détails techniques : Nikon D850 avec objectif Nikon 14–24mm f/2.8, 1/30s, f6.3, ISO 1600


Photo sous-marine : Mike Korostelev

À propos de l’image : Mike Korostelev dévoile un hippopotame accompagné de ses deux jeunes, se détendant dans un lac d’eau claire et peu profonde. Depuis plus de deux ans, Mike fréquente les hippopotames de ce lac, sachant qu’ils se sont familiarisés avec sa présence en bateau. Il s’est immergé seulement 20 secondes parmi eux, juste le temps nécessaire pour saisir cette photo à une distance sécurisée sans inquiéter la mère.

Les hippopotames donnent naissance à un petit tous les deux ou trois ans. Du fait de leur faible taux de reproduction, ils sont particulièrement menacés par la dégradation de leur habitat, les périodes de sécheresse et le braconnage pour leur viande et l’ivoire de leurs dents.

Détails techniques : Canon EOS 5D Mark III avec objectif Canon 17–40mm f/4, 1/320s, f/7.1, ISO 640


Comportement des oiseaux : Hadrien Lalagüe

À propos de l’image : Hadrien Lalagüe a été gratifié d’un moment d’exception grâce à un alignement idéal de trompettistes à ailes grises, qui observaient le déplacement d’un boa. Il avait placé son dispositif de prise de vue près d’un chemin dans la jungle entourant le Centre Spatial Guyanais. Les six mois suivants, il s’est acharné à préserver son matériel des affres de l’humidité, des fourmis destructrices et des méfaits des braconniers.

Cet instant capturé fut sa consécration. Les trompettistes, ainsi nommés à cause de leurs vocalises retentissantes, passent une grande partie de leur temps au sol, se délectant de fruits mûrs, d’insectes et, à l’occasion, de petits serpents. Le boa constrictor, mesurant plus de trois mètres, aurait pu les considérer comme une proie potentielle.

Détails techniques : Canon EOS 100D avec objectif Sigma 10–20mm f4.5–5.6, 1/60, f/10, ISO 1600


Comportement des mammifères : Bertie Gregory

À propos de l’image : Bertie Gregory a observé un ensemble d’orques en plein processus de « chasse par submersion » d’un phoque de Weddell. Au cours de deux missions mensuelles axées sur les orques, Bertie a mentionné : « Chaque moment de veille était consacré à surveiller depuis le toit du bateau ». Malgré des vents forts et un climat glacial, il a réussi à immortaliser cette technique de chasse unique grâce à son drone.

Ces orques font partie d’un groupe spécialisé qui chasse les phoques en fonçant vers la banquise pour créer une vague, renversant ainsi le phoque dans l’eau. Toutefois, avec la fonte croissante de la banquise en raison du réchauffement climatique, les phoques séjournent davantage sur la terre ferme. De ce fait, cette méthode de chasse par submersion risque de devenir obsolète.

Détails techniques : DJI Mavic 2 Pro, f/4, 1/120s, ISO 100


Amphibiens et reptiles : Gonzalez Ahumada

À propos de l’image : Juan Jesús Gonzalez Ahumada observe des têtards de crapaud se délectant d’un moineau juvénile décédé. Ce scénario a eu lieu à proximité du domicile de Juan, quand un moineau fraîchement émancipé s’est échappé de son nid sur le toit du voisin, pour malencontreusement chuter dans un étang adjacent où il s’est tragiquement noyé. Juan a soigneusement choisi son instant pour saisir à la fois la formation des têtards et l’œil du petit oiseau. Bien que les têtards de crapaud commun aient un régime principalement constitué d’algues, de plantes et de petits invertébrés, leur appétence pour la chair augmente avec leur croissance. Face à une opportunité alimentaire telle que celle-ci, ils n’hésitent pas à en tirer le maximum.

Détails techniques : Canon EOS R6 avec objectif Canon 100 mm f/2.8, 1/80s, f5.6, ISO 320


Art naturel : Rachel Bigsby

À propos de l’image : Rachel Bigsby capture une paire de fous de Bassan se détachant sur l’arrière-plan des falaises de grès marquées par le guano. Depuis son bateau sur des eaux agitées, Rachel a compris que réaliser sa vision de mettre en avant les fous de Bassan face aux imposantes falaises ne serait pas aisé. Cependant, lorsque le bateau s’est aligné avec les rochers, elle a repéré ce duo, « niché sur une corniche plus basse, entrelaçant leurs cous, encadrés par des traînées de guano ». Chaque été, l’île de Noss accueille plus de 22 000 fous de Bassan du nord, qui reviennent pour se reproduire sur les corniches façonnées par les intempéries. Cette espèce a été la plus touchée par l’épidémie de grippe aviaire en 2022.

Détails techniques : Nikon D850 avec objectif Sigma 60–600 mm f4.5–6.3, 1/1600s, f11, ISO 5000


Plantes et champignons : Agorastos Papatsanis

À propos de l’image : Agorastos Papatsanis dévoile l’enchantement d’un champignon dispersant ses spores dans la sylve. Passionné depuis toujours par les champignons, Agorastos a protégé son appareil photo avec un parapluie réfléchissant et a couvert son flash, judicieusement placé, avec un sac plastique.

Les éclats de couleurs résultent de la réfraction de la lumière passant à travers les spores transportées par le vent et la pluie. Les champignons parasol émettent leurs spores à partir des lamelles situées sous leur chapeau. Des milliards de ces spores microscopiques voyagent, souvent à l’abri des regards, emportés par les vents. Certains trouveront un sol humide et nutritif, leur permettant d’établir des mycéliums dans le sous-sol de la forêt.

Détails techniques : Nikon D810 avec objectif Nikon 105 mm f2.8, 1/40s, f/36, ISO 500


Animaux urbains : Knut-Sverre Horn

À propos de l’image : Knut-Sverre Horn nous offre un aperçu de poussins de mouettes tridactyles éclairés dans une usine désaffectée. Depuis son poste d’observation à l’intérieur d’une ancienne usine de transformation du poisson, Knut-Sverre observait les mouettes tridactyles s’occupant de leurs poussins sur le rebord de la fenêtre. Vers minuit, le doux soleil d’été a frappé la fenêtre orientée au nord, accentuant les silhouettes des oiseaux et lui fournissant l’image recherchée. Dans la nature, les mouettes tridactyles nichent sur les corniches étroites de hautes falaises côtières escarpées. Récemment, leur population a fortement diminué, et certaines se sont dirigées vers les zones urbaines en raison du manque de nourriture causé par le réchauffement des océans et la pollution.

Détails techniques : Canon EOS R5 avec objectif Canon RF 24–70mm, 1/5000s, f/8, ISO 100


Toutes les images gagnantes du concours sont actuellement exposées au musée d’histoire naturelle de Londres. Vous pouvez également retrouver les plus belles photographies du concours ainsi que les commentaires de leurs auteurs dans le livre Wildlife Photographer of the Year 2023 publié aux éditions Biotope.

Retrouvez les plus belles photos du concours dans le livre Wildlife Photographer of the Year 2023 publié aux éditions Biotope.

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