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Qu’est-ce que l’autofocus à détection de phase et pourquoi l’utiliser ?

L’autofocus à détection de phase est de plus en plus répandu sur les appareils photo et vidéo de dernière génération. Il présente des avantages considérables pour améliorer la réactivité et le suivi de la mise au point. Mais comment fonctionne cet autofocus à détection de phase ? Pourquoi est-il meilleur que les autres systèmes autofocus et comment l’exploiter au mieux ? Découvrez à travers ce guide tous les secrets de cet autofocus. 

Qu’est-ce que l’autofocus à détection de phase ? 

L’autofocus à détection de phase, également appelé AF à contraste de phase, utilise des capteurs de phase pour découper la scène en plusieurs rayons lumineux afin d’analyser les zones nettes et d’ajuster automatiquement la mise au point. Ce système a fait son apparition pour la première fois dans les années 80 sur quelques rares appareils professionnels, dont le Minolta Maxxum 7000. Il s’est ensuite popularisé sur les reflex, mais plus timidement sur les appareils photo hybrides. Ces derniers ont longtemps été contraints d’utiliser la détection de contraste, plus simple à intégrer directement sur le capteur. La tendance a commencé à changer en 2011 avec le Sony Alpha NEX-7 qui utilisait un système autofocus hybride, avec détection de phase et détection de contraste. Désormais, les hybrides les plus récents parviennent à intégrer un système à détection de phase encore plus complet que sur les reflex. 

Chaque collimateur à détection de phase découpe la scène en deux pour connaître la distance du sujet et réaliser la mise au point. 

Comment fonctionne l’autofocus à détection de phase ?

L’autofocus à détection de phase fonctionne en utilisant des capteurs de phase qui se trouvent soit derrière le miroir semi-transparent des reflex, soit directement sur le capteur pour les appareils hybrides. Chaque point autofocus à détection de phase de votre appareil se compose d’une lentille permettant de séparer en deux l’image envoyée par l’objectif. Pour que la mise au point soit correcte, ces deux images doivent s’aligner. Ce processus s’effectue pour chaque point autofocus. Par exemple, l’appareil photo OM System OM-1 est équipé de 1053 collimateurs à détection de phase, signifiant qu’il y a 1053 zones du capteur où il peut diviser l’image en deux pour réaliser la mise au point. Si celle-ci est incorrecte, l’appareil sait précisément dans quelle direction déplacer le mécanisme de mise au point de l’objectif pour rassembler l’image divisée. En effet, à partir de l’écartement entre les deux images, l’appareil peut connaître la distance à laquelle se trouve le sujet et ainsi ajuster instantanément la focalisation. 

L’appareil photo hybride OM System OM-1 est équipé de 1053 collimateurs à détection de phase, gage d’une mise au point extrêmement rapide sur l’ensemble du cadre. 

Quels sont les avantages de la détection de phase ?

Dans la majorité des situations, l’autofocus à détection de phase offre de bien meilleures performances que les autres systèmes. Tout d’abord, il est nettement plus rapide et plus précis. Il est capable de réaliser la mise au point en un temps record, ce qui permet de prendre des images nettes même lorsque le sujet est en mouvement. Pour cette raison, la mise au point à détection de phase est particulièrement prisée en photo de sport, en photo animalière ou lorsque le sujet se déplace rapidement. Par ailleurs, le suivi autofocus gagne en fluidité et en précision. 

L’autofocus à détection de phase permet d’effectuer instantanément la mise au point pour s’assurer d’obtenir une image nette des sujets en mouvement. 

L’importance de nombre de collimateurs autofocus 

Les performances de la détection de phase dépendent d’une multitude de facteurs, dont le nombre de collimateurs autofocus. Plus celui-ci est important, plus l’appareil photo peut théoriquement détecter le sujet et réaliser la mise au point avec précision et rapidité. Cependant, la répartition des collimateurs sur le capteur est encore plus importante. En effet, si tous les collimateurs sont concentrés au centre de l’image, l’appareil sera incapable de réaliser la mise au point d’un sujet placé sur les bords du cadre. Or, les appareils d’entrée de gamme intègrent généralement la majorité des collimateurs au centre de l’image. Cela fonctionne parfaitement pour des scènes statiques comme des paysages, mais la détection et le suivi des sujets en mouvement sont moins fiables. Suivant vos besoins, il peut donc être intéressant de choisir un appareil avec moins de collimateurs, mais mieux répartis sur le capteur. 

Si un grand nombre de collimateurs maximise la précision de la mise au point, il est encore plus essentiel que la répartition soit uniforme afin de pouvoir se focaliser n’importe où dans l’image. 

L’impact de la forme des collimateurs autofocus

Tous les collimateurs d’un appareil photo ne sont pas égaux. Cela provient notamment du type de collimateur AF employé. Il en existe deux principaux : le collimateur linéaire et le collimateur de type croisé. Les capteurs linéaires sont orientés verticalement ou horizontalement, signifiant qu’ils ne peuvent détecter que la ligne horizontale ou verticale d’un sujet. Or, si votre sujet comporte uniquement des lignes parallèles, l’appareil peut difficilement identifier le sujet et sera parfois incapable de réaliser la mise au point. Les collimateurs de type croisé comblent cette lacune en étant à la fois dotés de lignes de détection horizontales et verticales. Ils sont ainsi beaucoup plus polyvalents et peuvent détecter pratiquement n’importe quel objet. 

Avec cette image, un appareil photo uniquement doté de collimateurs verticaux ne parviendrait pas à réaliser correctement la mise au point. 

Il est important de noter que la plupart des appareils photo disposent d’une combinaison de ces types de collimateurs de mise au point. Le collimateur central est presque toujours un modèle croisé pour qu’il soit le plus précis possible étant donné qu’il est le plus utilisé. Ensuite, plus vous vous éloignez du centre, plus il y a de risques que les collimateurs AF soient moins puissants, excepté sur les modèles haut de gamme. 

Les 1053 collimateurs de l’appareil photo hybride OM System OM-1 sont des modèles croisés, permettant de détecter à la fois les lignes verticales et horizontales du sujet. 

Les inconvénients de l’autofocus à détection de phase 

Si l’autofocus à détection de phase est incomparable en matière de réactivité et de précision, il présente tout de même quelques inconvénients. Il peut notamment se montrer moins efficace dans des conditions de très faible luminosité où il peine à détecter le sujet. Dans cette situation, l’autofocus à détection de contraste peut s’avérer plus fiable. Bien qu’il soit nettement plus long, il peut continuer à réaliser la mise au point tant que le contraste entre le sujet et l’arrière-plan reste correctement identifiable par le capteur photo. En effet, ce système a uniquement besoin d’un contraste entre les différentes zones de l’image pour déterminer où se trouve le sujet le plus net et réaliser la mise au point sur ce dernier. De nombreux tâtonnements peuvent cependant être nécessaires avant de trouver la bonne focalisation. 

L’autofocus à détection de phase peut peiner à effectuer la mise au point dans des conditions de très faible luminosité. 

Qu’est-ce qu’un autofocus hybride 

Chaque autofocus présente ainsi ses avantages et inconvénients. Pour s’adapter idéalement à toutes les situations, certains appareils sont équipés d’un système autofocus hybride qui combine les avantages de l’autofocus à détection de phase et de l’autofocus à détection de contraste. Vous pourrez ainsi profiter d’une très grande réactivité pour la photo de sport ou animalière grâce à la détection de phase, tout en conservant une bonne sensibilité dans des conditions de faible luminosité. Certains appareils basculent entre les deux modes suivant la situation, tandis que les modèles les plus perfectionnés peuvent utiliser simultanément les deux technologies pour combiner précision et réactivité. 

L’hybride plein format Sony Alpha 7 IV est équipé d’un système autofocus hybride pour concilier réactivité, précision et bonne sensibilité à la lumière.

Résumé sur l’autofocus à détection de phase

L’autofocus à détection de phase forme une solution de premier choix pour la photographie de sport, animalière ou tout autre domaine pour lequel la réactivité prime. Grâce à ce système, la détection du sujet s’effectue instantanément et le suivi gagne en fluidité, ainsi qu’en précision. Cependant, vous devez aussi vous assurer du nombre de collimateurs, de leurs formes et de leur répartition sur le capteur photo pour connaître les véritables performances autofocus d’un appareil. Enfin, n’oubliez pas que l’autofocus à détection de contraste présente aussi ses avantages, notamment dans des conditions de faible luminosité. Cet écart tend cependant à se réduire avec les derniers systèmes à détection de phase. 

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