Les réglages

Les réglages pour la photo macro

La macrophotographie plonge dans l’infiniment petit pour révéler les détails les plus intimes de notre monde. Pour capturer ces merveilles, il est non seulement nécessaire d’utiliser un objectif macro, mais également d’opter pour des réglages adaptés. De l’ouverture à la profondeur de champ, en passant par la mise au point et la gestion de l’éclairage, chaque paramètre est important en photo macro. Voici donc les meilleurs réglages macro à utiliser pour vos photos. 

Quel équipement pour la photo macro ? 

La macrophotographie est un domaine où la précision et la patience sont essentielles, mais sans l’équipement adéquat, ces qualités peuvent être insuffisantes. Si tout appareil photo peut convenir à cette activité, l’utilisation d’un objectif spécifique demeure essentielle. Les objectifs dédiés à la macrophotographie sont spécialement conçus pour s’approcher suffisamment près du sujet pour le capturer en gros plan. Cette capacité est due à une distance de mise au point réduite. Pour être de qualité de “Macro”, un objectif doit offrir un rapport de grossissement de 1:1, ce qui signifie que le sujet est projeté à sa taille réelle sur le capteur de l’appareil. Cela est notamment le cas des objectifs Sony FE 90 mm f/2.8 Macro G, Canon RF 85 mm f/2 Macro et Nikon Z 105 mm f/2,8 VR S Macro qui sont de véritables références dans le domaine. 

À lire :quel objectif macro choisir ? 

Avec son rapport de reproduction de 1:1 et sa focale de 85 mm, l’objectif Canon RF 85 mm f/2 Macro forme une solution idéale pour capturer de nombreux sujets en macro. 

Certains objectifs permettent un grossissement encore plus important pour dépasser les limites conventionnelles de la macrophotographie. Cela est notamment le cas du Laowa 25 mm F/2,8 2,5-5x Ultra Macro qui permet d’obtenir un rapport de 2,5:1 à 5:1. Ainsi, les sujets peuvent être rendus à des tailles jusqu’à cinq fois supérieures à leurs dimensions réelles. Cependant, ces objectifs spécialisés sont généralement plus onéreux et plus complexes à utiliser. La profondeur de champ extrêmement réduite à ces niveaux de grossissement et la nécessité d’une lumière adéquate pour éclairer le sujet exigent une patience et une maîtrise techniques que les débutants pourraient trouver décourageantes.

Un objectif ultra macro permet de réaliser de très gros plans, nécessitant souvent un empilement d’images pour étendre la profondeur de champ. 

Quel mode utiliser sur l’appareil ? 

Le mode manuel est à privilégier pour profiter d’un contrôle total sur les différents paramètres de votre appareil photo. Vous avez la mainmise sur l’ouverture, la sensibilité ISO et la vitesse d’obturation pour répondre avec précision aux défis uniques de la macrophotographie et obtenir le résultat escompté. Si vous débutez et que vous n’êtes pas encore à l’aise avec tous les réglages manuels, le mode priorité à l’ouverture forme une excellente alternative. Dans ce mode, vous choisissez l’ouverture et l’appareil ajuste automatiquement la vitesse d’obturation pour obtenir une exposition correcte. Cela vous permet de contrôler la profondeur de champ sans vous soucier des autres paramètres d’exposition. 

Pour vous assurer d’obtenir des photos macro suffisamment nettes, optez idéalement pour le mode manuel ou le mode priorité à l’ouverture. 

Beaucoup d’appareils photo proposent des modes scène préconfigurés, dont un mode « Macro » ou « Gros Plan ». Bien que ces modes soient conçus pour faciliter la macrophotographie, ils offrent généralement moins de flexibilité que les modes manuel ou semi-automatique. En mode scène, l’appareil prend trop de décisions à votre place, ce qui peut limiter la créativité et la précision, surtout dans des situations complexes ou lorsque vous utilisez des accessoires comme le flash.

Pour prendre le contrôle sur l’intégralité du processus créatif, évitez les modes pré-réglés de votre appareil photo.  

Régler l’ouverture et la profondeur de champ

L’ouverture est le paramètre le plus important en macro. Contrôlée par le diaphragme de l’objectif, elle influence directement la profondeur de champ. Or, cette dernière est extrêmement faible en macro, car l’objectif se trouve à proximité immédiate du sujet. Le phénomène est le même lorsque vous fixez votre doigt et que vous l’approchez des yeux. L’arrière-plan devient alors de plus en plus flou. En macro avec un rapport de grossissement de 1:1, il est parfois même difficile d’obtenir une netteté parfaite à la fois sur la tête et sur les pattes arrière d’un même insecte. Pour étendre cette profondeur de champ, optez si possible pour une ouverture comprise entre f/8 et f/11. Cependant, cela réduit également la quantité de lumière atteignant le capteur, pouvant nécessiter l’utilisation d’un trépied ou d’une source de lumière supplémentaire. 

Une ouverture comprise entre f/8 et f/11 forme le meilleur compromis entre qualité d’image, profondeur de champ et luminosité. 

Comment utiliser un flash en macro ? 

Comme l’utilisation d’une petite ouverture est essentielle pour étendre la profondeur de champ, la lumière pénétrant dans l’appareil sera souvent insuffisante. Vous pouvez étendre la vitesse d’obturation pour combler ce manque, mais cette option à ses limites. En effet, avec une fleur ou un insecte, le moindre mouvement engendré par le vent ou les mouvements du sujet rendra une photo floue. La solution consiste alors à utiliser un flash spécifiquement développé pour la photo macro. Ces modèles, également appelés flashs annulaires, viennent le plus souvent se fixer directement autour de l’objectif. Ils apportent une lumière puissante et uniforme pour obtenir une exposition parfaite et supprimer les ombres projetées par l’appareil.

Un flash annulaire comme le GODOX MF-R76 assure une exposition optimale en macro, même lorsque vous utilisez une petite ouverture.

Pour une utilisation en toute simplicité, nous vous conseillons de régler le flash en mode automatique TTL (Through The Lens), tout en conservant le mode manuel ou priorité à l’ouverture sur l’appareil. Ainsi, vous gardez le contrôle de la profondeur de champ et de la vitesse d’obturation, tout en profitant d’un flash qui ajuste automatiquement son intensité pour compenser les variations d’éclairage ambiant. Si besoin, vous pourrez utiliser la compensation d’exposition pour augmenter la luminosité de + 2 ou + 3 IL. Pensez également à utiliser un diffuseur de flash pour obtenir un éclairage plus doux et homogène. 

Un flash réglé en mode TTL peut automatiquement adapter sa puissance en fonction des réglages d’exposition que vous avez configurés sur l’appareil photo associé. 

Quelle vitesse d’obturation en macrophoto ? 

Si vous utilisez un flash, la vitesse d’obturation n’aura que peu d’impact sur le résultat final de l’image. La seule précaution à prendre est de ne pas dépasser la vitesse de synchronisation du flash de votre appareil, généralement entre 1/200e et 1/250e de seconde. Cette limite garantit que le flash se déclenche synchroniquement avec l’ouverture complète de l’obturateur. Si l’arrière-plan de l’image est trop sombre, vous pouvez étendre la durée de l’exposition pour un rendu plus homogène. Cela n’affectera pas la netteté du sujet, car il sera figé par le flash. 

Avec des insectes en mouvement ou un sujet exposé au vent, il est nécessaire d’utiliser une vitesse d’obturation suffisamment rapide pour obtenir une image nette. 

Si la lumière naturelle est votre seule source d’éclairage, alors le réglage de la vitesse d’obturation devient plus important. Dans ce contexte, la vitesse d’obturation doit être suffisamment rapide pour éviter tout flou de bougé, que ce soit du sujet ou de votre appareil. Avec des insectes ou une fleur exposée au vent, une vitesse d’obturation d’au-moins 1/200 à 1/300s offre généralement le meilleur compromis. Avec de plus grands sujets ou une stabilisation d’image efficace, vous pourrez étendre légèrement l’exposition, mais la limite est vite atteinte, car le flou est fortement amplifié pour la prise de vues en gros plan. C’est pourquoi l’utilisation d’un flash reste la manière la plus simple de photographier en macro. 

Comment obtenir un sujet net ? 

La netteté du sujet photographié est aussi bien impactée par la vitesse d’obturation que le réglage de la mise au point. En raison de la très faible profondeur de champ inhérente à la macro, même un léger décalage de focalisation peut rendre une image inutilisable. La mise au point doit donc être réalisée avec une extrême minutie. Avec des sujets rapides comme des papillons ou des guêpes, l’utilisation de l’autofocus avec suivi automatique se révèle souvent être la stratégie la plus efficace. Pour maximiser sa précision, il peut être judicieux de sélectionner un seul point AF sur le sujet. Cette méthode permet de concentrer la netteté exactement là où vous le souhaitez, souvent sur les yeux ou le point d’intérêt principal du sujet. Lors du déclenchement, la légèreté est de mise. Une pression trop brusque ou maladroite sur le déclencheur peut entraîner des vibrations indésirables, compromettant ainsi la netteté de l’image. En revanche, pour les sujets immobiles comme des fleurs, la mise au point manuelle permet d’affiner la netteté avec une précision extrême. En complément, vous pouvez utiliser un rail de mise au point pour adapter la focalisation au millimètre près. 

La mise au point automatique avec suivi du sujet et collimateur unique peut faciliter la prise de vues macro de sujets en mouvement. 

En résumé : quels réglages utiliser en macro ? 

La macrophotographie est un domaine fascinant qui permet d’explorer le monde sous un angle intime et détaillé. Maîtriser cet art nécessite une compréhension approfondie des réglages de votre appareil photo et de la lumière. Voici un récapitulatif des réglages clés pour exceller en macrophotographie :

Mode de prise de vue : le mode manuel est idéal pour un contrôle total, mais le mode priorité à l’ouverture peut être une alternative pratique pour les débutants. Il permet de se concentrer sur la profondeur de champ tout en laissant l’appareil ajuster la vitesse d’obturation.

Ouverture : optez pour une ouverture qui équilibre la profondeur de champ et la luminosité. Des ouvertures plus petites (numéros f élevés) entre f/8 et f/11 augmentent la profondeur de champ, mais réduisent la lumière entrante, nécessitant parfois des compromis ou l’utilisation d’un éclairage supplémentaire.

Utilisation du flash : un flash peut être crucial pour obtenir une exposition adéquate. Utilisez un flash avec un diffuseur pour éviter les ombres dures et les reflets, et expérimentez avec la compensation d’exposition pour équilibrer l’éclairage.

Vitesse d’obturation : sans flash, choisissez une vitesse d’obturation qui évite le flou de bougé, en tenant compte de la stabilité de votre appareil et du mouvement du sujet. L’utilisation d’un trépied et d’un déclencheur à distance peut permettre des vitesses légèrement plus lentes sans sacrifier la netteté.

Mise au point : privilégiez la mise au point manuelle pour une précision maximale, en particulier pour les sujets immobiles. Pour les sujets en mouvement, un autofocus réactif avec un unique collimateur peut être efficace.

En maîtrisant ces réglages et en les ajustant selon les besoins spécifiques du sujet et de son environnement, vous pourrez réaliser de sublimes images macro pour révéler les merveilles cachées du monde microscopique. Pour sublimer vos images, la phase de post-traitement sera également essentielle. Pour ce faire, vous pouvez traiter manuellement chaque photo, ou utiliser une retouche automatique avec le pack de 101 presets Lightroom pour la photo macro. Ces derniers assureront d’optimiser rapidement tous les aspects de vos photos macro. 

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *