Découvrez les gagnants des Sony World Photography Awards 2020
Les Sony World Photography Awards ont récemment annoncé les lauréats de l’édition 2020 de l’un des plus prestigieux concours photo au monde. Cette année, pas moins de 345 000 images issues de 203 pays ont été proposées dans la section professionnelle de la compétition. Chaque image, démontre la puissance de la photographie, non seulement pour capturer un moment significatif, mais également pour transmettre un message puissant.
Photographe de l’année
Photographe: Pablo Albarenga
Titre: Seeds of Resistance 3
Description de l’image: José est l’un des leaders du peuple autochtone Achuar de la communauté Sharamentsa. Il défend sa forêt tropicale en créant des projets en association avec des organismes externes. Le but de l’un d’eux est de former un groupe indigène pour surveiller leur territoire à partir du sol, mais également en utilisant des technologies aériennes comme les drones.
À gauche de l’image, José allongé dans sa cour sur une feuille de bananier, habillé des vêtements traditionnels Achuar. À droite, la forêt tropicale d’Achuar prise derrière la maison de José.
Photographe étudiant de l’année
Photographe: Ioanna Sakellaraki
Titre: Aeiforia
Description de la série: À l’époque du changement climatique, les îles sont fortement vulnérables. Insulaires de leur nature même, ces masses terrestres dépendent souvent des combustibles fossiles et des importations d’énergie (malgré les coûts élevés des transports). Il y a encore quelques années, l’idée d’une île entièrement indépendante grâce à des énergies propres était presque inimaginable, mais cela est pourtant sur le point de devenir une réalité sur l’île de Tilos en Grèce.
Ces photos ont été réalisées dans la capitale de l’île, Megálo Chorió, qui comprend seulement 70 personnes l’hiver. La nuit, les passages, les toits et les cours sont illuminés par le clair de lune, conférant de nombreuses possibilités photographiques. Les Insulaires utilisent divers panneaux solaires et appareils énergétiques, dont certains conçus à la main. L’objectif est de les faire fonctionner un maximum de temps pour soutenir les ménages durant tout l’hiver.
Ma série explore la manière dont ces appareils et fils aux formes étranges deviennent une partie organique du paysage nocturne. Alors que la nuit tombe, une harmonieuse symbiose se forme entre cette technologie et le paysage sec et montagneux de Tilos.
Jeune photographe de l’année
Photographe: Hsien-Pang Hsieh
Titre: Hurry
Description de l’image: Cette photo a été capturée peu de temps après mon arrivée en Allemagne pour les études. C’était la première fois que je voyageais seul à l’étranger et je ressentais une importante pression. Il y avait de nombreuses choses à apprendre à l’école et j’essayais également de m’intégrer avec tout le monde.
Malgré que cet homme semble pressé de se rendre au travail, il est en réalité immobile, et c’est cette dichotomie qui m’a séduit. De nos jours, la vie évolue à un rythme effréné, il est important que les gens ralentissent. Lorsque je suis confronté à des défis, je regarde cette image qui me rappelle de prendre un moment et de respirer.
1ère place – Architecture
Photographe: Sandra Herber
Titre: Ice Fishing Hut XV
Description de la série: Les hivers sont souvent très froids et longs à Manitoba, au Canada. Lorsque la température chute et qu’une épaisse glace se forme, les lacs et les rivières de la province reçoivent une étonnante architecture folklorique sous la forme de cabanes de pêche sur glace. Ces huttes doivent protéger leurs occupants des éléments, être transportables et offrir l’accès à la glace pour la pêche. Une fois ces exigences remplies, les propriétaires sont libres d’exprimer leur personnalité dans la structure, la forme, et la décoration de leurs huttes. Elles sont grandes ou petites, décorées ou simples, luxueuses ou utilitaires, etc.
J’ai réalisé ces photos sur le lac Winnipeg en décembre 2019. Mon idée pour cette série qui est la continuité de mon travail inauguré en 2018 est de mettre en valeur le charme original de ces cabanes en présentant quelques modèles privilégiés. La typologie illustrant les huttes encadrées dans le même style minimaliste et dans le même éclairage permet au spectateur de remarquer des similitudes dans la fonction et l’unicité dans la forme, mais également d’afficher ces structures utilitaires comme de belles œuvres d’art.
1ère place – Catégorie découverte
Photographe: Maria Kokunova
Titre: Motherhood
Description de la série: Voici quatre ans que je me suis isolée dans une confortable case maternelle, vivant dans une maison de campagne dans l’oblast de Léningrad. Je limite volontairement les contacts sociaux et les médias. Toute ma vie est liée à ma maison, à mes enfants et à ma pratique artistique. Contre toute attente, ma vie est cependant loin d’être calme et tranquille.
La notion de case est devenue pour moi l’essentiel d’une expérience personnelle. Elle a été liée à l’Anima et au culte de la mère terre, symbole d’un sol fertile qui donne à la fois vie, mais la reprend également. Francis Bacon, développant l’idée de Platon, a déclaré que les «idoles de la grotte» découlent de l’éducation et de la coutume. En résumé, le passé de chaque individu détermine sa manière de percevoir les éléments.
Pour moi, l’isolement dans ma propre case a engendré un traumatisme infantile qui n’avait émotionnellement pas été résolu. Un trouble du stress généré par une série de quatre décès et un suicide dans la famille sur une très courte période de temps. Dans ce projet, je construis ma propre grotte personnelle en associant des photographies que j’ai capturées dans la maison de mes parents avec des photos de l’endroit où je vis désormais. J’associe ces images à l’expérience d’une présence physique dans les grottes de Sablinskiye, près de chez moi. Dans une grotte vos sens sont coupés, encourageant les hallucinations. Dans des conditions similaires, ma mémoire produit ses propres illusions.
Mon travail étudie l’idée que la maternité et l’éveil d’instincts primitifs tels que l’amour inconditionnel, l’agression et la peur de la mort, rendent la vie extrêmement significative. Malgré ses défis, la vie dans cette case stimule la créativité : elle devient un mythe personnel, fournit une intrigue pour le projet et initie des processus de réflexion.
1ère place – Catégorie documentaire
Photographe: Chung Ming Ko
Titre: Wounds of Hong Kong 7
Description de l’image: Chu, un élève de 17 ans de la DSE (Hong Kong Diploma of Secondary Education Examination), a été attaqué à coup de matraque par la police alors qu’il participait à une chaîne humaine à la gare de Tai Po à Kong, le 7 septembre 2019. Il a été aperçu gisant dans son propre sang à la télévision. Des points de suture ont dû être posés sur son crâne et la phalange de l’auriculaire de sa main droite était cassée, nécessitant de placer six vis à os. Il a décidé de reporter ses études d’un an pour surpasser son syndrome de stress post-traumatique.
1ère place – Catégorie environnement
Photographe: Robin Hinsch
Titre: Natural gas flaring site, Ughelli, Niger Delta, Nigeria.
Description de la série: S’étalant sur une surface de 70 000 km2, le delta du Niger s’est principalement formé par le dépôt de sédiments. La région héberge plus de 30 millions d’habitants et 40 groupes ethniques différents, ce qui représente 7,5% du Nigéria. Il possédait un écosystème extrêmement riche, avec l’une des concentrations de biodiversité les plus élevées du globe, avant que l’industrie pétrolière s’y implante.
Le département nigérian des ressources pétrolières estime que 1,89 million de barils ont été déversés dans le delta du Niger entre les années 1976 et 1996. Le rapport des Nations unies démontre quant à lui un total de 6 817 déversements entre 1976 et 2001, soit environ trois millions de barils de pétrole. Les compagnies et les autorités n’ont pas fait grand-chose pour nettoyer le delta et les marées noires sont encore très fréquentes. La moitié des déversements sont causés par des accidents de pipelines et de pétroliers, tandis que d’autres sont le résultat de sabotages (28%), d’opérations de production de pétrole (21%) et d’équipements de production inadéquats (1%).
Un second problème dans le delta du Niger est le torchage du gaz, un dérivé de l’extraction pétrolière. Lorsque ce gaz brûle, il détruit les cultures, pollue l’eau et a un impact négatif sur la santé humaine. Cette photo a été capturée au Nigéria en 2019 et attire l’attention sur la croissance économique non réglementée et son impact négatif sur l’écologie.
1ère place – Catégorie paysage
Photographe: Ronny Behnert
Titre: Torii Einootsurugi
Description de l’image: Il était difficile de trouver cet incroyable endroit, mais après quelques heures de recherche et d’exploration, j’ai trouvé le torii. La particularité ici était la disposition symétrique à travers les deux lampes du premier plan. J’ai passé plus de trois heures sur ce lieu à admirer l’atmosphère spirituelle du lieu.
1ère place – Catégorie nature et vie sauvage
Photographe: Brent Stirton
Titre: Pangolins in Crisis 1
Description de l’image: Ce pangolin réapprend à se nourrir après avoir été sauvé de trafiquants à la frontière entre l’Afrique du Sud et le Zimbabwe. Les gardiens du pangolin de cette ferme anonyme s’occupent des pangolins sauvés et victimes du trafic en les aidant à trouver des termites et des fourmis à manger tout en les protégeant des prédateurs et des braconniers.
Il s’agit de l’un des trois seuls sites de sauvetage et de réhabilitation de pangolin au monde. Ce sont les mammifères les plus braconnés, avec un million d’animaux envoyés en Asie au cours des dix dernières années. Leurs écailles sont employées dans la médecine traditionnelle chinoise et vietnamienne et leur viande est vendue à prix élevé. Les pangolins sont par conséquent en danger critique d’extinction et tout commerce ou consommation est illégal.
La Tiki Hywood réalise des campagnes de sensibilisation du public, forme le personnel chargé de l’application des lois et du système judiciaire, entreprend des recherches et réhabilite les pangolins qui ont été sauvés du braconnage. Ils sont basés au Zimbabwe, mais collaborent avec des partenaires à travers l’Afrique et l’Asie.
1ère place – Catégorie portrait
Photographe: Cesar Dezfuli
Titre: Oumar. Guinea Conakry (1999)
Description de l’image: Sur la gauche de l’image, Oumar le 1er août 2016 à bord d’un bateau de sauvetage en mer Méditerranée. À droite, Oumar le 19 janvier 2019 en Italie, où il est actuellement résident.
1ère place – Catégorie sport
Photographe: Ángel López Soto
Titre: Senegalese Wrestlers 3
Description de la série: La lutte est devenue le sport national du Sénégal et dans certaines régions de la Gambie. Ce sport appartient à une forme plus large de lutte traditionnelle originaire d’Afrique de l’Ouest et est devenu plus populaire que le football.
Les lutteurs sénégalais pratiquent deux formes de ce sport : la lutte traditionnelle avec frappe et la lutte traditionnelle sans frappe (version internationale). Le sport est devenu un ascenseur social, faisant de certains athlètes des millionnaires. Les combats sont connus pour attirer pas moins de 50 000 personnes dans un stade. Pour beaucoup, c’est un style de vie, une tradition de culture africaine, dans laquelle se mélangent croyances animistes et musulmanes. Ces photos montrent des lutteurs s’entraînant sur une plage de Dakar.
1ère place – Catégorie nature morte
Photographe: Alessandro Gandolfi
Titre: Immortality 8
Description de l’image: Pieve Emanuele (Milan, Italie), un simulateur de robot-patient créé par l’Université Humanitas. Un scénario extrêmement réaliste, mais sans risque, conçu pour entraîner les étudiants à chaque type d’urgence.
Pour obtenir plus d’informations sur les images ci-dessus, découvrir les séries complètes des artistes et les gagnants des 2e et 3e places dans chaque catégorie, rendez-vous sur le site Web World Photography Organization.
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