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Comment photographier un martin-pêcheur ?

Le martin-pêcheur est l’un des oiseaux les plus majestueux sous nos latitudes. Observer ces oiseaux est cependant difficile et parvenir à photographier un martin-pêcheur l’est encore plus. Cette espèce est très craintive et se déplace à grande vitesse. Vous devez faire preuve d’une réactivité optimale et connaître les bonnes techniques pour ne jamais manquer le moment décisif. Dans ce guide, nous allons voir comment trouver des martins-pêcheurs, comment préparer votre matériel et vos réglages, ainsi que de nombreuses astuces pour capturer de sublimes images de ces oiseaux. 

Comment trouver des martins-pêcheurs ? 

Le premier élément pour photographier un martin pêcheur est de savoir où trouver ces oiseaux. Étant donné qu’ils se nourrissent majoritairement de petits poissons, vous maximisez vos chances de croiser cette espèce autour des lacs et le long des rivières. Pour détecter la présence des martins-pêcheurs, installez-vous près d’un point d’eau et restez le plus discret possible. Utilisez votre vue pour analyser chaque mouvement, mais également votre ouïe pour détecter la présence des martins-pêcheurs. Ces dernières ont un cri spécifique très facile à reconnaître. Il est très aigu et voyage sur de longues distances le long des cours d’eau. 

Une fois que vous avez détecté des martins-pêcheurs, vous devez étudier leur comportement. Surveillez les lieux de pêche, la répétition des apparitions et les habitudes des oiseaux. Souvent, ils reviennent se poser sur les mêmes branches pour ingurgiter leur repas. Vous pouvez repérer ces perchoirs par la présence d’écailles. Analysez également l’environnement dans sa globalité. Si le lieu d’apparition des martins-pêcheurs se trouve à proximité d’un chemin de randonnée ou d’une route très fréquentée, vous aurez souvent plus de chances en retournant sur les lieux lors de périodes plus calmes. Les oiseaux seront moins effrayés et cela vous évitera d’être dérangé par d’autres personnes. Cette analyse du terrain et des oiseaux est essentielle avant la séance photo. Enfin, profitez également de ce moment pour étudier l’arrière-plan afin de vous placer à l’endroit le plus esthétique pour votre image. 

Pour photographier un martin-pêcheur, vous devez repérer ses habitudes et les perchoirs fréquemment utilisés. 

Quand photographier les martins-pêcheurs ? 

Les martins-pêcheurs sont les plus actifs et les plus facilement visibles durant les mois d’été, avec un pic important en juillet. Durant cette période, les oiseaux effectuent de nombreuses activités autour du nid. Cependant, le martin-pêcheur est une espèce protégée et vous ne devez en aucun cas perturber son équilibre et son environnement. Ainsi, même si les activités se concentrent majoritairement autour du nid, restez à distance. En vous plaçant le long de la rivière sur laquelle le nid est effectué, vous serez tout de même assuré de capturer de sublimes images. Il faudra juste être plus patient. 

Placez-vous idéalement sur le territoire de chasse des martin-pêcheurs pour ne pas les perturber à proximité des nids. 

Comment se camoufler des martins-pêcheurs ?

Même éloigné du nid, vous devrez être le plus discret possible pour ne pas perturber les oiseaux durant la chasse ou engendrer un stress inutile. Comme les martins-pêcheurs sont très sensibles aux mouvements, ils vous détecteront même avec un habit de camouflage. La meilleure solution consiste alors à utiliser une tente de camouflage comme la Walimex. À l’intérieur de celle-ci, vous serez libre de vos mouvements et pourrez patienter plus confortablement. Vous devrez en général rester sur place plusieurs heures pour capturer les images. Pensez à emporter une boisson chaude, si vous photographiez en hiver, ainsi que quelques éléments pour vous occuper. Restez cependant continuellement attentif à votre environnement pour déclencher dès que l’occasion se présente. 

Une tente de camouflage comme la Walimex permet de dissimuler vos mouvements pour maximiser vos chances de photographier un martin-pêcheur. 

Quel objectif pour photographier un martin-pêcheur ? 

Plus la longueur focale de votre objectif sera longue, plus vous pourrez travailler à distance pour ne pas effrayer ou déranger les martins-pêcheurs. Cependant, les individus les plus grands ne mesurent guère plus de 16 à 17 cm de haut, si bien que même avec une focale de 500 mm, vous devrez être à moins de 10 m du sujet pour qu’il remplisse entièrement le cadre. Il est ainsi recommandé d’utiliser au minimum une focale de 400 mm. Pour ce faire, les Canon 100-400 mm f/4.5-5.6 II USM, Nikon 200-500 mm f/5.6, Sigma 150-600 mm f/5-6.3 et Sony G 200-600 mm f/5.6-6.3 forment d’excellentes solutions. Ils offrent un haut niveau de polyvalence pour à la fois capturer en gros plan des martins-pêcheurs éloignés, tout en conservant la possibilité de rapidement adapter la focale si un spécimen vient se poser plus près de vous. 

Avec sa très grande portée, l’objectif Sigma 150-600mm f/5-6.3 est idéal pour photographier un martin-pêcheur tout en restant à distance. 

Préparer le matériel photo 

Lorsque vous avez détecté le lieu de chasse ou le perchoir d’un martin-pêcheur, installez-vous discrètement à distance dans votre tente de camouflage. Montez alors votre appareil sur un trépied. Celui-ci vous permettra dans un premier temps de soulager vos articulations du poids de votre matériel. Avec les imposants téléobjectifs employés pour ce genre photographique, le poids peut rapidement dépasser plusieurs kilogrammes et il est inconcevable de soulever votre appareil durant les heures d’attente. Idéalement, optez pour un trépied robuste équipé d’une rotule ball. Cette dernière vous permettra de rapidement modifier le cadre pour suivre le déplacement des martins-pêcheurs et ajuster plus facilement l’orientation de l’appareil pour photographier en mode portrait ou paysage. 

À lire : bien choisir un trépied pour la photo animalière

Un trépied permettra également à votre appareil de rester en position de tir. Ainsi, vous pourrez déclencher plus facilement dès que l’occasion se présente. Ne sautez cependant pas sur votre appareil dès qu’un martin-pêcheur atterrit sur un perchoir. Laissez-lui quelques secondes pour s’installer, car c’est à ce moment précis qu’il est le plus craintif. Une fois qu’il prend confiance, il va commencer à se détendre et sera plus tolérant. Alors, vous pourrez commencer à le photographier. Même si le martin-pêcheur est moins sujet aux bruits qu’aux mouvements, désactivez par précaution les différents signaux sonores de l’appareil. Si vous disposez d’un reflex, verrouillez le miroir. Avec un hybride, vous pouvez utiliser l’obturateur électronique. 

L’emploi d’un trépied vous assure d’obtenir des images nettes et détaillées des martins-pêcheurs. 

La vitesse d’obturation pour photographier un martin-pêcheur

Lorsque le martin-pêcheur est posé sur son perchoir, vous aurez uniquement besoin d’une vitesse d’obturation suffisamment rapide pour minimiser le bougé de l’appareil photo si vous photographiez à main levée. Une vitesse comprise entre 1/250s et 1/500s est ainsi idéale. Cette dernière limite l’emploi d’une sensibilité ISO élevée, évitant ainsi l’apparition de bruit numérique sur les images. Cependant, si vous voulez prendre en photo un martin-pêcheur en vol, il sera nécessaire de réduire la vitesse d’obturation à un minimum de 1/1000s. Celle-ci est également idéale pour figer les mouvements lorsque le martin-pêcheur déguste sa proie. Pour ce faire, il frappe toujours violemment le poisson sur son perchoir afin de briser les arêtes et les épines. Seule une vitesse d’obturation élevée peut figer cet acharnement. Enfin, vous pourrez parfois avoir besoin d’une vitesse d’environ 1/2500s pour figer les actions durant la chasse, ainsi que les gouttelettes d’eau au moment où le martin-pêcheur attrape sa proie. 

Une vitesse d’obturation très brève permet de figer les moindres mouvements d’un martin-pêcheur. 

L’ouverture et la sensibilité ISO pour photographier un martin-pêcheur

Travailler avec une vitesse d’obturation très brève implique d’augmenter la sensibilité ISO de l’appareil afin d’optimiser la capture de la lumière. Cependant, une valeur ISO trop élevée peut introduire des grains sur l’image et réduire la netteté. Pour limiter cet effet, la solution la plus simple serait d’utiliser l’ouverture la plus large permise par l’objectif. Cependant, ce réglage a aussi pour effet de réduire la profondeur de champ. Pour l’étendre et maximiser l’obtention d’une image nette des martins-pêcheurs en vol, on privilégiera une ouverture comprise entre f/5,6 et f/8. L’éclairage ambiant doit alors être suffisamment fort. Si la rivière sur laquelle le martin-pêcheur se trouve est fortement arborée, essayez de trouver une zone de prise de vue sous une trouée. Quand l’oiseau est en vol, l’arrière-plan peut rapidement passer d’une zone lumineuse à une zone plus sombre. Ainsi, il est plus simple de laisser automatiquement l’appareil ajuster l’ISO, plutôt que de modifier les paramètres, tout en suivant l’oiseau. Veillez cependant à définir la valeur maximale à ne pas dépasser pour ne pas dégrader la précision de l’image. 

Essayez de travailler dans un environnement lumineux pour limiter l’emploi d’une sensibilité ISO élevée. 

Comment effectuer la mise au point ? 

Les martins-pêcheurs sont des sujets très vifs. En vol, ils peuvent facilement atteindre une vitesse de pointe de 80 km/h grâce à des battements très vifs des ailes. Réaliser manuellement la mise au point sur ces oiseaux représente alors un véritable défi. Par conséquent, vous maximisez vos chances d’obtenir une image nette en utilisant le système autofocus de votre appareil. Pour ce faire, utilisez le mode autofocus continu pour que la mise au point s’adapte automatiquement aux déplacements du sujet. Vous pouvez également définir un unique groupe de collimateurs AF afin d’optimiser la réactivité du système. Enfin, certains appareils hybrides modernes proposent également un mode de détection automatique des oiseaux. Si votre modèle dispose de cette fonctionnalité, vous pourrez l’activer pour optimiser la précision du suivi autofocus. 

La mise au point en continue permet de suivre les martin-pêcheurs en mouvement pour assurer une netteté toujours optimale. 

Le mode rafale pour photographier un martin-pêcheur

Le mode rafale forme également une aide précieuse pour décomposer les actions des martins-pêcheurs et saisir le moment parfait. Grâce aux appareils numériques, vous pouvez capturer d’innombrables images à la seconde, sans rien dépenser. Il est donc essentiel de mettre à contribution cet avantage. Pour correctement utiliser le mode rafale de votre appareil, vous devez vous assurer de disposer de suffisamment d’espace libre sur la carte mémoire. Idéalement, optez pour une carte suffisamment rapide pour que les différentes photos soient rapidement transférées sans limiter la cadence de la rafale. À ce titre, nous vous recommandons la carte UHS-II Lexar Professional 2000x qui offre une vitesse d’écriture de 300 Mo/s. 

Grâce au mode rafale, vous pouvez décomposer les moindres actions des martin-pêcheurs. 

Conclusion 

Photographier un martin-pêcheur nécessite avant tout une bonne connaissance de l’espèce et de son environnement pour repérer les spécimens à proximité de chez vous. Après avoir sélectionné un lieu propice, vous devez vous faire le plus immobile possible – idéalement avec une tente de camouflage – et vous armer de patience. Pour prendre en photo les martins-pêcheurs, optez alors pour une longue focale, une vitesse d’obturation très brève, une mise au point en continue et le mode rafale. À partir de ces différents éléments, vous maximisez vos chances de prendre en photo des martins-pêcheurs, mais il faudra souvent récidiver pour obtenir les plus belles images. 

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Une réflexion sur “Comment photographier un martin-pêcheur ?

  • Souini

    Bonjour ! IL se trouve que j’ai le privilège d’observer chaque matin entre 6h30 et 9h (depuis presque deux semaines) des Martins Pêcheurs aux nombres de 4 à 4 individus. Et pas qu’un peu ni de manière furtive, je l’ai observe avec des jumelles pro (uniquement) durant de longues minutes. Ce matin je suis resté 34 min à l’observer sans discontinuité. C’était magique. Il y avait quelques Cincles aussi.
    Ce que je vis me donne envie d’apprendre à capturer ces beaux moments. Donc je vous remercie pour votre article. Je les observes pour reproduire leurs ailes avec des pigments organiques et inorganique pour un Livre d’Heures que j’enlumine avec les techniques du 14e. Et chaque arc-ange aura une paire d’aile de Martin P. (c’est ainsi que je me suis dit : et si j’allais à la rivère en bas voir s’il y a des Rollier et c’est là que je suis tombé sur un magnifique Martin P. et depuis, chaque matin c’est le spectacle !

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