Bird Photographer of the Year 2024 : les gagnants dévoilés
Les finalistes de l’édition 2024 du prestigieux concours Bird Photographer of the Year (BPOTY) viennent d’être révélés. Ce concours, qui rassemble les photographes d’oiseaux les plus doués à l’échelle internationale, met en lumière la richesse et la diversité des espèces aviaires de notre planète. Il a également pour objectif de récolter des fonds en soutien à la préservation de la faune. Cette année, plus de 23 000 clichés ont été soumis dans l’espoir de décrocher le grand prix, avec à la clé la publication dans le livre officiel du BPOTY et l’opportunité de voir leurs œuvres exposées à travers le monde. Voici les lauréats des principales catégories du concours.
Meilleur photographe d’oiseaux 2024 : Patricia Homonylo
Chaque année, en Amérique du Nord, plus d’un milliard d’oiseaux périssent à cause de collisions avec des fenêtres. En tant que photographe reporter spécialisé dans la conservation, je collabore avec le Fatal Light Awareness Program (FLAP), un programme qui nous permet de secourir les oiseaux ayant survécu à ces collisions à Toronto. Malheureusement, la plupart des oiseaux que nous trouvons sont déjà morts. Nous les récupérons et, en fin d’année, nous organisons une exposition percutante pour honorer ces vies perdues et sensibiliser le public.
La lumière réfléchie pose un danger majeur pour les oiseaux. Pour eux, une fenêtre réfléchissante peut donner l’illusion d’un prolongement du paysage, ce qui les conduit à percuter ces surfaces à pleine vitesse. FLAP encourage les particuliers et les entreprises à adopter des solutions comme des films anti-collision, des moustiquaires ou des grilles pour fenêtres. Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site internet de FLAP.
Jeune photographe d’oiseaux de l’année : Andrés Luis Domínguez Blanco
J’ai capturé cette image d’une sittelle torchepot à Grazalema, dans le sud de l’Espagne, en utilisant un objectif grand angle. Un chêne près d’une rivière offre un refuge à diverses espèces, telles que les pics et les sittelles, qui viennent s’y désaltérer. Grâce à un dispositif de contrôle à distance, il ne me restait plus qu’à patienter. Ces oiseaux étant habitués à grimper le long des troncs, j’ai voulu imaginer leur perspective et leur vision du monde.
Gagnant catégorie portrait : Alan Murphy
Pendant mon séjour en Alaska, des groupes de roselins à couronne grise se rassemblaient en grand nombre près de mon hôtel. Ces oiseaux, très dociles, ont facilité la tâche des photographes, me permettant d’installer tranquillement mon trépied et mon appareil photo pour capturer quelques images avant qu’ils ne prennent leur envol. Les couleurs en arrière-plan proviennent des bateaux au loin, ancrés dans une marina.
Gagnant catégorie oiseaux dans leurs environnements : Kat Zhou
Ici, trois fous de Bassan plongent dans l’océan sous un soleil éclatant aux Shetland. Ces oiseaux marins, les plus grands d’Écosse, sont incroyablement agiles dans l’eau, capables de plonger jusqu’à 22 mètres de profondeur. J’ai pris cette photo lors d’une sortie en plongée sous-marine depuis un bateau près de Noss, site de la septième plus grande colonie de fous de Bassan au Royaume-Uni.
Autrefois, la population de cette colonie était estimée à environ 25 000 oiseaux, mais elle a malheureusement été durement touchée par l’épidémie de grippe aviaire. Il reste incertain si, ou quand, leur nombre pourra se rétablir. Pour attirer les oiseaux vers le bateau, des harengs morts provenant d’une pêcherie locale ont été utilisés.
Gagnant catégorie comportement animal : Nathaniel Peck
Début mars 2023, des randonneurs ont découvert les restes d’un ours noir américain le long d’un torrent en Virginie-Occidentale. Les grandes zones de fourrure manquantes révélaient que l’ours avait succombé à une lutte contre la gale.
Après avoir été informé de la présence de la carcasse et obtenu les autorisations nécessaires, j’ai installé un piège photographique reflex numérique pour capturer des images de tous les animaux qui viendraient examiner ou récupérer l’ours. Le dispositif est resté en place pendant six mois. Avec l’arrivée du printemps et de la montée des températures, un urubu à tête rouge est devenu un visiteur régulier, passant parfois des heures près de la carcasse.
Gagnant catégorie oiseaux en vol : Hermis Haridas
Une huppe fasciée s’est envolée, ailes déployées, dans un mouvement fluide à travers le ciel, teinté des vives couleurs du lever du soleil. J’ai observé cet oiseau capturer ses proies parfois en vol, parfois au sol. J’ai également remarqué qu’à chaque prise, il s’envolait dans la même direction, vers un arbre voisin. C’est là que l’idée m’est venue de le photographier avec un fond contrasté, divisé en deux parties : une sombre et l’autre claire, symbolisant les deux facettes opposées de l’existence.
Le lendemain matin, je suis retourné au même endroit, bien avant l’aube, impatient de revivre cette scène naturelle. Mon anticipation grandissait avec l’apparition des premiers rayons de soleil illuminant le paysage. Comme espéré, la huppe fasciée est réapparue au loin, glissant avec grâce vers le perchoir familier de la veille. Mon appareil photo prêt, j’ai commencé à capturer la scène.
Au milieu des clics de l’obturateur, une image en particulier a profondément résonné en moi – un instant figé, empreint d’un charme unique. C’était comme si la nature m’avait offert un cadeau, une composition singulière qui capturait l’essence même de la beauté et de la grâce de cet oiseau. Beaucoup ont noté que cette image est un chef-d’œuvre qui ne peut être recréé, témoignage des merveilles imprévues qui attendent ceux qui savent les chercher dans le monde naturel.
Gagnant catégorie noir et blanc : David Stowe
Cette photo capture un grèbe à tête blanche plongeant sous la surface de l’eau pour chasser, propulsé vers les profondeurs par ses grandes pattes en forme de pagaie. J’ai pris ce cliché depuis une plate-forme surélevée, offrant une vue d’ensemble de la zone humide. Avec un peu d’imagination, la silhouette de l’oiseau et les ondulations autour de lui évoquent la tête d’un hippopotame.
Gagnant catégorie oiseaux urbains : Grzegorz Długosz
Les harles bièvres se reproduisent dans le parc, situé à environ un kilomètre de la Vistule, la rivière qui alimente la Pologne. Chaque mère doit rapidement conduire sa couvée vers la rivière en raison du manque de nourriture et de sécurité dans le parc. Pour cela, elles traversent une série de tunnels souterrains et doivent franchir une autoroute à six voies.
Chaque année, un groupe de bénévoles les assiste en stoppant la circulation pour leur permettre de traverser cette route dangereuse. Une fois arrivés à la Vistule, les jeunes peuvent enfin se nourrir et grandir en sécurité. Cette photo capture une mère harle bièvre traversant une petite route, ayant choisi d’éviter le tunnel sombre et effrayant en dessous.
Gagnante catégorie oiseaux comiques : Nadia Haq
Je me trouvais à bord d’un Zodiac aux côtés de mon mari et de notre fils de 10 ans, près de Brown Bluff en Antarctique, lorsque nous avons aperçu un groupe de manchots Adélie sur la banquise. En nous approchant lentement, les manchots ont commencé à glisser sur la glace, et j’ai immortalisé l’un d’eux en plein mouvement, semblant exécuter une figure de danse moderne.
Jeune photographe d’oiseaux (catégorie 15-17 ans) : Emil Wagner
J’ai capturé cette photo sur une magnifique plage de la mer Baltique. Cet endroit abrite de nombreux échassiers et autres oiseaux, mais attire aussi de nombreux visiteurs venus profiter du paysage. Ce jour-là, un chien était également présent, et au début, il n’avait pas remarqué le pluvier argenté.
L’oiseau, en revanche, a vite repéré le chien et s’est envolé peu après la photo capturée. Même si je ne pense pas que cette interaction ait causé beaucoup de stress à l’oiseau, il est crucial de prendre en compte l’impact potentiel des activités humaines et du tourisme sur les espèces protégées et leurs habitats. Pour moi, cette scène illustre bien ce conflit latent entre l’homme et la nature.
Gagnant catégorie moins de 11 ans : Julian Mendla
Le lac Federsee est une zone d’hivernage réputée pour de nombreux oiseaux migrateurs. De novembre à mars, les butors d’Europe visitent fréquemment ce lac. Dès que ce dernier gèle, ces oiseaux rares se réfugient dans des tranchées à travers les roseaux. Étonnamment, cet individu se trouvait très près de la promenade qui traverse la réserve naturelle. De là, j’ai pu facilement observer sa campagne de pêche et prendre de nombreuses photos.
Vous pouvez découvrir tous les finalistes et lauréats du concours sur le site Internet des BPOTY. Vous pouvez également découvrir les plus belles photos d’oiseaux de l’année 2024 à travers le livre Bird Photographer of the Year Collection 9.