Comment photographier les oiseaux en vol ?
Les oiseaux sont des êtres majestueux et fascinants. Réussir à photographier les oiseaux en vol peut cependant s’avérer être une tâche ardue et frustrante. Leur vitesse de vol élevée et le caractère imprévisible de leurs déplacements rendent en effet la capture des images très difficile. Néanmoins, en vous armant d’un peu de patience, des bonnes connaissances techniques et en étudiant votre sujet, vous parviendrez à éliminer les images floues et à photographier les oiseaux en vol avec la plus grande netteté possible. Voici les différents conseils et techniques pour photographier les oiseaux en vol.
Trouvez l’emplacement idéal
Avant toute chose, vous devez commencer par trouver le meilleur emplacement pour photographier les oiseaux en vol. Si vous souhaitez prendre en photo une espèce particulière, renseignez-vous sur son mode de vie et son habitat. Si vous n’avez pas ces informations, vous pourrez maximiser vos chances près des rivières, des lacs ou de toute autre étendue d’eau. Ces endroits sont parfaits pour vous installer, car la nourriture y est généralement abondante pour les oiseaux. Essayez alors de vous placer discrètement sur une colline ou un espace surélevé pour vous mettre au même niveau que les oiseaux.
Vous devez également faire attention à ne pas être face au soleil, car vous auriez beaucoup plus de mal à exposer vos images. La lumière venant de derrière vous ou des côtés est ainsi à privilégier, à moins de vouloir photographier à contre-jour. Enfin, sachez également que les oiseaux se posent généralement face au vent. Connaître la direction de ce dernier peut donc vous aider à prédire la trajectoire de vol des oiseaux que vous souhaitez photographier.
Photographiez pendant la construction du nid
En dehors des points d’eau, vous pouvez également photographier les oiseaux en vol à proximité de leurs nids. Une bonne connaissance de votre sujet est en revanche indispensable. Vous devez connaître leur habitat, leur comportement ou encore la période de construction du nid. Durant celle-ci, vous pourrez obtenir certaines de vos plus belles photos, car les oiseaux en vol transporteront généralement des objets dans leur bec pour la conception du nid. Par exemple, les hérons cendrés peuvent facilement être observés avec de grandes branches dans leur bec entre janvier et mai. Il est donc utile de savoir quand les différentes espèces commencent cette activité.
Utilisez un objectif adapté
Pour photographier des oiseaux en vol, un téléobjectif sera indispensable pour réaliser de gros plans à distance. De manière générale, plus l’objectif dispose d’une forte capacité de zoom, plus vous aurez de facilité pour prendre en photo de petits oiseaux. Une focale d’au moins 300 mm est ainsi grandement recommandée. Vous aurez également plus d’agilité en travaillant avec un zoom, plutôt qu’avec une focale fixe. Avec le zoom, vous pourrez en effet adapter rapidement votre focale en fonction des déplacements des oiseaux. La focale inférieure facilite également le repérage de l’oiseau dans la scène, contrairement à un long objectif fixe où il peut être délicat de se repérer. Si vous souhaitez vous équiper d’un excellent téléobjectif pour photographier les oiseaux en vol, nous vous recommandons les Canon 100-400mm f/4.5-5.6 II USM, Nikon 200-500mm f/5.6, Tamron 150-600mm f/5-6.3 G2, ou encore le Sigma 150-600mm f/5-6.3 qui sont les plus performants dans ces plages focales.
Si vous n’avez pas l’occasion de photographier des oiseaux en vol suffisamment fréquemment pour investir dans un nouvel objectif, alors l’utilisation d’un téléconvertisseur peut s’avérer être une excellente alternative. Ce dernier va en effet vous permettre d’augmenter facilement la focale de vos objectifs actuels, sans dépenser une fortune. Par exemple, en utilisant un convertisseur x2 comme le Kenko Teleplus HD sur un objectif de 150 mm, vous obtiendrez une focale de 300 mm.
Utilisez une vitesse d’obturation élevée
De nombreuses espèces d’oiseaux se déplacent très rapidement dans les airs et vous obligeront à utiliser une vitesse d’obturation élevée pour figer l’action. En général, pour capturer des images nettes d’oiseaux en vol, la vitesse doit être configurée entre 1/600s et 1/2500s. Celle-ci doit en revanche être adaptée à chaque espèce. La vitesse d’obturation va en effet dépendre de la distance des oiseaux, de leur taille ou encore de la vitesse à laquelle ils battent leurs ailes. Pour un oiseau volant à vitesse moyenne, vous pourrez figer son action à 1/600s s’il n’occupe pas tout l’espace de l’image. En revanche, plus le sujet va être grand dans l’image, plus chaque mouvement sera amplifié. L’utilisation d’une vitesse plus élevée sera donc nécessaire. Il en est de même pour les sujets encore plus vifs qui impliquent parfois de monter jusqu’à 1/4000s. Une grande ouverture et de bonnes conditions lumineuses deviennent alors indispensables. À l’inverse, vous pouvez volontairement utiliser une vitesse d’obturation plus faible pour rendre les ailes des oiseaux floues afin de dynamiser l’image et de démontrer le mouvement.
Sélectionnez la bonne ouverture
La gestion de l’ouverture du diaphragme peut s’avérer délicate pour photographier les oiseaux en vol. En effet, étant donné que vous utilisez une vitesse d’obturation élevée pour figer le mouvement des oiseaux, l’utilisation d’une grande ouverture serait logique pour maximiser la lumière captée. Cependant, celle-ci engendrerait une faible profondeur de champ qui ne permettrait pas toujours d’obtenir des images sur lesquelles les oiseaux sont suffisamment nets. Il est ainsi préférable d’utiliser une plus petite ouverture comprise entre f/5,6 et f/8. Une bonne luminosité ambiante est donc nécessaire pour ne pas avoir à augmenter excessivement la sensibilité ISO. Par conséquent, vous aurez plus de facilité à photographier des oiseaux en vol dans un espace dégagé, plutôt qu’en pleine forêt où la lumière est généralement réduite.
Utilisez l’ISO automatique
Le vol imprévisible des oiseaux peut vous faire passer d’une image à l’autre, d’un arrière-plan très lumineux à une forte pénombre. Cependant, lorsque vous suivez le déplacement des oiseaux, il n’est pas possible d’ajuster vos paramètres pour chaque image. L’utilisation de l’ISO automatique devient donc indispensable pour vous assurer d’obtenir des photos exposées correctement. La sensibilité du capteur à la lumière va ainsi s’adapter pour chaque scène, sans modifier vos valeurs d’ouverture et de vitesse d’obturation. Par une journée ensoleillée, l’ISO automatique utilisera généralement une valeur comprise entre 200 et 1000 ISO, ce qui est plus que suffisant.
En revanche, lorsque vous photographiez dans des conditions lumineuses difficiles, l’appareil peut rapidement solliciter des valeurs plus extrêmes. Par conséquent, plus cette sensibilité ISO est élevée, plus l’image risque d’être dégradée par du bruit numérique. Celui-ci se traduit par de nombreux grains sur la photo. Lorsque ces derniers sont peu nombreux, vous pouvez facilement le corriger en post-traitement. En revanche, lorsqu’il devient trop important, l’image ne peut être récupérée. Il est donc préférable d’indiquer au préalable la valeur ISO maximale jusqu’à laquelle l’appareil peut monter.
Activez la mise au point continue
Comme avec tout sujet se déplaçant rapidement, la réalisation de la mise au point peut être difficile lorsque les oiseaux sont en plein vol. Il est par conséquent indispensable de configurer votre appareil sur le mode autofocus continu. L’appareil photo sera ainsi capable d’ajuster en temps réel la mise au point pour que l’oiseau soit toujours dans la zone de focalisation, tant que vous conserverez le déclencheur enfoncé à mi-course. Canon nomme cette fonction «AL Servo», tandis que Nikon et Sony l’appellent AF-C. Sur la plupart des appareils modernes, vous aurez également la possibilité d’effectuer une mise au point en continu sur l’œil des oiseaux, à condition que ces derniers soient suffisamment importants dans l’image.
Activez le mode rafale
L’hyperactivité des oiseaux en vol fait que la différence entre une excellente photo et une image ratée se joue souvent à quelques fractions de seconde. Vous pouvez donc mettre à profit le mode rafale de votre appareil photo pour maximiser les chances d’obtenir la plus belle photo d’un oiseau en vol. Attention en revanche de ne pas tomber dans l’excès en photographiant plusieurs dizaines de photos à la suite. Généralement, il est préférable de vous concentrer sur le sujet et de le suivre pour le conserver dans le cadre. Ensuite, vous pouvez déclencher quelques coups de rafale avant de faire une pause et peut-être de reprendre quelques images si la scène est intéressante. Vous éviterez ainsi de saturer votre carte avec d’innombrables images en double et le tri des photos en post-production sera nettement plus agréable.
Étudiez l’arrière-plan
Habituellement, la composition est le maître-mot d’une bonne photographie. Cependant, le comportement anarchique et imprévisible des oiseaux en vol rend ce travail de composition très délicat. Avec de petits oiseaux qui se déplacent à grande vitesse, cela est encore plus difficile. Par conséquent, ne vous souciez pas trop de la composition, et déclenchez tant que vous le pouvez. En revanche, faites attention au préalable à l’environnement dans lequel vous vous positionnez pour que le fond soit agréable et ne présente pas d’éléments trop distrayants. Ensuite, une fois qu’un oiseau se présente, le plus important est de le suivre et de laisser l’espace vide de l’image devant le sujet. Si nécessaire, vous pourrez affiner ultérieurement la composition de vos images en post-traitement.
Utilisez le viseur oculaire
Comme pour toute autre photographie d’action, il est préférable de délaisser l’écran LCD de votre appareil au profit du viseur optique ou électronique. Ces derniers vous offriront un cadrage plus confortable et plus fiable que lorsque vous tenez l’appareil à bout de bras tout en essayant de visualiser le retour de l’écran LCD. Cela vous permettra également de contrôler plus facilement le mouvement de l’appareil et de suivre avec une plus grande précision les oiseaux.
Conclusion
Prendre en photo des oiseaux en vol demande de la patience et surtout beaucoup de pratique. Essayez ainsi de vous entraîner un maximum sur des espèces locales courantes près de chez vous, même s’il ne s’agit pas des oiseaux les plus photogéniques. Cela vous permettra non seulement de perfectionner votre technique, mais aussi de vous familiariser avec les différents paramètres de votre appareil photo, du réglage de la mise au point ou encore de l’ajustement de la bonne vitesse d’obturation. Une fois que vous maîtriserez ces différents éléments, vous pourrez partir à l’assaut d’espèces plus endémiques ou plus difficiles à prendre en photo.
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Article intéressant concernant la technique, un aspect me choque en revanche, encourager à photographier les oiseaux pendant la construction de leurs nids et le nourrissage des jeunes.. Quelle merveilleuse idée pour perturber les espèces pendant un moment clef de la saison. A moins d’avoir une très bonne connaissance naturaliste et d’avoir un affût et une approche des plus discrètes (et encore), le dérangement occasionné peut être (très) préjudiciable pour l’espèce ciblée. Cela peut entraîner le retard dans la construction du nid, l’abandon de la couvaison, l’apport insuffisant de nourriture pour les oisillons et leur mort. Donc plus globalement, cela nuit à la survie de l’espèce.
Alors, si on aime photographier les oiseaux, en vol ou non, le point essentiel est qu’on se doit de les déranger le moins possible même si ça nous empêche de faire ´´le´´ cliché incroyable. En admettant ces contraintes, l’activité reste fabuleuse.
Merci beaucoup de rappeler ce point essentiel qui s’applique aussi bien à la photographie d’oiseaux qu’à la photographie animalière dans sa globalité.
Ces deux domaines reposent avant tout sur le respect des espèces photographiées. Par conséquent, il va de soi qu’il ne faut pas s’aventurer au plus près du nid, mais comme souligné, trouver un emplacement plus éloigné et travailler de manière discrète à l’aide d’un téléobjectif.
Article intéressant au niveau de la technique. En revanche, un aspect me choque: encourager à photographier les oiseaux durant la construction du nid et la période de nidification..
Quelle merveilleuse idée pour perturber l’espèce durant un moment clef de la saison..
A moins d’avoir une très bonne connaissance naturaliste, une approche des plus discrètes et un affût (et encore), cela peut être (très) préjudiciable pour l’espèce ciblée. Cela peut entraîner un retard dans la construction du nid, une mauvaise alimentation des oisillons ce qui peut se solder par leur mort. Plus globalement, cela peut nuire à la survie de l’espèce.
Alors si on aime photographier (et observer) des oiseaux, en vol ou non, on se doit d’être le plus discret possible et de ne pas les déranger quitte à manquer « le » cliché incroyable. En admettant ces contraintes, cela reste une activité des plus fabuleuse.
Merci pour cet article agrémenté de superbes photos.
J’ai quelques questions :
1) Quels réglages choisir pour la mise au point continue?
Mon boîtier canon 80D permet de jouer avec des paramètres permettant de déterminer le comportement de l’autofocus au moment du déclenchement (priorité 1er image déclenchement ou priorité mise au point soit priorité égale. Même types de réglages possibles pour les photos suivantes (priorité 2e image AI Servo). Quels sont les meilleurs réglages pour photographier des oiseaux en vol?
On peut ensuite également ajuster la sensibilité de l’autofocus à l’aide de 3 réglages différents sensibilité du suivi, suivi accélération/ralenti et enfin changement auto coll. AF. Ici aussi quels sont les réglages les plus adaptés ?
2) Combien de collimateurs utiliser? Privilégier un collimateur unique afin de tenter de faire la mise au point à l’endroit désiré ou au contraire choisir plutôt un groupe de collimateurs ?
Merci pour les informations que vous pourrez m’apporter et belle année 2022 remplies de magnifiques photos.
Utilisez le mode Autofocus AI Servo de votre Canon EOS 80D pour prendre en photo les oiseaux en vol. Ensuite, la priorité 1er image pour la mise au point se montre la plus adaptée et assure que la mise au point soit effectuée avant de déclencher.
Pour les collimateurs, le central est le plus précis et le plus rapide, mais il peut être difficile de conserver l’oiseau dans cette zone de l’image. Une zone plus large est donc préférable.
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Merci