Les réglages

Comment faire de la photo en basse lumière ?

Photographier en basse lumière peut poser de véritables défis pour obtenir une image correctement exposée et nette. Que ce soit pour photographier en intérieur, à la tombée de la nuit ou encore pour prendre en photo un concert, il est essentiel de savoir maîtriser votre appareil dans un environnement sombre pour continuer à réaliser des images époustouflantes. Dans ce guide, nous allons vous donner des conseils pratiques et des astuces pour vous aider à surmonter les difficultés de la basse lumière. Vous découvrirez le matériel recommandé et les réglages à utiliser pour faire des photos en basse lumière. 

Quel matériel pour la photo en basse lumière ? 

Lorsqu’il s’agit de photographier dans des environnements sombres, le choix de l’équipement peut faire toute la différence. En effet, tous les appareils photo ne sont pas égaux en termes de performance en basse lumière. Naturellement, il n’est pas nécessaire de changer votre appareil si vous ne devez photographier que très occasionnellement dans un environnement sombre. Cependant, si vous prévoyez de faire de la photo de mariage, de concert ou tout autre domaine fréquemment effectué dans la pénombre, un appareil spécifiquement conçu pour travailler en basse lumière formera un investissement de choix. Ces derniers sont généralement dotés d’un capteur plein format pour maximiser la sensibilité à la lumière. Ils offrent une très bonne montée en ISO et sont souvent stabilisés. Dans ce domaine, le Sony A7S III est le meilleur modèle du marché. 

L’appareil photo hybride plein format Sony A7S III est spécifiquement conçu pour offrir des images de très haute qualité dans des conditions de faible luminosité grâce à son capteur stabilisé et sa plage ISO étendue. 

Le choix de l’objectif est crucial pour photographier en basse lumière. Idéalement, il est nécessaire d’utiliser un objectif doté d’une très grande ouverture (f/1,4 ou f/1,8) pour maximiser la quantité de lumière qui entre vers le capteur photo. Ainsi, vous pourrez obtenir une exposition correcte tout en conservant une vitesse d’obturation suffisamment rapide pour figer les sujets en mouvement. Les objectifs à focale fixe ont tendance à être plus lumineux que les zooms, ce qui peut être un avantage en basse lumière. Ainsi, nous vous recommandons des modèles comme les Sigma 24 mm F/1.4 DG HSM Art, Nikkor Z 50 mm f/1,2 S, Canon EF 35 mm f/1.4 L II USM et Sigma 85 mm f/1.4 DG HSM Art qui sont de véritables références dans ce domaine. 

À lire : quel objectif pour la photo de nuit choisir ?

Avec sa très grande ouverture de f/1,2, l’objectif Canon RF 85 mm f/1,2 L USM maximise la capture de la lumière dans des environnements sombres. 

Dans un environnement extrêmement sombre et avec un objectif peu lumineux ou un appareil doté d’une mauvaise montée en ISO, il sera parfois nécessaire d’utiliser un trépied. Celui-ci permettra de stabiliser votre appareil photo pour réaliser de longues expositions sans flou de bougé. Cette technique fonctionnera uniquement avec une scène statique. Si le sujet est en mouvement, vous pourrez opter pour un système d’éclairage avec un ou plusieurs flashs cobra. 

Quelle ouverture pour la photo en basse lumière ? 

Pour obtenir une exposition correcte et capturer les détails d’une scène dans des conditions de faible luminosité, il est important de laisser entrer autant de lumière que possible. Pour ce faire, il est conseillé d’utiliser la plus grande ouverture possible (petit f/nombre). Cependant, le réglage de l’ouverture affecte également la profondeur de champ. Avec une grande ouverture, la profondeur de champ est réduite, ce qui peut être idéal pour les portraits en basse lumière mais pas pour les paysages qui nécessitent une plus grande profondeur de champ. Dans ce cas, une ouverture plus étroite (f/nombre plus élevé) est recommandée. Cela produira une plus grande profondeur de champ et plus de détails seront nets dans l’image. Pour compenser la diminution de la quantité de lumière entrante, il sera nécessaire d’utiliser une vitesse d’obturation plus lente et/ou d’augmenter la sensibilité ISO. 

Une grande ouverture est essentielle pour optimiser la capture de la lumière dans des conditions de faible luminosité. 

Quelle vitesse d’obturation utiliser ? 

La vitesse d’obturation définit la durée durant laquelle le capteur de votre appareil photo est exposé à la lumière. Par conséquent, plus l’exposition est longue, plus vous pouvez maximiser la collecte de la lumière et obtenir une image lumineuse, même dans un environnement sombre. En photographie de paysage ou pour une scène statique, vous pouvez utiliser une vitesse d’obturation de plusieurs secondes afin d’obtenir une exposition parfaite sans avoir à augmenter l’ISO. La seule précaution à prendre est de placer votre appareil sur un trépied pour éviter le flou de bougé. 

Avec une scène statique, vous pouvez placer l’appareil sur trépied et étendre la durée de l’exposition pour maximiser la capture de la lumière. 

Si le sujet est en mouvement, il sera nécessaire d’adapter la vitesse d’obturation en fonction de la rapidité des déplacements. En effet, si la vitesse d’obturation est trop longue, le sujet occupera une place différente dans l’image entre le début et la fin de l’exposition. Cela aura pour effet d’entraîner une photo floue. Pour faire du portrait dans un environnement sombre, commencez par demander à votre modèle d’être le plus immobile possible pour maximiser la netteté de l’image. Ensuite, la durée de l’exposition dépendra de votre focale. En gros plan, une vitesse d’obturation inférieure à 1/60s risque de rendre la photo floue. Mais pour les sujets plus éloignés et capturés avec un objectif grand angle, des poses plus longues peuvent être envisagées, à condition d’avoir un appareil stabilisé ou placé sur un trépied. 

Avec un sujet mobile, il est essentiel de conserver une vitesse d’obturation suffisamment rapide pour figer l’action. 

Quelle sensibilité ISO utiliser ? 

Le dernier paramètre qui va influencer l’exposition de l’image est celui de la sensibilité ISO. Celle-ci définit la sensibilité du capteur à la lumière. Plus elle est élevée, plus l’appareil peut amplifier la lumière captée et exposer rapidement l’image. Il est donc tentant d’augmenter la sensibilité ISO pour limiter l’usage de longues expositions. Cependant, une sensibilité ISO élevée peut introduire du bruit numérique dans l’image. Celui-ci se traduit par des grains indésirables qui peuvent altérer la qualité de la photo et ne peuvent pas toujours être corrigés en post-production. Pour éviter cela, il est important de connaître la sensibilité maximale tolérée par votre appareil photo. Celle-ci est souvent de 1600 ISO pour les appareils d’entrée de gamme et de 6400 ISO pour les modèles haut de gamme. Vous pouvez la déterminer en prenant une série d’images avec des niveaux ISO différents et en examinant le niveau de dégradation sur chaque photo. Une fois que vous connaissez la sensibilité maximale de votre appareil photo, vous devez vous assurer de ne pas dépasser cette valeur pour obtenir des images de bonne qualité.  

Privilégiez une sensibilité ISO aussi faible que possible afin d’éviter la formation de grains sur la photo. 

L’importance de la stabilisation d’image 

La stabilisation d’image forme une aide précieuse dans la réussite de vos photos réalisées à main levée. Également appelée IBIS, réduction des vibrations ou compensation des vibrations, celle-ci permet de réduire les tremblements de l’appareil photo engendrés par la tenue à main levée de l’appareil et qui peuvent engendrer des images floues. La plupart des appareils photo modernes sont équipés de cette stabilisation, tout comme de nombreux objectifs à longue focale. Ces deux méthodes de stabilisation peuvent souvent se combiner pour offrir une compensation encore plus efficace. Par exemple, l’appareil hybride OM System OM-1 peut offrir jusqu’à 8 IL de compensation, signifiant que vous pouvez utiliser une vitesse d’obturation 8x plus lente tout en conservant le même niveau de netteté. 

L’appareil photo hybride OM System OM-1 est équipé d’un capteur stabilisé sur 5 axes qui associé à un objectif Olympus stabilisé offre jusqu’à 8 IL de compensation afin d’obtenir des images plus nettes à main levée dans des conditions de faible luminosité. 

Il est tout de même important de noter que la stabilisation d’image ne fonctionne pas pour les sujets en mouvement, car elle ne peut pas compenser les mouvements du sujet lui-même. Cependant, cela peut être très utile pour les scènes immobiles et les portraits. Si votre appareil ou objectif est dénué de cette fonction, vous pouvez utiliser un trépied pour assurer une stabilité encore meilleure. 

Comment associer les différents paramètres d’exposition ? 

Nous avons vu au début de ce guide comment régler individuellement chaque paramètre d’exposition. Ce sont l’ouverture, la vitesse d’obturation et la sensibilité ISO. Pour obtenir une image bien exposée, nette et qui correspond à vos attentes, il est essentiel d’accorder ces trois paramètres. Pour ce faire, la solution la plus simple consiste à utiliser le mode priorité à l’ouverture (mode A) de votre appareil. Dans celui-ci, vous définissez la valeur d’ouverture la plus grande qui correspond à la profondeur de champ désirée. L’appareil va ensuite ajuster automatiquement la vitesse d’obturation et la sensibilité ISO. Pour cette dernière, vous pourrez configurer au préalable une valeur maximale à ne pas dépasser pour éviter le bruit. Si l’image obtenue est sous-exposée, vous pouvez utiliser la correction d’exposition. Si elle est floue, ajustez manuellement la sensibilité ISO ou utilisez une plus grande ouverture. 

Vous pouvez utiliser le mode priorité à l’ouverture pour facilement photographier dans un environnement sombre. Il vous suffit de régler l’ouverture, puis l’appareil ajuste automatiquement les autres paramètres d’exposition. 

Si vous préférez avoir un contrôle total des paramètres du triangle d’exposition, utilisez le mode manuel de votre appareil. Commencez par utiliser la plus grande ouverture tolérée, une vitesse d’obturation adaptée au sujet et faites quelques essais pour trouver le meilleur réglage ISO. Par exemple, si vous photographiez à 200 ISO et que vous obtenez une image floue avec une vitesse d’obturation de 1/50s, vous pouvez doubler la sensibilité à 400 ISO pour également doubler la vitesse d’obturation 1/100s. Vous obtiendrez ainsi la même exposition, tout en réduisant le temps de pause. Si c’est encore insuffisant, vous pouvez à nouveau doubler l’ISO ou augmenter l’ouverture. 

Photographier en mode manuel vous permet d’avoir un contrôle total sur les différents paramètres de votre appareil photo. 

Comment utiliser un flash en basse lumière ? 

L’utilisation d’un flash peut être un atout pour prendre des photos en basse lumière. Cependant, même si la plupart des appareils photo possèdent un flash intégré, il est préférable d’utiliser un flash externe pour obtenir un éclairage plus flatteur. Pour exploiter au mieux ce flash, il est recommandé de régler manuellement sa puissance plutôt que de vous fier au mode automatique. Ce dernier peut avoir tendance à produire une lumière trop vive. Il est en effet préférable d’utiliser une faible puissance afin d’éclairer le sujet tout en conservant une vitesse d’obturation suffisamment étendue pour ne pas avoir un arrière-plan totalement noir. L’effet serait alors peu naturel. Par ailleurs, il est essentiel de diffuser le flash pour obtenir une lumière plus douce et uniforme.  

Vous pouvez utiliser un flash ou une lumière artificielle pour éclairer le sujet dans un environnement sombre. 

Si vous utilisez un flash dans un environnement disposant d’une autre source de lumière, vous devez prendre en considération la teinte de chaque éclairage. Par exemple, dans une rue avec un éclairage public, vous risquez d’avoir une différence de colorimétrie entre la lumière blanche du flash et la teinte jaune de l’éclairage public. Pour uniformiser le rendu, vous pouvez placer un gel de couleur sur le flash, puis modifier ultérieurement la balance des blancs en post-traitement. 

Lorsque vous utilisez un flash associé à d’autres sources d’éclairage, il est important d’uniformiser la teinte des différentes lumières. 

Pourquoi faut-il photographier en RAW ? 

Pour photographier dans des conditions de faible luminosité, il est crucial de prendre en compte les avantages de la prise de vue en format RAW. Ce dernier enregistre les images dans un format non compressé et non traité, ce qui permet une plus grande latitude en post-traitement. En effet, lorsque vous photographiez dans un environnement sombre, vous risquez de rencontrer plusieurs problèmes tels que du grain numérique, une balance des blancs peu esthétique, une sous-exposition ou à l’inverse, une surexposition sur les sources de lumière. En utilisant le format RAW, vous aurez plus de flexibilité pour corriger ces paramètres pendant la post-production. Vous maximisez ainsi vos chances de récupérer des détails dans les zones surexposées ou sous-exposées, mais également de réduire le bruit numérique et d’obtenir une image de meilleure qualité. ​​

La photographie en basse lumière : résumé 

Photographier en basse lumière peut sembler difficile et décourageant, mais avec les bonnes techniques et un équipement adapté, il est tout à fait possible d’obtenir des résultats spectaculaires. Pour ce faire, il est essentiel de prendre le contrôle de l’exposition pour maximiser la collecte de la lumière tout en vous assurant de conserver une vitesse d’obturation suffisamment rapide si vous photographiez à main levée ou que le sujet est en mouvement. N’ayez pas peur d’expérimenter et parfois de faire quelques compromis en choisissant d’obtenir une image légèrement bruitée plutôt que floue. 

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