Spectacle cosmique avec les plus belles astrophotographies de l’année
Cette semaine, l’Observatoire royal de Greenwich, en partenariat avec le magazine BBC Sky at Night, a dévoilé les lauréats de son prestigieux concours d’astrophotographie. Pour cette 16ᵉ édition, plus de 3 500 clichés, capturant la splendeur et la magie de l’Univers, ont été soumis. Les images saisissent des phénomènes cosmiques parmi les plus fascinants et spectaculaires. Voici les grands gagnants de cette compétition incontournable.
Photographe d’astronomie de l’année : Ryan Imperio
Cette série de 30 photographies distinctes capture l’évolution des grains de Baily au moment du troisième contact lors de l’éclipse annulaire de 2023. Ces derniers apparaissent lorsque la lumière du soleil traverse les vallées et les cratères à la surface de la Lune, perturbant ainsi le classique anneau lumineux de l’éclipse. Ces formations éphémères ne sont visibles qu’aux instants où la Lune entre dans l’éclipse ou en sort. Leur capture est particulièrement difficile en raison de leur très courte durée.
Matériel : Nikon D810, monture iOptron SkyGuider Pro, Sigma 150-600mm F5-6.3 DG OS HSM
Jeune astrophotographe : Daniele Borsari
Cette image offre une vue en profondeur de la nébuleuse de la Californie, connue sous le nom de NGC 1499, une nébuleuse par émission située dans la constellation de Persée. À environ 1 000 années-lumière de la Terre, cette nébuleuse brille grâce à l’ionisation de ses gaz, provoquée par l’influence de l’étoile géante bleue ξ Persei(Menkib).
Matériel : Monture Sky-Watcher Star Adventurer, caméra ZWO ASI533MC Pro, objectif Samyang 135 mm F2.0
Catégorie paysages célestes : Tom Rae
Cette image saisit les sommets escarpés de la vallée de Tasman, se dressant sous le majestueux ciel nocturne d’été de l’hémisphère sud. On y aperçoit notamment les nuages d’hydrogène de la nébuleuse de Gum, visible en rouge au centre, ainsi que plusieurs autres zones actives de formation d’étoiles réparties le long des bras les plus faibles de la Voie lactée. Ce secteur du ciel est rarement photographié, en raison de la faible luminosité de cette partie de la Voie lactée, ce qui en fait une image d’autant plus exceptionnelle.
Matériel : Nikon Z6 modifié et Nikon Z7, monture iOptron SkyGuider Pro, Sigma 40 mm F1.4 Art et Sigma 28 mm F1.4 Art
Catégorie aurores : Larryn Rae
Cette image panoramique capture l’aurore australe illuminant les montagnes de Queenstown. Composée de 19 photos, elle saisit chaque rayon vibrant qui a traversé le ciel en février 2023. Grâce à un appareil photo modifié, le photographe a pu révéler l’ensemble des nuances roses de l’aurore, offrant ainsi une composition finale d’une dynamique spectaculaire.
Matériel : Canon EOS R5 modifié, objectif de 35 mm
Prix Patrick Moore : Xin Feng et Miao Gong
La nébuleuse de la Tête du Dauphin est une bulle d’hydrogène ionisé éjectée par une étoile extrêmement brillante de type Wolf-Rayet. Les puissants vents stellaires, atteignant plus de 1 500 km par seconde, insufflent une énergie dynamique à cette région cosmique, bien plus animée que l’animal auquel elle doit son nom.
Cette photographie se distingue par ses détails saisissants, révélant pleinement la dimension tridimensionnelle de la nébuleuse. L’image capte toute la vitalité de la structure sans pour autant effacer les délicates formations environnantes. En bas de la tête du dauphin, on peut même distinguer une petite nébuleuse planétaire (nommée PN G234.9-09.7), rarement capturée avec une telle netteté. C’est une réalisation remarquable pour tout astrophotographe, d’autant plus impressionnante venant d’un débutant.
Matériel : Télescope Takahashi TOA-130NS, monture Sky-Watcher EQ8, caméra ZWO ASI6200MM-Cool
Catégorie notre lune : Gábor Balázs
Cette photographie met en lumière Sinus Iridum, également appelé la « Baie des Arcs-en-ciel », une vaste formation lunaire de 260 kilomètres de diamètre entourée de nombreux cratères plus petits. Pour obtenir cette image détaillée, le photographe a utilisé un appareil monochrome équipé d’un filtre spécifique. Dans le coin supérieur droit, le cratère Pythagorese se distingue particulièrement, apparaissant presque de profil en raison de la libration de la Lune, une légère oscillation visible depuis la Terre.
Matériel : Télescope Zeiss, Filtre vert, caméra ZWO ASI178MM-pro
Prix Annie Maunder : Sergio Díaz Ruiz
Ce paysage qui semble appartenir à un autre monde est en réalité notre propre planète, la Terre, observée sous un angle inhabituel, comme une civilisation distante pourrait la voir. L’image a été créée en combinant les 16 bandes spectrales surveillées par le satellite météorologique GOES-18, afin de représenter les continents, les océans et les formations atmosphériques avec une palette de couleurs unique.
Catégories étoiles et nébuleuses : Marcel Drechsler, Bray Falls, Yann Sainty, Nicolas Martino et Richard Galli
Cette photographie époustouflante résulte de 3 559 prises de vue, représentant 260 heures de temps d’exposition, capturées à l’aide de télescopes répartis sur trois continents. L’équipe d’astronomes amateurs a entrepris de découvrir et d’immortaliser un immense reste de supernova (SNR) jusque-là inconnu, niché au cœur de la célèbre constellation de Cassiopée. Ce projet est dirigé scientifiquement par le professeur Robert Fesen (USA). Cette découverte, réalisée par des amateurs, souligne leur contribution essentielle à l’astronomie contemporaine.
Catégorie personnes et espaces : Tom Williams
Cette image en H-alpha du Soleil capture l’ombre de la Station spatiale internationale (ISS) passant devant le bord est de l’étoile. La traversée de l’ISS, qui n’a duré que 0,2 seconde, est un événement rare à observer depuis un seul point sur Terre. Le Soleil était particulièrement actif au moment de cette prise de vue, avec une proéminence solaire visible juste à côté du point de transit de la station.
Le H-alpha, ou hydrogène-alpha, est une longueur d’onde spécifique de la lumière émise par les atomes d’hydrogène. En astronomie, ce filtre est souvent utilisé pour observer des détails dans l’atmosphère solaire, comme les protubérances, les éruptions et autres structures dynamiques à la surface du Soleil. Cela permet d’observer le Soleil avec des détails que le spectre visible ne révèle pas.
Matériel : télescope Sky-Watcher Evostar 120, monture Sky-Watcher EQ3 Pro, caméra Player One Apollo-M Max (IMX432), filtre chromosphère Daystar Quark
Catégorie planètes, comètes et astéroïdes : Tom Williams
Cette image composite en fausses couleurs révèle les phases de Vénus à l’approche de sa conjonction inférieure, lorsque la planète et la Terre se trouvent du même côté du Soleil. Grâce à l’utilisation de filtres ultraviolets et infrarouges, la structure complexe des nuages dans la haute atmosphère vénusienne est mise en évidence. Bien que la rotation de Vénus prenne plusieurs mois, son atmosphère est extrêmement active, effectuant un tour complet de la planète en environ quatre jours. Cela rend l’imagerie en UV particulièrement fascinante, car elle dévoile une Vénus bien plus dynamique que si elle était observée uniquement dans le spectre visible.
Matériel : télescope Sky-Watcher 400P (16″) GoTo, Filtre photométrique Baader UBVRI U et plaque filtrante RG610, caméra ZWO ASI462MM
Catégorie galaxies : Bence Tóth et Péter Feltóti
Cette image révèle la galaxie NGC 5128 ainsi que ses spectaculaires ondes de marée environnantes, accompagnées d’une visualisation du jet relativiste — de puissants jets de particules et de rayonnement voyageant à des vitesses proches de celle de la lumière. Cette galaxie fascinante n’est observable que depuis l’hémisphère sud, ce qui a conduit les photographes à se rendre en Namibie pour réaliser cette photo exceptionnelle.
Matériel : télescope de Newton 200/800, montures Sky-Watcher EQ6-R Pro et Sky-Watcher EQ6, caméra ZWO ASI2600MM Pro, filtre H-alpha Antlia 3 nm, filtre Antlia V-Pro LRGB et filtre Deep-Sky LRGB
Vous pouvez retrouver l’intégralité des finalistes et gagnants du concours sur le site du musée royal de Greenwich.
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