Divers

Hasselblad Masters 2023 : les gagnants révélés

Organisé tous les deux ans depuis 2011, le concours Hasselblad Masters se divise en six catégories différentes dans lesquelles les participants sont invités à soumettre une série de trois photos avec un thème et un style visuel unifiés. Les grands gagnants de l’édition 2023 viennent d’être dévoilés. Ils recevaient tous un appareil photo Hasselblad X2D 100C, deux objectifs de la série XCD et un prix de 5000 €. 

Catégorie paysage 

Le photographe chinois Weimin Chu a triomphé dans la catégorie paysage du concours avec sa série intitulée « Paysage tibétain depuis la fenêtre du train ». Ses clichés capturent des panoramas traditionnels chinois, harmonisant subtilement les éléments de la modernisation et de l’industrialisation. Chu utilise astucieusement les éléments du wagon pour encadrer ses compositions, offrant aux spectateurs une perspective unique qui les transporte à travers le temps et l’espace. 

“Cette série photo a été réalisée à bord des trains des chemins de fer Qinghai-Tibet et Lalin. À travers les fenêtres du train, les paysages naturels traditionnels se mêlent à des scènes de la vie sociale contemporaine, » explique le photographe. « Lors de mon voyage en train vers le Tibet, j’ai été inspiré par les œuvres Chinese on the Train de Wang Fuchun et America by Car de Lee Friedlander. J’ai eu l’idée d’exploiter le train, un moyen de transport majeur en Chine, pour capturer ces paysages empreints d’humanité, me faisant voyager à travers des lieux divers et variés. En parallèle, j’ai inclus certains personnages et objets présents dans le train pour refléter leur identité et le style de l’époque de manière subtile. Parmi les centaines de milliers de photos prises à travers les fenêtres de train au cours de plus de 30 voyages, ces trois clichés sont les plus représentatifs.” 


Catégorie architecture 

Tiina Itkonen présente une série captivante qui documente la vie traditionnelle des chasseurs inuits et de leurs familles, installés dans des petites maisons en bois nichées dans les régions reculées de l’est et du nord-ouest du Groenland. À travers ses images, Itkonen capture la résilience et l’ingéniosité de ces communautés face aux conditions extrêmes, offrant un témoignage visuel poignant de leur quotidien et de leur relation intime avec la nature environnante.

Depuis 1995, Itkonen visite régulièrement le Groenland pour capturer à travers son objectif la beauté des paysages polaires et la vie de ses habitants. Elle a parcouru plus de 1 500 kilomètres le long de la côte ouest en utilisant divers moyens de transport tels que le traîneau à chiens, les chalands de pêche, les voiliers, les hélicoptères, les petits avions, les cargos et les pétroliers. Ses séjours dans de petits villages lui ont permis de mieux connaître le peuple groenlandais. Depuis 2017, elle se consacre à documenter la vie traditionnelle des chasseurs inuits de subsistance et de leurs familles, cherchant à comprendre l’impact du changement climatique sur leur mode de vie.


Catégorie portrait 

En 2020, Panji Indra Permana a lancé son projet « The Cyclist Portrait », visant à documenter l’essor du cyclisme en Indonésie pendant la pandémie de COVID-19. Ce projet, qui a débuté par des portraits de cyclistes dans leur quotidien, s’est progressivement élargi pour mettre en lumière les personnes dont la subsistance dépend du vélo ainsi que ceux qui en font commerce. 

Les vélos ne sont pas une nouveauté pour les Indonésiens. Ils sont présents dans l’archipel depuis l’époque où l’Indonésie était connue sous le nom des Indes néerlandaises, durant la colonisation par les Néerlandais. À cette époque, la possession de vélos était restreinte à certains groupes privilégiés, tels que les fonctionnaires coloniaux, les aristocrates, les missionnaires et les riches marchands. Pour la population locale, posséder un vélo était un symbole de prestige.

« Le COVID-19 a introduit un nouveau passe-temps pour beaucoup d’entre nous : le cyclisme. En Indonésie, comme dans le reste du monde, cette tendance a connu un véritable engouement. De nombreuses personnes achètent des vélos pour faire du sport ou se divertir, et il est agréable de voir autant de cyclistes bien habillés, surtout le week-end. En 2020, j’ai lancé un projet photographique intitulé ‘The Cyclist Portrait’ pour documenter ce phénomène en prenant des portraits de personnes avec leur vélo. Ce projet, qui a débuté comme une série de portraits lifestyle, a évolué pour inclure ceux qui dépendent du vélo comme moyen de transport, ainsi que les vendeurs à vélos. Mon objectif est d’encourager les gens à adopter le cyclisme, afin de promouvoir une vie plus saine et une planète plus durable. C’est pourquoi j’utilise moi-même un vélo pour transporter tout mon matériel lors de la réalisation de ces portraits. »

Catégorie art 

La série Diorama du photographe belge Jan Pypers examine le lien perdu entre les humains et la nature. Inspiré par les dioramas, Pypers crée un ensemble de photographies surréalistes qui paraissent à la fois minutieusement élaborées et spontanées.

“La série examine notre lien érodé avec la nature, en s’inspirant à la fois des dioramas traditionnels et des représentations numériques contemporaines. Elle appelle à une reconnexion et à un respect renouvelé de la nature. Pour créer ces œuvres, j’ai utilisé Photoshop pour fusionner plusieurs photos. Contrairement à l’idée reçue, je n’utilise ni la 3D ni l’intelligence artificielle, mais des techniques cinématographiques classiques telles que la maquette et la perspective forcée.” 


Catégorie photo de rue 

Le photographe anglais Tom Pitts a également intégré le transport au cœur de sa série. Il capture aux arrêts de bus et dans les transports en commun les histoires et les émotions des étrangers et voyageurs qui transitent chaque jour en Angleterre. 

“Ce projet a été réalisé aux arrêts de bus de ma ville natale de Cheltenham et à Londres tout au long de l’année 2023. Mon objectif était de capturer et de partager les histoires et les moments quotidiens vécus par les personnes en déplacement, tout en révélant la beauté sous-jacente qui nous entoure.”


Catégorie projet 21

Les photos macro d’Efraïm Baaijens capturent l’extraordinaire beauté et les détails du monde des insectes. Ces portraits d’insectes peuvent sembler provenir de pays lointains, mais ils ont tous été pris dans la ville natale du photographe hollandais. 

Prenons le temps de nous émerveiller devant ces petites créatures et souvenons-nous de respecter toutes les formes de vie, aussi minuscules soient-elles. Les insectes jouent un rôle crucial dans notre écosystème en pollinisant les plantes et en maintenant l’équilibre naturel. Inutile de voyager loin pour admirer les merveilles de la nature : il suffit de sortir et d’observer attentivement, » explique Baaijens.

Vous pouvez retrouver toutes les images des gagnants sur le site hasselblad.com. Comme chaque année, les photos seront également éditées dans un livre dédié. 

Si vous avez aimé cet article, n’hésitez pas à vous abonner à la newsletter pour être informé lors de la publication des prochains sujets et pour recevoir gratuitement votre livre photo.

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *