Comment photographier la vie sous-marine ?
Le monde sous-marin est empreint de mystères et de créatures plus étonnantes les unes que les autres. Photographier la vie sous-marine est un mélange enivrant de défis techniques, d’adaptations artistiques et de rencontres inattendues. C’est la possibilité de documenter des environnements que peu de personnes ont la chance de voir de leurs propres yeux. C’est aussi le frisson d’être immergé dans un monde entièrement différent, où les couleurs, les lumières et les formes jouent selon des règles totalement différentes. Dans ce guide, nous allons étudier les différentes techniques de la photo sous-marine, ainsi que les réglages à appliquer et le matériel nécessaire. Alors plongeons ensemble dans l’incroyable monde de la photographie sous-marine.
Choisir un appareil photo étanche
Pour photographier la vie sous-marine, il est essentiel de bien vous équiper afin d’assurer à la fois la sécurité de votre matériel et la qualité de vos images. Cela implique l’usage d’un appareil photo étanche muni d’un boîtier adapté, qu’il soit intégré à l’appareil ou ajouté séparément. Le choix de cet appareil dépend de votre niveau d’expérience et de votre budget. Si vous débutez, un appareil compact étanche comme l’Olympus Tough TG-6 (étanche jusqu’à 15 m) ou le Ricoh WG-80 (étanche jusqu’à 14 m) forme une excellente solution. Ces modèles offrent non seulement une grande résistance à l’eau, mais également des modes spécifiques pour faciliter la prise de clichés sous-marins, en ajustant notamment la luminosité et la teinte des images.
Choisir un boîtier étanche pour hybride ou reflex
Pour les photographes plus avancés, un appareil photo reflex ou hybride offre une plus grande flexibilité et une qualité d’image supérieure. Pour les utiliser sous l’eau, il est nécessaire de les protéger avec un étui souple étanche comme le DiCAPac WP-S10 ou idéalement un caisson rigide étanche. En revanche, vous devez être très minutieux dans le choix de votre système de protection, car toutes les solutions ne sont pas équivalentes et certaines peuvent même endommager votre matériel. Évitez ainsi les boîtiers d’entrée de gamme ou universels et privilégiez un caisson étanche de marque éprouvée comme Ikelite ou Sea frogs dont les caissons sont parmi les plus fiables et les plus résistants du marché.
Comprendre la lumière sous l’eau
Photographier sous l’eau signifie que vous devez prendre en considération un tout nouvel ensemble de variables, notamment le fait que la lumière ne se comporte pas comme dans notre paysage terrestre. Elle est non seulement atténuée, mais aussi absorbée et dispersée. Lorsque la lumière traverse l’eau, les particules en suspension absorbent certains rayons et dispersent les autres, modifiant ainsi les couleurs que nous percevons. La pureté et les courants vont dicter la clarté de vos images. Par une journée calme avec de l’eau claire, vous pourrez obtenir des photos détaillées et précises. En revanche, lorsque les sédiments sont nombreux, ils forment un voile sur l’image et réduisent la visibilité. Il devient alors nécessaire de s’approcher du sujet. La règle de base consiste à ne pas photographier à plus d’un mètre du sujet. Évitez également les embouchures des rivières et travaillez à marée montante pour limiter les sédiments.
Si vous pouvez obtenir des images correctement exposées en photographiant relativement proche de la surface, il devient nécessaire d’apporter une source de lumière externe pour les plongées en eau profonde ou les journées nuageuses. C’est là que l’utilisation d’un flash comme le Sea Frogs SF-01 peut être d’une grande utilité pour éclairer votre sujet et en saisir tous les détails. Notez que lorsque vous utilisez un objectif grand angle, il peut parfois être nécessaire de faire appel à deux flashs pour obtenir un éclairage homogène. De plus, le flash doit être placé aussi près que possible du sujet, car il va accentuer la présence des particules en suspension. Celles-ci peuvent refléter la lumière du flash, formant alors des taches blanches à l’image.
Comment la profondeur affecte les couleurs ?
La profondeur à laquelle vous prenez en photo la vie sous-marine a un impact significatif sur les couleurs que vous pouvez capter. À de faibles profondeurs, les tons rouges et oranges sont encore perceptibles, mais ils commencent à disparaître rapidement à mesure que vous descendez. Autour de 10 mètres, la couleur rouge disparaît et après 18 mètres, toutes les couleurs chaudes s’estompent pour laisser les bleus et les verts dominer. À des profondeurs encore plus grandes, même ces couleurs peuvent commencer à s’estomper, jusqu’à ce que le paysage marin semble presque monochrome.
En plongée, votre cerveau essaiera naturellement de compenser la perte de couleur, vous faisant croire que vous voyez des tons chauds, même s’ils ne sont pas là. Mais votre appareil photo ne fera pas la même chose, donc les images apparaîtront en bleu et en vert. Pour compenser la perte de couleur, vous pouvez utiliser un flash étanche. Celui-ci va émettre une lumière blanche qui couvre tout le spectre visible, permettant ainsi à votre appareil photo de capturer les véritables teintes du sujet, sans être impacté par la profondeur à laquelle vous vous trouvez. Une autre méthode consiste à utiliser des filtres, notamment des filtres rouges qui augmentent la présence de cette teinte pour équilibrer la balance des blancs. Ils sont recommandés pour une utilisation de 3 à 20 mètres de profondeur.
Quels animaux marins photographier ?
La vie sous-marine offre une incroyable diversité d’espèces, allant des minuscules hippocampes aux gigantesques baleines à bosse. Les poissons de récif, avec leurs couleurs et motifs vibrants, sont un choix populaire pour débuter en photographie sous-marine. Approchez-vous lentement et calmement pour les photographier en gros plan sans les effrayer ou les stresser. D’autres petits sujets comme les nudibranches et les anémones de mer sont excellents pour la macrophotographie. Ils offrent une variété de formes, de couleurs et de textures qui peuvent donner des photos étonnamment lorsqu’ils sont photographiés en très gros plan.
Les plus gros sujets comme les raies manta, les différentes espèces de requins ou les dauphins sont tout aussi fascinants à photographier. Ces derniers sont constamment en mouvement, sans celle à la recherche de nourriture. Le meilleur conseil est donc de rester près de la source de nourriture. Étonnamment, les baleines sont les plus timides et capricieuses, notamment lorsqu’elles ont des baleineaux à proximité. Essayez de plonger loin devant leur chemin et d’attendre qu’elles viennent naturellement à vous. Optez alors pour un objectif grand angle dont la focale est comprise entre 14 et 35 mm pour capturer toute la splendeur de ce mammifère marin.
Bien régler l’appareil photo
Photographier la faune sous-marine demande une certaine maîtrise technique et des réglages appropriés. Même si ces ajustements peuvent varier en fonction du sujet, de l’objectif utilisé ou des conditions spécifiques de prise de vue, il est recommandé de maintenir une sensibilité ISO basse pour éviter l’intrusion de bruit numérique sur vos photos, qui s’ajouterait aux particules flottantes dans l’eau. Généralement, le mode de mise au point automatique continue donne les meilleurs résultats, permettant à votre appareil de s’ajuster rapidement aux mouvements des poissons et créatures marines.
Concernant l’ouverture, des réglages plus petits tels que f/8 peuvent aider à préserver la netteté du sujet. Cependant, n’hésitez pas à ouvrir davantage pour maximiser l’exposition lorsque la lumière est faible ou pour réduire la profondeur de champ lorsque le sujet est dans un environnement chargé. Si vous souhaitez réaliser une photo semi-immergée, une ouverture d’environ f/11 vous donnera une netteté optimale, aussi bien sous l’eau qu’à la surface.
En dernier lieu, le choix de la vitesse d’obturation dépendra entièrement du sujet à photographier. Pour des poissons et espèces marines qui se meuvent à grande vitesse, une vitesse d’obturation d’environ 1/400s est nécessaire pour figer parfaitement leurs mouvements. L’usage d’un flash à haute vitesse devient alors essentiel si vous manquez de lumière. En contrepartie, pour des sujets plus lents tels que les étoiles de mer, des oursins ou des crustacés, une vitesse d’obturation aux alentours de 1/150s suffit.
Le défi de la stabilité en photo sous-marine
L’eau est un environnement en constante évolution et la moindre vague ou le moindre courant peut vous déplacer, perturbant ainsi la composition et la netteté de vos images. Une maîtrise parfaite de votre flottabilité est essentielle pour rester stable. Cette compétence est généralement acquise au cours des formations de plongée, mais vous pouvez commencer par adopter une position horizontale pour réduire la résistance de l’eau et faciliter les mouvements. Savoir contrôler votre respiration permet de monter ou de descendre lentement, mais aussi de maintenir une certaine profondeur. Les courants peuvent être des alliés surprenants pour votre stabilité. Apprenez à les sentir et à les utiliser à votre avantage. Par exemple, vous pouvez vous positionner de façon à ce que le courant vous maintienne en place, plutôt que de lutter contre lui. En faisant attention à votre stabilité, vous ferez toute la différence dans la qualité de vos images.
Le post-traitement de vos photos sous-marines
Une fois la séance photo sous-marine terminée, vous devrez très souvent retoucher les images pour en révéler tout le potentiel. Pour ce faire, il est conseillé d’opter pour le format RAW plutôt que JPEG lors de la prise de vue, car il offre une plus grande latitude dans l’ajustement de nombreux aspects de l’image. L’un des premiers éléments à corriger est la balance des blancs, qui permet de contrôler les variations de couleur dues à l’absorption de certaines longueurs d’onde par l’eau. Ajuster chaque nuance de manière individuelle peut également aider à obtenir des couleurs plus frappantes et éclatantes. Même dans les eaux les plus calmes, des particules demeurent en suspension, créant un effet de bruit sur l’image. Pour le réduire, vous pouvez utiliser des outils de réduction du bruit disponibles sur des logiciels comme Photoshop ou Lightroom. En outre, l’optimisation de l’éclairage est souvent une nécessité. C’est pourquoi le post-traitement de vos photos sous-marines est un passage obligé pour un rendu optimal.
Plongée dans un monde de beauté
Prendre en photo la faune sous-marine est bien plus qu’un simple passe-temps. C’est une invitation à entrer en symbiose avec un univers aquatique foisonnant de vie, de couleurs et de mouvements, un défi technique passionnant et une quête artistique infinie. Dans l’océan profond de la vie marine, chaque immersion est une nouvelle aventure et chaque photo est un témoignage précieux de la beauté sans fin du monde aquatique. Alors prenez votre appareil photo, plongez, et laissez la mer vous raconter ses histoires.
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