Comment photographier les champignons ?
L’automne est une saison formidable pour la photographie de nature, avec des paysages aux pigments chauds et uniques. Cette période de l’année marque également l’apogée des champignons qui prolifèrent sur les sols et surfaces humides de nos jardins et sous-bois. Ils se présentent sous toutes les formes, de tailles et de couleurs différentes. Photographier les champignons peut alors vous permettre de créer des images fascinantes de sujets habituellement jugés peu glamours. Ils se montrent également parfaits pour vous initier ou vous perfectionner en macrophotographie, avec un équipement relativement basique et des réglages simples.
Quel matériel pour photographier les champignons ?
La majorité des objectifs peuvent être utilisés pour photographier les champignons, mais comme certains spécimens peuvent être très petits, un objectif macro comme le Sony FE 50 mm F2.8 Macro ou le Sigma 105 mm f/2,8 EX DG OS HSM Macro sera plus efficace. Ce dernier présente la particularité d’afficher une distance de mise au point réduite, permettant de vous approcher au plus près du sujet pour le photographier en très gros plan. Il vous permettra également de vous concentrer sur certains détails des champignons pour créer des images plus abstraites. Si vous ne disposez pas d’objectif macro, vous pourrez vous concentrer sur des espèces plus grosses et utiliser un téléobjectif ou un zoom pour isoler les champignons de leur environnement. À l’inverse, un objectif grand angle avec une distance de mise au point assez courte peut exagérer la perspective et ainsi la taille des champignons. Vous pouvez donc photographier les champignons avec divers objectifs, en fonction de votre matériel et du résultat escompté.
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Un trépied constitue également une aide précieuse pour prendre en photo un champignon. Il va permettre de stabiliser votre appareil afin de maximiser la netteté de l’image en évitant tout flou de bougé. Cela est d’autant plus important lorsque vous photographiez en macro, avec une profondeur de champ réduite à l’extrême. Un trépied vous permettra également d’allonger la durée de l’exposition afin de maximiser la capture de la lumière qui est souvent assez faible en sous-bois à l’automne. Pour placer votre appareil au plus proche du sol et des champignons, vous aurez besoin d’un trépied dont les jambes peuvent être écartées presque à plat ou d’un modèle doté d’une tête réversible. Ces caractéristiques se trouvent sur des trépieds spécifiquement conçus pour la macrophotographie.
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L’angle de vue
Après avoir localisé un beau champignon à photographier, il est nécessaire de s’intéresser à la manière dont vous allez le prendre en photo. L’avantage des champignons est que ce sont des sujets statiques, vous aurez donc beaucoup de temps pour analyser la scène et expérimenter. L’un des premiers paramètres à prendre en compte est celui de l’angle de la prise de vue. Le plus souvent, une image en contre-plongée se montre la plus adaptée pour mettre en valeur les champignons. Cela permet de faire ressortir les textures, les formes et les couleurs, non seulement pour le dôme supérieur du champignon, mais aussi pour son ventre. Cet angle va également présenter les champignons sous une perspective nouvelle, apportant à l’image un caractère plus dynamique, plus dramatique et une plus grande profondeur. Avec de petits champignons, la face inférieure est souvent translucide, ce qui est idéal pour mettre en application un rétroéclairage, soit par la lumière naturelle, soit par un flash externe ou même une lampe LED. Photographier un champignon en contre-plongée peut cependant être délicat. Pour éviter de vous salir en vous allongeant sur le sol, privilégiez la visée par l’écran orientable de l’appareil.
La lumière
Les champignons sont adeptes des environnements sombres tels que les sous-bois. Par conséquent, beaucoup de vos images risquent d’être sous-exposées ou présenter un éclairage non uniforme. En contre-plongée, cela va se traduire par une lumière plus forte sur le chapeau que sur la face inférieure du champignon. Il est donc nécessaire de prendre le contrôle de la lumière. Pour ce faire, la solution la plus simple peut consister à utiliser un réflecteur tenu à la main ou placé à proximité du champignon. En approchant ou en éloignant le réflecteur, vous pourrez faire varier l’intensité lumineuse. Si vous n’avez pas de réflecteur, une simple feuille blanche ou une surface en aluminium peut convenir. Si vous disposez d’un flash externe, vous pourrez obtenir un contrôle encore plus efficace de la lumière. Idéalement, placez-le sur le côté ou en biais afin de créer un contre-jour intéressant et impressionnant sur les champignons. Enfin, pour les plus petits détails, un flash macro est souvent préférable.
La vitesse d’obturation
Si vous n’avez pas de flash ou de réflecteur pour optimiser l’éclairage, vous pouvez allonger la vitesse d’obturation pour maximiser la capture de la lumière. Les champignons présentent en effet l’avantage d’être parfaitement immobiles, vous permettant d’étendre la durée de l’exposition presque aussi longtemps que vous le souhaitez, sans risque d’obtenir une image floue. Pour ce faire, il est en revanche indispensable que votre appareil soit parfaitement stabilisé sur un trépied ou une autre surface.
L’ouverture du diaphragme
Les champignons poussent souvent dans des environnements où l’espace est souvent très encombré par des branches mortes ou une végétation abondante. Un excellent moyen de les isoler de cet arrière-plan et de ces distractions consiste à utiliser une grande ouverture (petit f/nombre). Celle-ci va permettre de rendre flou l’arrière-plan et ainsi de détacher plus facilement les champignons du reste de l’image. Une grande ouverture va également permettre de maximiser la capture de la lumière et d’obtenir un très bel effet de bokeh. Bien évidemment, il peut s’avérer tout aussi efficace de montrer le contexte dans lequel se développe le champignon, à condition que ce dernier pousse dans un endroit photogénique. Dans ce cas, vous devrez sélectionner une ouverture plus étroite.
La mise au point
Nous venons de voir qu’une grande ouverture était la clé pour obtenir de superbes photographies de champignons, notamment grâce à la faible profondeur de champ et au bokeh qui en résultent. Cependant, la zone de netteté engendrée par une grande ouverture en macro est parfois si faible que vous ne pourrez obtenir qu’un petit espace net du champignon. Si vous désirez obtenir une netteté optimale sur l’ensemble du champignon, il va être nécessaire d’effectuer un bracketing de mise au point. Cette technique consiste à réaliser une série d’images du même sujet en décalant légèrement la zone du focus pour chaque photo. La série est ensuite regroupée en une unique image à la netteté optimale. Pour ce faire, les appareils les plus modernes disposent d’un mode bracketing autofocus automatique. Il n’y a rien de plus simple à utiliser. Avec un appareil plus ancien, vous pouvez réaliser manuellement la série d’images et les assembler en post-production à l’aide d’un logiciel comme Photoshop.
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La toilette des champignons
Enfin, n’oubliez pas que les champignons poussent sous le sol ou des bois en décomposition et qu’ils seront donc souvent recouverts de terre, de morceaux de végétation et d’autres saletés. Bien que cela puisse donner un aspect naturel à l’image, il est généralement plus flatteur de nettoyer un peu les champignons avant de les photographier. Pour ce faire, vous pouvez utiliser une brosse ou un soufflet. Attention en revanche à ne pas nettoyer les champignons avec vos doigts si vous n’avez pas de compétences en mycologie. Cela vous évitera de toucher accidentellement une espèce toxique, voire mortelle. Enfin, pensez à être respectueux de l’environnement et de laisser les choses aussi intactes que possible.
Vous avez désormais toutes les clés en main pour photographier les champignons. Alors n’attendez plus et partez à la découverte de ce monde insoupçonné qui peuple nos jardins et forêts en cette saison.
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