Les finalistes professionnels des Sony World Photography Awards 2024

valentin 4 mars 20243 mars 2024 0 Comments

La World Photography Organisation a récemment dévoilé les finalistes et les photographes présélectionnés pour la section professionnelle des Sony World Photography Awards 2024. Cette édition a battu des records avec la soumission de plus de 395 000 œuvres, marquant un jalon historique pour ce concours qui fête ses 17 ans. Parmi ce nombre impressionnant, les juges ont sélectionné trois finalistes et une série d’œuvres notables dans chacune des dix catégories. Voici quelques-unes de ces images qui restent en lice jusqu’au 19 avril 2024, date à laquelle les grands gagnants de chaque catégorie seront sélectionnés.

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Siobhán Doran : finaliste catégorie architecture

Déclaration de l’artiste : cette collection est extraite d’un projet destiné à un ouvrage intitulé « Houses that Sugar Built: An Intimate Portrait of Philippine Ancestral Homes« , grâce auquel j’ai pu explorer ces bâtisses chargées d’histoire. Mon approche a consisté à capturer les images de ces maisons en arrière-plan sonore, souvent pendant que mon partenaire recueillait les témoignages du propriétaire ou du gardien, bien que j’aie également procédé en silence à certains moments. La « sala mayor » ou salon principal, est souvent révélatrice du style architectural et du mode de vie des occupants, tout en offrant au spectateur la liberté d’interpréter à sa manière ces demeures singulières.

Matériel : Canon EOS 5DS avec objectif Canon TS-E 24 mm f/3,5 L

Tine Poppe : finaliste catégorie créative

Déclaration de l’artiste : cultivées à grande échelle dans des serres, les fleurs coupées sont éloignées de tout environnement naturel et sont responsables d’émissions considérables de CO2. Autrefois, l’approvisionnement en fleurs coupées dans les pays occidentaux était assuré par des serres locales, mais de nos jours, la majorité des fleurs disponibles en magasin provient de serres automatisées situées aux quatre coins du globe. Des pays comme la Colombie, l’Équateur et certaines régions de l’Afrique de l’Est se positionnent en tête de liste des producteurs mondiaux de fleurs coupées. Ces installations de culture intensive nécessitent une grande quantité d’eau et sont souvent associées à la pollution due aux engrais et aux pesticides. De plus, le transport des fleurs, qui implique leur réfrigération sur des trajets pouvant atteindre 9 600 km dans les soutes climatisées des avions, contribue significativement à leur empreinte carbone. Les fleurs présentées ont été acquises auprès d’un fleuriste local et photographiées dans mon studio devant des impressions de paysages.

Matériel : Olympus E-M1 MK III avec objectif Olympus M 45 mm f/1,2

Davide Monteleone : finaliste catégorie projet documentaire

Déclaration de l’artiste : le projet « Critical Minerals – DRC Cobalt » explore la croissance fulgurante de la demande en minéraux indispensables pour le développement des énergies renouvelables. En me rendant en République démocratique du Congo, j’ai pu observer de près les réalités et les conséquences de l’extraction du cobalt, un pilier de la révolution énergétique verte. Les répercussions de cette exploitation sur les conditions de vie humaines et sur l’environnement ont été abondamment documentées, mettant en lumière les conditions de travail précaires et les problématiques sanitaires, écologiques et économiques auxquelles sont confrontées les communautés, y compris les enfants. Cette collection met en avant l’idée que l’avenir des minéraux critiques ne dépend pas uniquement de leur extraction, mais également de notre volonté collective de bâtir un avenir durable et juste. En entrelaçant ces différents aspects dans un récit captivant, ce projet invite à une réflexion plus large sur les décisions actuelles et leur impact significatif sur la durabilité de notre environnement.

Matériel : Hasselblad L2D-20c avec objectif Hasselblad 24 mm f/2,8

Maurizio Di Pietro : finaliste catégorie environnement

Déclaration de l’artiste : l’ambition des Nations Unies à travers l’objectif de développement durable numéro 2 est d’éradiquer la faim d’ici 2030, en s’attachant à trouver des solutions pérennes pour combattre la faim globale. Face au défi posé par l’épuisement des ressources vitales, exacerbé par le changement climatique, des phénomènes météorologiques extrêmes comme les sécheresses et les inondations deviennent monnaie courante, compromettant ainsi les productions agricoles et réduisant l’approvisionnement alimentaire. Dans ce contexte, l’entomophagie, ou la consommation d’insectes, se présente comme une alternative viable. Les insectes, sources importantes de protéines et d’un faible impact écologique en termes d’émissions de carbone, de consommation d’eau et d’usage des sols, offrent une piste prometteuse. Ainsi, les experts explorent les méthodes les plus efficaces et économiques pour encourager l’adoption des insectes pour les humains et le bétail.

Matériel : Nikon D850 avec objectif Nikon 28 mm f/1,8

Eddo Hartmann : finaliste catégorie paysage

Déclaration de l’artiste : cette collection photographique nous plonge au cœur d’une zone reculée du Kazakhstan, surnommée le « Polygone », qui servait de principal terrain d’essai nucléaire pour l’Union soviétique. De 1949 à 1989, le site a été le théâtre de plus de 450 explosions nucléaires, menées sans considération pour l’impact sur les habitants locaux ou l’environnement. Les conséquences de l’exposition aux radiations ont longtemps été occultées par les autorités soviétiques, et ce n’est qu’après la désactivation du site au début des années 90 que la gravité de la situation a été révélée. Aujourd’hui, la zone demeure hautement radioactive et ne peut être visitée qu’avec des équipements de protection adéquats.

Les photographies de cette série ont été capturées avec une caméra infrarouge, révélant ainsi une menace invisible à l’œil nu : les radiations issues des essais nucléaires. Les végétaux ayant absorbé ces radiations se parent d’une couleur rouge-violet singulière, signe de leur contamination, imperceptible sans cette technologie.

Adali Schell : finaliste catégorie portrait

Déclaration de l’artiste : élevé à Los Angeles, mes premières expériences marquantes se sont déroulées en voiture, plus exactement à bord de la vieille Mercedes des années 80 de mon père, qu’il avait modifié pour rouler à l’huile végétale. Ce véhicule était mon havre de paix, avec le ronronnement de son moteur, les accrocs dans le cuir des sièges et la musique de ses CD gravés formant la toile de fond de ma découverte de Los Angeles. Je garde un souvenir précis de la bulle de tranquillité que représentait cette voiture et de la perspective unique qu’elle m’offrait sur le monde. En 2022, le New York Times m’a sollicité pour capturer mes amis dans leurs premières voitures. Après avoir vécu une partie de ma jeunesse en reclus du fait de la pandémie, la voiture est devenue un moyen de renouer avec mes proches et avec la ville de Los Angeles. L’article résultant, intitulé « La magie de votre première voiture », a été publié en février 2023 et a par la suite été présenté à un public international lors des Rencontres d’Arles et au Musée de Varsovie en juillet 2023.

Angelika Kollin : finaliste catégorie portfolio

Déclaration de l’artiste : l’essence même de l’identité d’un individu plonge ses racines dans la famille, une réalité universelle où chacun découle d’un père et d’une mère. Dans le monde actuel, la définition de la famille s’est transformée, englobant des configurations à la fois traditionnelles et modernes. Je suis d’avis que la notion de famille transcende désormais les liens du sang pour se fondre dans une expérience émotionnelle. À travers ma démarche photographique, je m’attache à révéler les divers visages que peut revêtir la famille contemporaine, les reliant à travers des émotions profondément humaines et universellement valorisées telles que le sentiment d’appartenance, l’amour et la proximité affective.

Matériel : Fujifilm GFX 50R avec objectif Fujifilm GF 50 mm f/3,5 R

Tommaso Pardini : finaliste catégorie sport

Déclaration de l’artiste : la scène du surf sénégalaise est en pleine croissance et j’y suis allé pour documenter la vie d’Ismaila Samb, un jeune surfeur prometteur qui aspire à devenir professionnel. Les surfeurs ici ne disposent pas du meilleur équipement, mais même s’ils surfent avec de vieilles planches de surf et combinaisons, leur passion est avant tout. Ma mission était d’aider Isma à gagner en visibilité et en reconnaissance internationale. Après ma visite, il a voyagé pour la première fois hors d’Afrique et a rejoint l’équipe nationale sénégalaise participant aux Jeux mondiaux de surf au Salvador.

Matériel : Sony Alpha 7R III avec objectif Sony FE 70-200 mm f/4 G OSS

Jasper Doest : finaliste catégorie animaux sauvages et nature

Déclaration de l’artiste : dans les campagnes zambiennes, la coexistence fragile entre humains et éléphants est mise à rude épreuve, les deux parties luttant pour accéder à des ressources restreintes. L’expansion des zones habitées et les pratiques agricoles non durables réduisent l’espace vital des éléphants, menaçant à la fois la survie des communautés locales et celle des éléphants. La question cruciale est de savoir si une cohabitation est possible entre ces deux espèces. Cette problématique s’est intensifiée au fil de la dernière décennie et, avec la prévision d’une augmentation des périodes de sécheresse liées au changement climatique, la mise en place de corridors fauniques internationaux devient impérative.

Toutefois, l’aménagement de ces passages est compliqué par la présence de zones résidentielles, d’exploitations agricoles et d’infrastructures, engendrant des conflits quotidiens entre les humains et la faune. Face à ces enjeux persistants, il apparaît clairement que la communauté locale a un rôle crucial à jouer pour encourager une coexistence pacifique entre humains et éléphants. L’élaboration de modèles de cohabitation viables, tant sur le plan économique que social, au sein de ces communautés est essentielle pour assurer la pérennité des deux espèces.

Matériel : Leica SL-2 avec objectif Leica 90-280 mm f/2,8-4

Vous pouvez retrouver tous les finalistes et photographes sélectionnés professionnels sélectionnés pour les Sony World Photography Awards 2024 sur le site worldphoto.org.

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