Divers

Débuter en photographie : 7 erreurs classiques à éviter

La photographie peut fasciner autant que dérouter les débutants. Entre les paramètres techniques, les règles de composition ou encore le choix des équipements, il est facile de commettre des erreurs qui freinent la progression. Ce guide détaille 10 erreurs classiques commises par les photographes débutants et offre des conseils pratiques pour les éviter, afin de progresser plus rapidement et de capturer des clichés de qualité professionnelle. 

Négliger la compréhension des bases techniques

De nombreux débutants pensent qu’un appareil photo de qualité fera tout le travail. Pourtant, comprendre les bases techniques est essentiel pour exploiter pleinement son matériel. La photographie repose sur un équilibre entre trois paramètres essentiels : l’ouverture, la vitesse d’obturation et la sensibilité ISO. Sans une maîtrise de ce triangle d’exposition, il est difficile d’obtenir des résultats cohérents.

  • L’ouverture détermine la profondeur de champ, c’est-à-dire la zone de netteté dans l’image. Une grande ouverture (f/1,8 par exemple) permet de créer un arrière-plan flou (bokeh) pour mettre en valeur un sujet, mais réduit la zone de netteté. En revanche, une petite ouverture (f/16) assure une netteté sur l’ensemble de la scène, idéale pour les paysages. Une grande ouverture facilite également l’exposition dans des conditions de faible luminosité. 
  • La vitesse d’obturation influence le mouvement. Une vitesse rapide (1/1000e de seconde) fige un sujet en mouvement, comme un oiseau en vol ou une voiture, tandis qu’une vitesse lente (1/30e ou moins) permet de capturer des effets de flou artistique, comme des traînées lumineuses sur les phares des voitures ou un effet soyeux sur l’eau.
  • La sensibilité ISO contrôle la quantité de lumière enregistrée par le capteur. Une faible valeur ISO (100 ou 200) produit des images de qualité avec peu de bruit, tandis qu’une valeur élevée (1600 ou plus) permet de photographier en basse lumière, mais au prix d’une dégradation de la qualité d’image.

À lire : comprendre le triangle d’exposition 

Prenez le temps de comprendre chaque paramètre en les testant dans différentes situations. Une approche pratique est de travailler avec les modes semi-automatiques :

  • En mode priorité à l’ouverture (A/Av), vous réglez l’ouverture tandis que l’appareil ajuste automatiquement la vitesse d’obturation pour une exposition correcte.
  • En mode priorité à la vitesse (S/Tv), vous choisissez la vitesse d’obturation, et l’appareil s’occupe de l’ouverture.

Une fois que vous êtes à l’aise avec ces modes, essayez le mode manuel (M) pour contrôler l’ensemble des paramètres. Prenez aussi le temps d’analyser vos clichés et d’identifier comment chaque réglage affecte le rendu final.

À lire : quel mode utiliser pour votre appareil photo ? 

Ignorer la composition

La composition est le moyen par lequel un photographe raconte une histoire ou transmet une émotion. Elle guide le regard du spectateur vers le sujet principal tout en équilibrant les éléments de la scène. Une composition mal réalisée peut distraire ou même perdre l’intérêt de celui qui regarde. Par exemple, placer le sujet exactement au centre de l’image peut parfois le rendre statique et sans vie, alors que le placer selon la règle des tiers donne plus de dynamisme. Ignorer les lignes directrices naturelles, comme des chemins, des routes ou des cours d’eau, peut aussi résulter en une image qui manque de profondeur. Quelques précautions peuvent vous permettre d’éviter ces erreurs : 

  • Apprenez les principes de base : familiarisez-vous avec la règle des tiers, les lignes directrices, le cadrage naturel et l’équilibre visuel. Ces outils aident à structurer votre photo et à renforcer son impact visuel.
  • Analysez les grands classiques : regardez des photos célèbres et analysez leur composition. Observez comment les éléments sont disposés pour guider l’œil du spectateur et créer une atmosphère.
  • Changez de perspective : au lieu de prendre vos photos au niveau des yeux, essayez des angles plus bas ou plus hauts. Inclinez l’appareil ou bougez autour de votre sujet pour découvrir de nouvelles manières de composer l’image.
  • Simplifiez vos images : trop d’éléments dans une photo peuvent rendre la composition confuse. Concentrez-vous sur un sujet principal et éliminez les distractions en changeant votre cadre ou votre profondeur de champ.

Enfin, osez expérimenter ! La composition est une compétence qui s’améliore avec le temps et la pratique. Ne vous limitez pas aux règles, mais utilisez-les comme point de départ pour développer votre propre style.

Inspiration photo

Sous-estimer l’importance de la lumière

La lumière est le fondement même de la photographie. Pourtant, de nombreux débutants ne prêtent pas suffisamment attention à sa qualité, sa direction et son intensité. Une mauvaise gestion de la lumière peut entraîner des ombres dures, des surexpositions ou des clichés plats et sans relief. La lumière influe directement sur l’impact de votre image : une lumière douce et diffuse crée une ambiance chaleureuse et harmonieuse, tandis qu’une lumière dure produit des contrastes marqués et peut parfois desservir votre sujet. De plus, une mauvaise orientation de la lumière peut écraser les détails ou créer des zones surexposées difficiles à récupérer en post-traitement. 

Comment l’éviter ?

  • Observez la lumière naturelle : prenez le temps de noter comment la lumière change au cours de la journée. L’heure dorée (peu après le lever du soleil ou juste avant le coucher) offre une lumière douce et chaude, parfaite pour les portraits et paysages. En revanche, la lumière de midi est souvent plus dure et crée des ombres marquées.
  • Utilisez des outils pour moduler la lumière : un réflecteur peut éclaircir les zones ombragées, tandis qu’un diffuseur adoucit une lumière directe trop vive. Ces accessoires sont simples à utiliser et peuvent transformer une scène banale en une composition bien éclairée.
  • Expérimentez en intérieur : en photographie d’intérieur, jouez avec les sources lumineuses artificielles comme les lampes, les guirlandes LED ou les flashs externes. Orientez la lumière pour créer des ombres subtiles et ajouter de la profondeur à vos clichés.
  • Maîtrisez le contre-jour : utiliser une lumière en arrière-plan peut produire des effets spectaculaires, mais cela demande de bien exposer votre sujet, souvent avec une légère compensation de l’exposition ou l’utilisation d’un flash de remplissage.

En comprenant et en appréciant l’impact de la lumière, vous donnerez vie à vos images et apprendrez à capturer l’émotion que vous souhaitez transmettre.

À lire : apprendre à utiliser la lumière naturelle

Une compréhension approfondie de la lumière naturelle et/ou artificielle est essentielle pour modeler l’image selon vos envies et transmettre des sentiments spécifiques. 

Ne pas éditer ses photos

Certains débutants pensent que le post-traitement est une tricherie ou nécessite des compétences complexes. Celui-ci est pourtant une étape essentielle pour sublimer une image. Il ne s’agit pas de tricher, mais de donner vie à votre vision artistique. Il permet d’ajuster des paramètres essentiels comme l’exposition, les couleurs, le contraste ou la saturation. De nombreux clichés, bien que techniquement corrects, peuvent manquer de punch sans un minimum d’édition. Par exemple, corriger une légère sous-exposition ou ajuster la balance des blancs peut transformer une photo ordinaire en un cliché remarquable. En outre, le post-traitement permet aussi de créer un style personnel. En ajustant subtilement les teintes et les contrastes, vous pouvez développer une signature visuelle qui rendra vos photos reconnaissables entre mille. Vous pouvez commencer avec quelques étapes simples pour éditer vos images : 

  • Choisissez des outils accessibles : pour débuter, des logiciels comme Lightroom ou Photoshop sont parfaits. Ils offrent une interface intuitive et des préréglages pour des retouches rapides.
  • Maîtrisez les ajustements de base : concentrez-vous sur la luminosité, le contraste, la balance des blancs et la saturation. Ces ajustements simples ont un impact considérable sur l’aspect final de vos photos.
  • Photographiez au format RAW : ce format d’image capture davantage de données que le JPEG, ce qui permet une plus grande flexibilité lors du post-traitement. Vous pourrez récupérer des détails dans les ombres ou les hautes lumières avec une qualité optimale.
  • Soyez modéré : le post-traitement doit rester subtil. Une retouche excessive peut rendre vos images artificielles. Privilégiez les ajustements qui renforcent la qualité de l’image sans la dénaturer.
  • Utilisez des presets : pour gagner du temps et obtenir des styles précis, téléchargez des presets Lightroom créés par des photographes professionnels. Ces préréglages vous permettent d’appliquer rapidement une ambiance spécifique à vos clichés. 
Il est souvent essentiel de retoucher les images pour en révéler tout l’éclat. 

Prendre trop de photos sans réfléchir

La facilité de prendre des centaines de photos en numérique peut inciter à déclencher sans préparation ni intention. Cette approche peut nuire à votre progression, car elle limite l’analyse critique et la planification. Photographier sans intention risque de vous noyer dans un grand volume de clichés peu pertinents, rendant difficile l’identification des éléments qui fonctionnent ou non dans vos images. De plus, cela peut entraîner une surutilisation de l’équipement sans réelle réflexion sur la scène ou le sujet, réduisant ainsi la qualité globale de vos travaux. En observant et en prenant le temps de comprendre la lumière, le cadrage, et la scène, vous augmentez vos chances de capturer des photos qui racontent une histoire. Pour ce faire, vous pouvez : 

  • Observez attentivement votre sujet : avant d’appuyer sur le déclencheur, prenez quelques secondes pour analyser la scène. Demandez-vous ce qui vous attire dans ce sujet, comment vous souhaitez le mettre en valeur, ainsi que les meilleurs angles  ou compositions pour le représenter.
  • Fixez-vous une limite de clichés : adoptez une approche plus minimaliste en limitant volontairement le nombre de photos prises dans une session. Cette contrainte vous encouragera à mieux réfléchir à chaque prise de vue.
  • Posez-vous des questions avant chaque photo : quelle est mon intention avec ce cliché ? Quelle histoire ou émotion je veux transmettre ? Répondre à ces questions peut vous aider à réduire les photos inutiles et à vous concentrer sur celles qui comptent vraiment.
Chaque photo doit être un choix délibéré et mûrement réfléchi pour capturer la scène et le sujet avec un sens aiguisé de la composition. 

Ne pas stabiliser son appareil

Une mauvaise stabilisation rend vos images floues, surtout en basse lumière ou avec de longues focales. Ce flou de bougé se produit lorsque l’appareil est légèrement déplacé pendant l’exposition, ce qui est amplifié avec des objectifs à longue focale ou des vitesses d’obturation plus lentes. Ce problème est particulièrement frustrant, car il peut transformer une composition soignée en une image inutilisable, même si tous les autres paramètres sont correctement réglés. Le manque de stabilité nuit aussi à la netteté perçue et à l’impact visuel global. Par exemple, en photographie de nuit ou en macro, où la précision est cruciale, un flou involontaire peut ruiner le travail et obliger à tout recommencer. Plusieurs solutions existent pour l’éviter : 

  • Utilisez un trépied ou un monopode : ces accessoires sont indispensables pour des situations où la stabilité est essentielle, comme la photographie de paysage, d’architecture ou l’astrophotographie. Un trépied robuste permet de garder l’appareil parfaitement immobile pour les plus longues expositions, tandis qu’un monopode offre une alternative plus légère et facile à transporter.
  • Activez la stabilisation optique : la plupart des appareils modernes et des objectifs sont équipés de stabilisateurs optiques ou mécaniques qui réduisent le flou de bougé. Vérifiez si cette fonction est activée, surtout dans les conditions de faible luminosité ou lors de l’utilisation d’une longue focale.
  • Apprenez à tenir votre appareil correctement : une bonne prise en main est essentielle pour minimiser les mouvements. Tenez fermement l’appareil avec les deux mains : une sur le boîtier et l’autre sous l’objectif pour le soutenir. Adoptez une posture stable, avec les pieds légèrement écartés, et appuyez-vous contre une surface fixe si possible.
  • Utilisez avec des déclencheurs à distance : un déclencheur à distance ou la fonction retardateur de votre appareil peut éviter les vibrations causées par l’appui sur le bouton de prise de vue. C’est particulièrement utile pour les expositions longues.
  • Augmentez la vitesse d’obturation : si un trépied n’est pas disponible, essayez d’utiliser une vitesse d’obturation plus rapide pour réduire les effets des mouvements. Une règle simple est d’utiliser une vitesse équivalente ou supérieure à la longueur focale de votre objectif (par exemple, 1/100e pour un objectif de 100 mm).
L’utilisation d’un système de stabilisation devient essentiel lorsque vous photographiez sous de faibles conditions lumineuses ou avec une vitesse d’obturation étendue. 

Ne pas prêter attention à la mise au point

La mise au point détermine la netteté de l’image et guide le regard du spectateur vers le sujet principal. Si la mise au point est mal placée, le sujet risque de manquer de netteté, voire d’être entièrement flou. Cette erreur est particulièrement courante dans les portraits, où les yeux du sujet doivent être parfaitement nets, ou en macrophotographie, où la profondeur de champ est très réduite. Pour une mise au point toujours parfaite, vous pouvez vous appuyer sur les solutions suivantes : 

  • Utilisez le mode de mise au point adapté : familiarisez-vous avec les différents modes de mise au point de votre appareil (automatique, manuel, AF-S/One Shot pour les sujets fixes, AF-C/AI Servo pour les sujets en mouvement) et choisissez celui qui correspond le mieux à votre scénario.
  • Choisissez le bon collimateur : ne laissez pas toujours votre appareil choisir automatiquement le collimateur de mise au point. Définissez des zones spécifiques pour sélectionner précisément le sujet que vous voulez mettre au point et ainsi gagner en précision ou en réactivité. 
  • Activez la fonction focus peaking : sur certains appareils, cette fonction met en surbrillance les zones nettes en temps réel, ce qui est idéal pour la mise au point manuelle, surtout en macro ou en photo de produit.
  • Stabilisez votre appareil : une mise au point parfaite peut être perdue si votre appareil bouge, notamment avec de très grandes ouvertures ou en photo macro. Combinez une mise au point précise avec une stabilisation pour garantir des clichés nets.
En photo macro, la mise au point sera idéalement réalisée manuellement ou avec un suivi précis du sujet pour maximiser la netteté et la précision de l’image. 

Conclusion

Débuter en photographie est une aventure enrichissante, mais ponctuée d’écueils. En évitant ces erreurs classiques et en suivant les conseils proposés, vous serez sur la voie pour capturer de plus belles images et développer votre propre style. La clé est de pratiquer, d’apprendre et d’avoir le courage d’expérimenter.

Si vous avez aimé cet article, n’hésitez pas à vous abonner à la newsletter pour être informé lors de la publication des prochains sujets et pour recevoir gratuitement votre livre photo.

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *