Comment faire une photo macro ?

La macrophotographie est un genre très gratifiant et prisé par de nombreux photographes. Elle permet de s’approcher au plus près de petits sujets pour en capturer les moindres détails et réaliser des images fascinantes dans votre propre jardin ou maison. Mais comment faire une photo macro ? Quel est le matériel nécessaire et quels réglages utiliser ? Découvrez dans ce guide tous les secrets de la macrophotographie pour sublimer les détails du monde qui vous entoure. 

Qu’est-ce que la photo macro ? 

La photo macro ou macrophotographie consiste à capturer en gros plan de petits sujets comme des insectes ou des fleurs. Vous pouvez prendre des photos macro dans un studio ou à l’extérieur, du moment que vous agrandissez suffisamment le sujet. Officiellement, une image doit présenter un rapport de reproduction de 1:1 pour être qualifiée de macrophotographie. Concrètement, cela signifie que les dimensions du sujet sur le capteur photo doivent être identiques à sa taille réelle, comme si vous le posiez directement dessus. Pour la photographie ordinaire, la taille de l’image formée sur le capteur est généralement beaucoup plus petite que le sujet lui-même. Par exemple, un arbre de 20 mètres de haut peut n’occuper que 1 cm de haut sur le capteur. Le rapport est alors de 1:2000. À mesure que vous vous rapprochez, la taille de la projection sur le capteur se rapproche beaucoup plus de la taille réelle du sujet. Lorsque vous êtes suffisamment proche, l’espace occupé par le sujet sur le capteur est le même que ses dimensions réelles. À ce stade, le rapport est de 1:1 et l’image obtenue est une macrophotographie. Si vous zoomez encore plus sur le sujet, on parle alors de microphotographie. 

Quel matériel pour la photo macro ? 

L’indispensable objectif macro 

La capacité à prendre une photo macro ne dépend pas de l’appareil, mais de l’objectif en lui-même. Ce dernier doit pouvoir s’approcher suffisamment près du sujet pour le capturer en gros plan, tout en le conservant dans la plage de focalisation. Les objectifs macro profitent donc d’une distance de mise au point minimale beaucoup plus courte que toute autre catégorie d’objectifs. Certains objectifs sont estampillés de la mention “Macro”, mais n’offrent en réalité qu’un rapport de 1:2 et parfois même moins. Un sujet de 2 cm ne fera donc que 1 cm sur le capteur, par exemple. Cela peut convenir pour des fleurs, mais pour la capture de détails en gros plan ou de très petits sujets, ce n’est pas l’idéal. Nous conseillons donc de choisir au minimum un objectif ayant un rapport de reproduction de 1:1. Cela est notamment le cas des emblématiques Canon EF 100 mm f/2,8 Macro, Nikon AF-S VR Micro-NIKKOR 105 mm f/2.8G IF-ED, Sony FE 90 mm f/2.8 Macro G OSS ou encore le Tamron 90 mm f/2.8 AF Di Macro. 

À lire : quel objectif macro choisir ? 

Il est possible d’aller bien au-delà du rapport de reproduction de 1:1 pour capturer les plus infimes détails. Certains objectifs sont spécifiquement conçus pour ce type d’image comme le Laowa 25 mm F/2,8 2,5-5x Ultra Macro. Il est alors possible d’obtenir un rapport de 2,5:1 (deux fois la taille réelle) à 5:1 (cinq fois la taille réelle). Ces objectifs sont en revanche plus onéreux et plus complexes à utiliser. Ils ne sont donc pas forcément idéals pour un photographe débutant. 

Les alternatives à l’objectif macro 

Un objectif macro constitue un élément indispensable pour se mettre à la photo macro de manière sérieuse. Il existe cependant quelques alternatives permettant de faire vos premiers pas dans ce domaine à moindre coût. La plus courante consiste à intercaler des bagues allonges entre le capteur et l’objectif pour augmenter la distance capteur-objectif et ainsi de réduire la distance minimale de mise au point. Elles permettent alors de vous approcher plus près du sujet pour maximiser sa taille sur l’image. Les bagues allonges sont des tubes entièrement dépourvus d’éléments optiques. Elles ne dégradent donc pas le piqué de votre objectif. Il en existe de plusieurs épaisseurs et plus celle-ci est importante, plus vous pourrez vous rapprocher du sujet. Il est également possible d’empiler les bagues pour un grossissement encore plus fort. En revanche, les bagues réduisent encore plus la profondeur de champ qu’un objectif macro et diminuent la luminosité. Cette perte est d’environ 2 IL ou plus à un grossissement plus élevé. Elles nécessitent donc de bonnes conditions lumineuses ou idéalement un flash macro. 

Une autre alternative à un objectif macro consiste à placer une bonnette macro sur la lentille frontale de votre objectif. Aussi appelé filtre close-up, cet accessoire agit comme une loupe tout en permettant de réduire la distance minimale de mise au point. Il est donc une fois encore possible de s’approcher plus près du sujet pour le grossir davantage. Contrairement aux bagues allonges, les bonnettes macro n’engendrent aucune perte de luminosité. Elles sont peu encombrantes et conservent généralement les automatismes de l’objectif. En revanche, comme il s’agit d’un verre supplémentaire que vous placez devant l’objectif, il est nécessaire de choisir une bonnette de bonne qualité comme les Raynox DCR-150 et Raynox DCR-250 pour ne pas impacter la finesse des images. En outre, on retrouve également les mêmes problèmes qu’avec les bagues allonges, à savoir une profondeur de champ extrêmement faible. L’emploi d’un trépied est donc indispensable avec cet accessoire. 

L’indispensable trépied 

Un trépied peut apporter une aide précieuse pour optimiser la netteté et la précision de vos macrophotographies. En effet, étant donné que la profondeur de champ est extrêmement restreinte en macro, le moindre mouvement peut rendre floue l’image et modifier la zone de focalisation. En plaçant votre appareil sur un trépied, vous pouvez le stabiliser pour éviter ces désagréments, mais également pour réaliser la mise au point avec plus de précision. Il existe des trépieds spécifiquement développés pour la photo macro. Ces derniers adoptent soit des pieds qui peuvent se placer horizontalement à 180°, soit une colonne centrale réversible afin d’approcher l’appareil au plus près du sol et du sujet. 

À lire : quel est le meilleur trépied macro 2021 ?  

Comment faire de la photo macro ? 

La profondeur de champ en macro 

En photographie macro, la profondeur de champ est réduite à son extrême, même avec de faibles valeurs d’ouverture. Avec un grossissement de 1:1, la profondeur de champ peut être si réduite qu’il est impossible d’obtenir une netteté simultanée sur la tête et les pattes arrière d’un insecte, même s’ils ne sont distants que de quelques millimètres. Cette profondeur de champ est d’autant plus restreinte à mesure que vous vous rapprochez du sujet. Pour l’optimiser, vous pouvez utiliser une plus petite valeur d’ouverture, en sélectionnant un f/nombre plus grand sur l’appareil. Attention en revanche de ne pas tomber dans l’excès, car plus l’ouverture est petite, plus vous risquez de dégrader de manière importante la qualité des images en raison d’un phénomène de diffraction. Les détails seront lissés et moins présents. Il est donc préférable de ne pas dépasser f/8 à f/11. Cependant, vous serez dans la majorité des cas contraint de rester sur de grandes valeurs (entre f/2,8 et f/5,6) pour conserver une exposition correcte. 

Bien exposer une photo macro 

La luminosité est souvent restreinte en macrophotographie. Cela peut notamment provenir du fait que votre appareil photo bloque une partie de la lumière ambiante en raison de son placement rapproché par rapport au sujet. De plus, si vous utilisez une petite ouverture pour étendre la profondeur de champ, l’objectif laissera encore moins de lumière pénétrer dans l’appareil. Dans ce cas, il sera nécessaire d’étendre la vitesse d’obturation pour compenser ce manque, à condition que votre appareil soit stable et que le sujet soit parfaitement immobile. Une simple brise sur une fleur peut donc rendre cette solution inexploitable. Une autre alternative consiste à augmenter votre ISO de manière raisonnable. Si cela ne suffit pas, l’utilisation d’un flash devient indispensable. Pour ce faire, vous pouvez utiliser un flash déporté, ou idéalement un flash macro. Ces derniers se fixent directement devant l’objectif pour maximiser l’éclairage du sujet. Il s’agit de la meilleure méthode pour obtenir un éclairage parfait en macro, même avec de petites ouvertures. 

À lire : les meilleurs flashs macro 2021

Comment réaliser la mise au point ?

De par la faible profondeur de champ des images macro, la réalisation de la mise au point peut également s’avérer complexe. Pour la réaliser de la manière la plus précise possible, nous vous invitons à lire le guide : comment faire la mise au point en macro ?

Pour le résumer brièvement, la méthode de mise au point peut varier en fonction du sujet. Si ce dernier se déplace très rapidement (papillons, abeilles, etc.), alors l’emploi de l’autofocus sera certainement la meilleure solution. Pour optimiser le fonctionnement de ce dernier, sélectionnez un unique collimateur AF sur le sujet. Déclenchez ensuite le plus délicatement possible pour ne pas faire bouger l’appareil. Vous ne devez pas non plus conserver le déclencheur enfoncé à mi-course, car le sujet aurait le temps de se déplacer et de sortir de la zone de focalisation. Avec un sujet immobile, il est recommandé d’utiliser la mise au point manuelle pour garantir une netteté optimale. Vous pouvez également utiliser un rail de mise au point pour effectuer des ajustements de manière millimétrique. 

La composition macro 

Même en macro, les réglages et techniques de composition qui régissent la photographie restent les mêmes. Vous devez donc faire en sorte de bien placer le sujet dans le cadre et d’obtenir un bon équilibre. Même si l’arrière-plan est entièrement flou, vous devez vous assurer qu’il met l’accent sur le sujet plutôt que d’en détourner l’attention. À l’extérieur, une étendue d’herbe peut créer un arrière-plan bien contrasté et uni. Vous pouvez également modifier l’angle de l’appareil pour avoir le ciel bleu en arrière-plan ou attendre le coucher du soleil pour obtenir des teintes plus chaudes. Si vous photographiez de petits insectes, essayez de placer l’appareil au niveau de leurs yeux. Si vous cadrez au-dessus du sujet, il risque d’être aplati dans le cadre et peu mis en valeur. 

Conclusion sur la macrophotographie

Nous avons vu comment faire une photo macro dans différentes conditions et avec du matériel plus ou moins abordable. En appliquant ces différentes techniques et avec beaucoup de patience, vous parviendrez à dompter les difficultés de ce genre photographique pour réaliser de sublimes macrophotographies. Pour ce faire, le plus important est d’assurer la bonne focalisation sur le sujet et une exposition correcte. L’emploi d’un trépied et d’un flash macro constitue ainsi des éléments vivement recommandés pour maximiser vos chances d’obtenir la photo parfaite.  Enfin, il est également important de noter que le post-traitement est primordial pour améliorer vos images. Pour cela, vous pouvez traiter manuellement chaque photo, ou utiliser une retouche automatique avec le pack de 101 presets Lightroom pour la photo macro pour sublimer sans la moindre difficulté tous les aspects des images.

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