Wildlife Photographer of the Year 2020 : les plus belles photos animalières de l’année
Rendez-vous incontournable pour tous les passionnés de nature, l’emblématique concours Wildlife Photographer of the Year organisé par le musée d’histoire naturelle de Londres récompense chaque année les meilleurs photographes animaliers. Pour cette 56e édition, le concours a sélectionné parmi plus de 49 000 candidatures certaines des plus belles et spectaculaires photos d’animaux sauvages. Voici les grands vainqueurs de cette année.
Grand gagnant 2020
Pour cette année 2020, le grand gagnant du concours Wildlife Photographer of the Year est le photographe Russe Sergey Gorshkov qui a remporté tous les honneurs avec sa photo d’une tigresse enlaçant un tronc pour y frotter sa joue contre l’écorce afin d’y laisser les sécrétions de ses glandes odorantes. Ce tigre de Sibérie a été photographié dans le parc national de la Terre du léopard en Russie, près de la frontière avec la chine. Cette race de tigre, maintenant considérée comme la même sous-espèce que le tigre du Bengale se trouve uniquement dans cette région du globe. Chassée presque jusqu’à l’extinction au siècle dernier, cette espèce de tigre est toujours menacée par le braconnage et l’exploitation forestière. Il n’en resterait plus que 500 sur un territoire énorme. Sergey savait ainsi que ses chances étaient minces, mais il était déterminé à prendre une photo de l’animal. En parcourant la forêt à la recherche de signes, en se focalisant notamment sur les arbres, le long des itinéraires réguliers où les tigres auraient pu laisser des indices, il a installé son premier piège photographique en janvier 2019, en face de ce grand sapin. Ce n’est qu’en novembre qu’il a réalisé cette image d’une magnifique tigresse dans son environnement forestier sibérien.
Équipement photographique : Nikon Z7 + objectif Nikon Z 50 mm f1.8
Vainqueur catégorie portraits d’animaux
Le vainqueur de la catégorie portraits d’animaux est le photographe danois Mogens Trolle pour son image d’un singe proboscis semblant être en pleine méditation dans le sanctuaire de Labuk Bay Proboscis Monkey Sanctuary à Bornéo. L’aspect le plus distinctif de ce jeune singe est son nez proéminent en constante croissance. À mesure qu’il va grandir, il va signaler le statut social et amplifier les cris du singe. Il deviendra si gros qu’il pendra au-dessus de sa bouche. Trouvés uniquement sur l’île de Bornéo et les îles voisines, les singes proboscis sont en voie de disparition. Ils dépendent des forêts menacées et sont chassés pour leur nourriture et la médecine traditionnelle chinoise.
Équipement photographique : Canon EOS-1D X + Canon 500 mm f/4
Vainqueur catégorie amphibiens et reptiles
Dans la catégorie amphibiens et reptiles, le grand gagnant est le photographe espagnol Jaime Culebras pour sa photo d’une grenouille de verre en pleine dégustation d’une araignée dans les Andes, au nord-ouest de l’Équateur. Ces grenouilles de verre de Manduriacu sont menacées par la destruction de leur habitat et par la pollution engendrée par l’agriculture et l’élevage de bétail. Elles jouent pourtant un rôle clé dans le maintien de l’écosystème en mangeant de nombreux invertébrés. Pour réaliser cette photo, Jaime Culebras a dû marcher pendant quatre heures à travers la forêt sous une pluie battante pour atteindre les ruisseaux des grenouilles dans la réserve de Manduriacu. Il s’agit de la toute première image de cette espèce en train de se nourrir. Distinguée par les taches jaunes sur son dos et le manque de sangle entre ses doigts, la grenouille Manduriacu ne se trouve que dans cette petite zone du globe.
Équipement photographique : Sony Alpha 7 III + Sony FE 90 mm f2.8 + flash Yongnuo avec une softbox
Vainqueur catégorie oiseaux
Le gagnant de la catégorie oiseaux est le photographe espagnol Jose Luis Ruiz Jiménez pour son image d’une famille de grèbes huppés, une espèce d’oiseaux aquatique de la famille des Podicipédidés. Pour la réaliser, Jose Luis Ruiz Jiménez a dû rester plusieurs heures dans l’eau d’une lagune près de Brozas, à l’ouest de l’Espagne. Son appareil flottait sur une plateforme en forme de U dissimulée sous une tente de camouflage qui cachait également sa tête. Lorsqu’un parent a émergé avec des plumes humides et un poisson, un poussin à tête rayée sortait de son sanctuaire, le bec ouvert, pour réclamer le savoureux repas.
Équipement photographique : Nikon D4S + Objectif Nikon 600mm f4 avec téléconvertisseur 1.4x
Vainqueur catégorie invertébrés
Cette année, la France est mise à l’honneur dans la catégorie “invertébrés” grâce au photographe français Frank Deschandol et à sa remarquable image d’une guêpe des sables à bandes rouges (à gauche) et d’une guêpe coucou. L’objectif initial de Frank était de photographier la guêpe coucou dans une berge sablonneuse sur une friche industrielle près de chez lui en Normandie. Il a sélectionné une zone à l’abri du soleil direct pour ne pas laisser entrer trop de lumière dans son appareil photo. Il a ensuite mis en place un faisceau infrarouge qui, lorsqu’il est interrompu par une guêpe, a déclenché très rapidement son équipement photo. Malgré la profondeur de champ extrêmement étroite et les sujets minuscules, il a capturé non seulement la guêpe coucou, mais aussi la guêpe des sables.
Équipement photographique : Canon EOS 5D Mark II + objectif Canon 100 mm f2.8 avec système d’obturation à grande vitesse personnalisé, six flash sans fil et capteur infrarouge Keyence.
Vainqueur catégorie sous l’eau
La plus belle photographie sous-marine a été réalisée par le photographe chinois Songda Cai. Capturée dans les eaux profondes du large de la côte d’Anilao, aux Philippines, elle représente un calamar à dos de diamant, une espèce capable de changer de couleur. Ils disposent pour cela d’organes spécifiques situés sous la peau qui contiennent des sacs élastiques de pigment qui s’étirent rapidement en disques de couleur lorsque les muscles qui les entourent se contractent. Des recherches récentes suggèrent également qu’ils peuvent réfléchir la lumière.
Équipement photographique : Nikon D850 + Objectif Nikon 60mm f2.8 + flash Nikon et boîtier étanche.
Vainqueur catégorie 11-14 ans
Dans la catégorie des jeunes photographes âgés de 11 à 14 ans, le jeune plongeur Sam Sloss a remporté le premier prix avec son image d’un poisson-clown. Cette image a été réalisée lors d’un séjour de plongée dans le nord de Sulawesi, en Indonésie. Sam s’est arrêté pour observer le comportement d’un groupe de poissons-clowns alors qu’ils nageaient. Plutôt que de suivre le poisson en mouvement dans son viseur, Sam se positionna là où il savait qu’il reviendrait dans le cadre. Ce n’est qu’en téléchargeant les photos qu’il a vu de minuscules yeux sortir de sa bouche. C’était un «pou mangeur de langue», un isopode parasite. Il se fixe à la base de la langue pour en sucer le sang. Lorsque la langue se dessèche et tombe, l’isopode prend sa place. Sa présence peut affaiblir son hôte, mais le poisson-clown peut continuer à se nourrir.
Équipement photographique : Nikon D300 + objectif Sigma 105mm f2.8 + housse de protection Nauticam et deux flashs Nikon
Vainqueur catégorie 15–17 ans
C’est lors de vacances d’été à Helsinki que Liina Heikkinen, alors âgée de 13 ans a entendue parler d’une famille de renards vivant dans la banlieue de la ville sur l’île de Lehtisaari. Ces renards n’ont relativement pas peur des humains. Liina et son père ont alors passé une longue journée à observer les deux adultes et leurs six petits. À cet âge, les jeunes ne capturent encore que des insectes, des vers de terre et quelques rongeurs, et les parents doivent apporter de plus grosses proies. Il était 19 heures lorsque l’excitation a commencé, avec l’arrivée de la renarde avec une oie bernache. Les plumes ont volé alors que les petits se disputaient. En traînant l’oie dans une crevasse, le petit a tenté de tout manger en bloquant l’accès aux autres. Allongée à quelques mètres à peine, Liina a pu cadrer la scène et saisir l’expression du jeune alors qu’il tentait de tenir ses frères et sœurs affamés à distance.
Équipement photographique : Nikon D4 + objectif Nikon 28–300mm f3.5–5.6
Prix du portfolio de la nature
La photo gagnante de la catégorie « portfolio de la nature” a été capturée par le photographe indien Ripan Biswas. Habituellement, ces deux prédateurs ne se rencontrent pas souvent. Le scarabée tigre poursuit ses proies au sol, tandis que les fourmis tisserandes restent principalement dans les arbres. Cette fois, lorsqu’une colonie de fourmis est allée chasser de petits insectes sur un lit d’une rivière asséchée du Bengale-occidental, un coléoptère tigre a commencé à attaquer certaines des fourmis. Ripan s’allongea sur le sable et s’approcha pour observer de plus près ce combat. Avec ses 12 mm de long, le scarabée éclipsait les fourmis tisserandes. En défense, une fourmi a mordu dans la patte arrière élancée du scarabée. Celui-ci a rapidement tourné et avec ses grandes mandibules incurvées, a coupé la fourmi en deux, mais la tête et le haut du corps de la fourmi sont restés fermement attachés.
Équipement photographique : Nikon D5200 + Objectif Tamron 90mm f2.8 + flash Viltrox
Vous pouvez retrouver l’intégralité des images gagnantes du concours sur le site internet du musée d’histoire naturelle de Londres en cliquant ici. Toutes les images gagnantes seront présentées dans une exposition au musée d’histoire naturelle de Londres à partir du 16 octobre. Vous pouvez également retrouver les 100 plus belles photographies présentées au concours, ainsi que les commentaires de leurs auteurs dans le livre Wildlife Photographer of the Year 2020 publié aux éditions Biotope.
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