Road Trip photo : de la Suisse à l’Italie
Suite à l’article sur les 10 plus beaux endroits de Suisse à photographier, Antoine, un lecteur du blog (retrouvez son Instagram ici) nous partage cette semaine son road trip photo en mini entre la Suisse et l’Italie. Voici son carnet de voyage accompagné de quelques-unes de ses plus belles photos.
Jours 1 & 2 : Blausee et lac d’Oeschinen
Départ pour la Suisse, le trajet est monotone. Arrivé en Suisse une petite halte de repos s’impose de façon à pouvoir être en forme aux aurores. Ainsi, au petit matin j’entre dans le parc de Blausee (au sud d’Interlaken). Ce petit coin de nature est magnifique avec son eau émeraude laissant transparaître les divers troncs de pins morts. Une balade le long du torrent permet à mon cerveau de se réveiller calmement et avec l’émerveillement du paysage alpin, mêlant la verdure flamboyante des prairies à l’anthracite de la montagne vêtue de son chapeau blanc.
Après cette mise en jambe, direction Kandersteg un peu plus au sud pour ensuite grimper vers le lac d’Oeschinen à 1560m. 6 kms d’ascension avec plus de 1000 mètres de dénivelé pour atteindre les hauteurs du lac et son eau turquoise avec vue sur les à-pics rocheux et montagnes enneigées ainsi que l’image stéréotypée de la vache profitant du soleil au milieu du pâturage alpin.
Fatigué de cette longue journée de trek, je prends la route vers Innertkirchen, petit village de vallée et pitstop pour ce soir
Jour 3 : Col de Grimsel et du Saint Gothard
Départ tôt et check up de la mini pour vérifier si tout est bon pour affronter les lacets qui seront notre pain quotidien pour aujourd’hui. Ensuite, la route de montagne commence à se faire chavirante pour atteindre les deux lacs de rétention marquant l’entrée du col de Grimsel à 2165m d’altitude pour redescendre en zigzag sur le pan opposé. On peut déjà apercevoir au loin la remontée qu’il faudra effectuer pour le col de Furka où se trouve également le glacier servant de source au Rhône à 2430m, coulant ensuite jusqu’à la vallée en contrebas. L’instant marque le premier arrêt de la journée et le moment où les marmottes profitent pour s’approcher et voir si l’on n’aurait pas quelque chose pour elle (du chocolat et du papier d’alu par exemple …).
Après ce petit arrêt, il est temps de reprendre la route vers le Col du Saint Gothard. Se présentent deux solutions : soit utiliser la route actuelle « Tremola Nuova » qui longe le flanc de montagne, soit s’engager sur la « Tremola Vecchia », ancienne route d’accès du col et entièrement pavée. Évidemment pour tout petrolhead la seconde solution est la plus intéressante, car magnifique route sur laquelle on y croise que peu de véhicules. Me voilà arrivé en Italie dans la zone d’Airolo, cela me permettant de rapidement rejoindre les rives du Lac de Côme pour profiter de la soirée pour dîner le long du lac et laisser la voiture se reposer un peu.
Jour 4 : Villa Balbianello et Villa d’Este
En ce matin, le soleil se fait déjà sentir, malgré le lac nuageux la veille, le ciel semble positif à présent. La vue qu’offrent les routes le long du lac est plus que plaisante, on se laisserait bien à flâner, porté par le soleil et les reflets de l’eau. Le début de la journée se fera par la visite de la villa Carlotta, à Tremezzo, sublime villa du lac possédant un jardin exotique où il fait bon se promener et se perdre mais offrant également un panorama sur le lac et le bucolique village de Bellagio sur la rive opposée. La Villa d’Este sera ma pose gustative pour le midi pour y déguster un délicieux repas au bord du lac et profiter de l’air de Dolce Vita qui y règne pour me diriger alors vers la presqu’île de Laveda et la Villa Balbianello qui offre via l’architecture de la demeure et l’agencement des jardins un coin tout à fait plaisant pour se cacher du soleil et profiter de l’air frais du lac.
En fin de journée, je décide de m’aventurer vers un petit village perdu sur les hauteurs du lac et se nommant Pigra. D’ici, on trouve un point de vue parfait pour profiter du coucher de soleil
Jour 5 : le musée Alfa Romeo
Aujourd’hui, il est temps de se diriger vers la Vénétie mais avant cela quelques arrêts s’imposent. Tout d’abord, le premier sera à Arese dans la banlieue de Milan pour le musée Alfa Romeo, lieu regroupant aussi bien l’histoire de la marque, avec l’évolution des modèles, mais également d’un point de vue sportif (avec un grand nombre de formule 1 et prototypes de course) que d’un point de vue design (on y trouve la présence de plusieurs concepts et prototypes, Carabo, Disco volante, Villa d’Este, stadale 33 etc). Alfa Romeo est à mon goût la marque italienne la plus intéressante et celle dont l’histoire est la plus méconnue du grand public contrairement à Lamborghini ou Ferrari.
Suite à cela, je me dirige vers Brescia, lieu mythique pour tout passionné pour avoir été le cœur d’une des plus grandes courses sur route ouverte : les Mille Miglia. Le musée se trouve en extérieur de la ville et regroupe de manière intéressante des modèles et automobilia permettant de retracer le développement et l’histoire des Mille Miglia, sportivement et historiquement via l’évolution du contexte politique en Italie. Il ne me restera plus qu’à continuer en direction de Venise ensuite pour un arrêt de 2 jours dans la lagune.
Jours 6 & 7 : Venise
Pour moi, Venise se visitera en dehors des sentiers battus. Bien évidemment la place Saint Marc et le Rialto seront l’un de mes passages en arrivant mais la foule y est déjà fort présente et la chaleur aussi (le lieu sera plus agréable tard le soir avec ces 2 facteurs en moins). Je m’engage donc dans les petites rues, canaux et ponts pour découvrir le vrai Venise. Bien connu pour sa biennale d’art, j’ai pu y trouver dans les environs de l’arsenal de nombreuses œuvres d’art exposées dans les jardins ou encore visiter la collection Pinault dans le Palais Grassi ou sur la Punta Della Dogana avec sa sublime basilique dont l’architecture est extrêmement intéressante et pleine de détails. Venise regroupe autant d’églises que de ruelles et dans certaines se cachent quelques pépites comme le musée de la musique (regroupant des instruments du 17e et 18e siècle et qui me porteront jusqu’à un concerto des 4 saisons le soir même). Ensuite, j’en ai profité pour visiter le nord de l’île et l’ancien ghetto juif (zone peu fréquentée et donc très plaisante à voir) avant de me diriger vers Burano, l’île colorée, tout cela pour finir l’étape vénitienne par quelques bonnes bruschettas le long d’un canal de la lagune.
Jour 8 : direction de l’Emilie-Romagne
Je quitte Venise et pars en direction de l’Emilie-Romagne, zone agricole et origine d’un petit fabricant de tracteurs du nom de Ferrucio ; me voilà alors chez Lamborghini et son taureau. Le musée est relativement petit mais retrace correctement l’histoire de la marque en partant de la 350GT jusqu’aux dernières Huracan et Urus (prototype). J’y trouve quelques belles pièces comme le prototype de la Countach P400 ou encore la Cheetah (véhicule à destinée militaire mais sous-dimensionné qui donnera naissance par la suite au premier 4*4 de la marque, le LM002 et son V12), son descendant l’Urus se trouvant juste derrière mais restant discret. J’y retrouve également la partie compétition de la marque avec la présence d’Huracan en configuration piste et Blancpain.
La route se continue vers Modène et la maison de naissance d’Enzo. À l’intérieur on peut découvrir au fil de l’évolution automobile plusieurs automobiles de la marque mettant en lien « la femme & l’auto » par de grandes actrices, écrivaines, princesses ayant possédé et parfois piloté ces autos. J’y retrouve à la suite une sublime 250GTO (première série donc 62-63) à côté d’une 250SWB et de la dernière supercar de la marque, une La Ferrari, tout cela sans oublier les 166MM, 375MM, 250 cabriolet, etc. La suite se poursuit avec l’évolution des moteurs de Ferrari allant des prototypes de test monocylindre au moteur de F1 en passant par ceux de la F40 ou du flat 12. Quittant ce cœur automobile de l’Italie je continue ma route vers la côte méditerranéenne et La Spezia.
Jour 9 : La Spezia et les Cinque Terre
Grande ville portuaire de la côte méditerranéenne, La Spezia me permet de faire une pause et de partir faire un tour vers les Cinque Terre, parc naturel enregistré auprès de l’Unesco. La région est bucolique de par ses maisons colorées strictement installées sur le flanc rocheux de la côte, coincé au milieu de ce paysage escarpé. Il fait bon se balader dans les divers villages et profiter de Porto Venere pour plonger dans les criques qu’offre cet endroit.
Le soir, de retour à La Spezia j’en profite pour trouver une table typique de la région servant pasta et poissons locaux, tout cela en ayant une vue sur la baie de La Spezia et le coucher de soleil au loin.
Jour 10 : Barolo et la Mora
En quittant La Spezia, je remonte sur la région de Turin pour faire une halte aux environs de Barolo. Région reconnue pour son vin et son paysage façonné de collines et de vignobles ; tout cela me rappelant ma région de Champagne et la montagne de Reims. L’endroit fait que l’on peut facilement se promener de village en village, profiter du paysage et des productions locales. C’est ainsi qu’en discutant avec quelques personnes du coin, on me conseille de faire un tour à la Mora, à quelques kilomètres de Barolo ; ce village surplombe toute la vallée et offre un point de vue absolument magnifique sur les vignes s’étalant à perte de vue. En me baladant, je tombe sur les 2 églises du village, qui comme bien souvent en Italie, se trouvent dotées de superbes peintures murales ainsi que de plafonds représentant de grandes fresques mises en valeur par la lumière naturelle traversant les vitraux. Je réfléchis alors à quelle route emprunter pour entamer ma remontée …
Cette dernière se fera en direction d’Aoste mais avant cela je souhaite passer par la région de la Canavese pour voir l’origine des racines familiales et enfin découvrir cette zone dont j’entends parler depuis si longtemps. Les environs sont montagneux et regroupent beaucoup de petits villages, de torrents et de paysages escarpés, mais j’essaie de chercher si je retrouve des endroits ou des lieux que j’ai pu voir sur photo ou dont on m’a parlé. Après une longue pérégrination dans les environs de Ronco Canavese, je reprends la route en direction de la vallée d’Aoste en m’arrêtant par-ci par-là. J’y trouve à Pont Saint Martin un très bel édifice datant de -25av JC sous lequel coule un torrent à l’eau bleu turquoise mais également en continuant ma route je suis tombé sur les restes de la route des Gaules (dont faisait aussi partie le pont).
J’arrive alors à Aoste, dernière étape de mon périple en Italie. Le plein de charcuterie et fromage s’impose en prévision de la route à faire.
Jour 12 : col du Petit-Saint-Bernard
Je pars tard, mais une fois le coffre bien rempli (ce qui se fait vite sur une mini), je reprends ma route vers le col du Petit-Saint-Bernard à 2188 m. Arrivé en haut et me voilà de retour en France. Comme le début de mon parcours entre la Suisse et l’Italie, on y retrouve la montagne qui ne nous déçoit jamais avec son paysage, néanmoins le temps est frais comparé à l’après-midi dans la vallée d’Aoste. Je profite du paysage et du panorama qu’offre le lieu, la route se continue vers Bourg Saint Maurice pour bifurquer ensuite vers le Cormet de Roselend. Arrivant sur les hauteurs, je profite de l’instant pour m’arrêter, car il est l’heure de sortir ce qui se trouve dans le coffre donc fromage, charcuterie, pain et Laguioles sont posés sur le capot de façon à commencer un bon repas tout en appréciant le soleil se couchant au loin et le lieu coupé de tout (long moment à apprécier …).
La route reprend pour arriver au-dessus du lac de Roselend qui comme toujours se mélange parfaitement avec le paysage montagneux et les couleurs allant du bleu du lac au vert des pâturages en passant par le gris-jaune de la roche. Aujourd’hui, j’eus l’impression de suivre une étape du tour de France via ces deux cols recouverts de marquages, panneaux aux noms des coureurs (le dopage à la charcuterie et au fromage n’étant heureusement pas interdit).
Ma route prend ensuite comme destination Beaufort puis Albertville avant de retomber sur l’autoroute et ainsi remonter jusqu’à la maison. Le lendemain s’annonce très chaud, la route se fera donc de nuit pour profiter de la fraîcheur.
Jour 13 : de retour à la maison
Au petit matin, me voici de retour à la maison, fatigué mais déjà à réfléchir aux prochaines destinations. Il est temps de se reposer, pour moi comme pour la voiture, après 3200 kms intensifs.
Vous pouvez retrouver plus de photos sur le compte Instagram d’Antoine.
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