Les meilleurs photographes d’oiseaux de l’année 2022
Après une présélection des finalistes en juin dernier, les gagnants de l’édition 2022 du prestigieux concours Bird Photographer of the Year (BPOTY) viennent enfin d’être dévoilés. Rencontre des photographes les plus talentueux au monde, ce concours souhaite mettre en lumière les plus belles photographies d’oiseaux de l’année pour illustrer la diversité des espèces et obtenir des subventions pour la protection de la faune. Cette année, des photographes issus de 115 pays différents ont soumis plus de 20 000 photos. Découvrez les images gagnantes du concours.
Meilleur photographe d’oiseaux 2022
Le titre de photographe d’oiseaux de l’année 2022 a été décerné au photographe norvégien Erlend Haarberg pour son image d’un lagopède alpin à Tysfjord, en Norvège.
Équipement et réglages : Nikon D850 avec objectif Nikon 70–200 mm f/2.8. Distance focale 95 mm ; 1/2 500s ; f/10 ; ISO 800.
Déclaration de l’artiste : au-dessus de la limite des arbres, le vent, la neige et le froid maintiennent d’une main de fer l’emprise de l’hiver pendant des mois. C’est durant cette période que prospèrent dans un paysage blanc sans fin les lagopèdes alpins, de petites boules de plumes blanches. En ce jour d’hiver particulier, j’étais en route vers le sommet d’une montagne près de Tysfjorden pour photographier les paysages.
J’avais presque atteint le sommet lorsque j’ai aperçu des traces de lagopèdes qui sillonnaient entre les rochers, où le vent avait dégagé une végétation clairsemée. De derrière un rocher, une petite tête est apparue, et quelques secondes plus tard, elle a pris son envol face aux montagnes et avec le paysage du fjord en arrière-plan.
Jeune photographe d’oiseaux 2022 (catégorie 14-17 ans) : Levi Fitze
Le photographe suisse Levi Fitze a remporté le prix du jeune photographe d’oiseaux 2022 dans la catégorie des moins de 17 ans pour son image d’un bécasseau à dos roux luttant contre une tempête de sable.
Équipement et réglages : Sony A7R IV avec objectif Sony 400mm f/2.8 GM. Distance focale 400 mm ; 1/1 250s ; f/2,8 ; ISO 125.
Déclaration de l’artiste : à l’automne dernier, j’ai passé une semaine sur la petite île d’Helgoland en mer du Nord. Le temps était assez mauvais et je n’ai pas vu un seul beau lever de soleil. En revanche, la possibilité d’observer de nombreuses espèces d’oiseaux de rivage compensait les mauvaises conditions météorologiques. Lorsque j’ai aperçu un groupe de bécasseau à dos roux dans une tempête de sable, j’ai pris le risque d’exposer mon équipement à ces conditions pour essayer de les photographier. Je pouvais vraiment voir sur leurs visages à quel point ils étaient agacés par le vent et le sable qui volaient de partout. J’ai sympathisé avec eux.
Jeune photographe d’oiseaux 2022 (catégorie 9-13 ans) : Parham Pourahmad
Équipement et réglages : Nikon D3500 avec objectif Sigma 150–600mm f/5–6.3. Distance focale 600 mm ; 1/4 000s ; f/6.3 ; ISO 2 800.
Déclaration de l’artiste : à Fremont en Californie, il y a une fontaine qui est un point très fréquenté par les colibris. Les oiseaux aiment se baigner dans l’eau, ou dans ce cas attraper et siroter les gouttelettes. Lorsque les oiseaux volent parmi les éclaboussures de la fontaine, cela offre de grandes opportunités photographiques. J’ai dû utiliser une vitesse d’obturation très rapide pour figer les gouttelettes d’eau et les ailes de ce colibri d’Anna.
Gagnant catégorie portrait : Ly Dang
Équipement : Sony A1 avec objectif Sony 600 mm f/4 GM et téléconvertisseur 1,4x.
Déclaration de l’artiste : vous savez que le printemps est arrivé dans les prairies du grand bassin de l’Ouest américain lorsque les tétras des armoises se rassemblent à leurs aires de parade. Sur ces terrains, les mâles de cette espèce quasi menacée effectuent leurs parades dans l’espoir de gagner le droit de s’accoupler.
Ce comportement est à l’avantage des femelles qui jugent le talent et sélectionnent les meilleurs gènes à transmettre à la génération suivante. Je suis arrivé sur l’aire de parade plus d’une heure avant les oiseaux afin de prendre place dans ma cachette sans les déranger.
Au cours des années précédentes, j’avais essayé de capturer ce type de portrait, mais sans succès. Cependant, ce matin-là, ma chance a tourné lorsque cet oiseau s’est promené en pleine parade près de ma cachette. La photographie a été prise sans utiliser d’appâts, d’appels, de leurres ou de pratiques contraires à l’éthique de la photo animalière. Par ailleurs, je suis parti de ma cachette uniquement lorsque les oiseaux avaient quitté le lieu.
Gagnant catégorie attention aux détails : Andy Pollard
Équipement et réglages : Canon EOS 5D Mark IV avec objectif Canon 100–400 mm f/4.5–5.6 II. Distance focale 300 mm ; 1/160s ; f/8 ; ISO 500.
Déclaration de l’artiste : tandis que la majorité des photographies de manchots royaux illustrent des oiseaux adultes, les poussins sont définitivement mignons dans leur plumage brun faisant penser à des ours en peluche. Ce poussin dormait à Volunteer Point dans les îles Falkland, et j’en ai profité pour capturer les détails autour du bec, de l’œil et de l’oreille. Ces derniers sont rarement vus en photo.
Gagnant catégorie comportement des oiseaux : Peter Ismert
Équipement et réglages : Nikon D850 avec objectif Sigma 500 mm f/4. Distance focale 500 mm ; 1/2 500s ; f/4 ; ISO 1250.
Déclaration de l’artiste : durant la saison de reproduction printanière, les tétras des armoises mâles se rassemblent sur les sites de reproduction et se livrent souvent à des combats brefs, mais violents. Ils ont un plumage élaboré conçu pour attirer et impressionner les femelles et montrer leur supériorité. Il en résulte inévitablement une rivalité entre mâles.
Quelques jours avant la séance photo, j’ai installé ma cachette au sol à une distance de sécurité du site. Je suis entré dans ma cachette au milieu de la nuit, essayant de dormir du mieux que je pouvais avant les premières heures du matin. Aux premières lueurs du jour, je me suis réveillé aux sons retentissants émis par le tétras mâle, et à la vue de cette bataille particulière. Aucun appât ou appel n’a été utilisé.
Gagnant catégorie oiseaux en vol : Raoul Slater
Équipement et réglages : Canon EOS R5 avec objectif Canon 300mm f/2.8. Distance focale 300 mm ; 1/8 000s ; f/3,5 ; ISO 1600.
Déclaration de l’artiste : l’Australie comporte de vastes régions plates, sèches et consacrées à la culture du blé. Les villes peuvent consister en un simple relais routier et une collection de silos à grains. À certains endroits, ces silos accueillent d’énormes peintures murales, attirant les touristes dans des zones autrement désolées.
Je suis passé par la ville rurale de Yelarbon et je me suis arrêté deux heures pour photographier les cacatoès rosalbin attirés par le grain renversé. Les résultats étaient si agréables et surréalistes que j’ai fait le voyage de sept heures le week-end suivant pour essayer à nouveau. Tout ça pour finalement découvrir qu’une souris s’était installée et que les silos étaient fumigés…
Gagnant catégorie noir et blanc : Henley Spiers
Équipement et réglages : Nikon D850 avec objectif Nikon 28–70 mm f/3,5–4,5. Distance focale 28 mm ; 1/500s ; f/8 ; ISO 500.
Déclaration de l’artiste : dix mètres sous l’eau, je me suis retrouvé à planer entre deux mondes. En contrebas, un énorme banc de poissons couvrait le fond à perte de vue. Au-dessus, un unique cormoran à aigrettes patrouillait à la surface, reprenant son souffle et scrutant un potentiel festin sous-marin.
Le cormoran, plus adapté à la nage qu’au vol, plongerait à grande vitesse, poursuivant ardemment les poissons. Le banc de poissons se déplaçait à l’unisson pour échapper au bec pointu de l’oiseau en rendant difficile l’isolement d’une unique cible. Le plus souvent, l’oiseau revenait à la surface le bec vide et la paix était momentanément rétablie.
Je plissai les yeux vers la surface ensoleillée, essayant de suivre le prédateur et d’anticiper son prochain raid sous-marin. Cette image capture la silhouette noire hostile du cormoran alors qu’il plonge sur sa proie, qui pendant un bref instant reste inconsciente du danger planant au-dessus.
Gagnant catégorie oiseaux urbains : ammar Alsayed Ahmed
Équipement et réglages : Nikon Z 6 II avec objectif Nikon 70–200 mm f/2.8. Distance focale 71 mm ; 1/500s ; f/7.1 ; ISO 100.
Déclaration de l’artiste : cette photo a été réalisée depuis le toit de l’un des gratte-ciel qui dominent l’horizon d’Abu Dhabi. Il représente une ligne de flamants roses volant un matin où la ville était plongée dans le brouillard et les seuls signes du paysage urbain étaient les sommets des bâtiments qui émergeaient de la couverture brumeuse. À l’époque, cela ressemblait un peu à un fantasme, un moment fugace rendu surréaliste alors que les oiseaux passaient à l’improviste. Heureusement, j’étais prêt pour l’action et mon zoom m’a permis de cadrer les oiseaux et de saisir l’instant.
Gagnant catégorie photo créative : Petro Katerynych
Équipement et réglages : Nikon D5100 avec objectif Nikon 18-105 mm f/3.5–5.6. Distance focale 105 mm ; 1/320s ; f/9 ; ISO 100.
Déclaration de l’artiste : dans la mythologie ukrainienne, les cigognes blanches sont associées à la fidélité et à la force de l’esprit. Il est difficile d’imaginer un village ukrainien sans un nid de cigogne. Partout, de la Polésie à Slobozhanshchyna, les cigognes blanches sont considérées comme un symbole d’amour pour leur patrie. Lorsque le printemps arrive et que les cigognes rentrent chez elles, les Ukrainiens sortent dans les rues, saluent l’arrivée des oiseaux et chantent des chants traditionnels appelés Vesnyanki en guise de célébration.
Les Ukrainiens chérissent le printemps, qui apporte prospérité et espoir. Nous pensons que chaque maison où une cigogne s’installe et décide de nicher sera bénie de bonheur. Les cigognes donnent également le bon exemple et rappellent aux Ukrainiens à quel point il est important d’aimer leur patrie. Elles parcourent des milliers de kilomètres vers des terres plus chaudes lors d’un hiver rigoureux. Cependant, elles reviennent toujours, surmontant toutes les difficultés qui les assaillent au cours de leur voyage.
Les Ukrainiens n’attribuent pas aux oiseaux et aux animaux des noms humains. Cependant, les cigognes blanches font exception. On s’y adresse comme des personnes. Mes compatriotes ukrainiens sont confrontés à une tâche tout aussi difficile en ce moment – une fois de plus, ils doivent défendre leurs nids natals, tandis que certains sont obligés de se précipiter comme des cigognes en direction du soleil. Beaucoup d’entre nous tomberont, mais j’espère que le printemps est devant nous. Je crois que la plupart d’entre nous vivront le retour des cigognes blanches qui tournent au-dessus de nos têtes dans le ciel paisible d’une Ukraine libre. Ensuite, nous nous rallierons tous et chanterons Vesnyanki une fois de plus.
Vous pouvez découvrir tous les finalistes et lauréats du concours sur le site Internet des BPOTY. Vous pouvez également découvrir les plus belles photos d’oiseaux de l’année 2022 à travers le livre Bird Photographer of the Year Collection 7.
Si vous avez aimé cet article, n’hésitez pas à vous abonner à la newsletter pour être informé lors de la publication des prochains sujets et pour recevoir gratuitement votre livre photo.
Extraordinaire
La dernière les cigognes, très touchante.
Touchée en plein coeur. Avec cette actualité horrible les cigognes vont elles revenir ?