Les abréviations et sigles des objectifs Nikon
Si je vous donne le nom d’un objectif Nikon, par exemple le «Nikon 18-55 mm / F 3.5-5.6 AF-P G DX NIKKOR VR » il est difficile de comprendre immédiatement les technologies embarquées dans cette optique. Les marques aiment utiliser toutes sortes d’abréviations et de sigles pour nommer leurs technologies et les objectifs Nikon ne font pas exception à la règle.
Dans cet article, nous allons voir en détail les différentes abréviations, sigles et technologies utilisées pour décrire les objectifs Nikon.
Objectif plein format ou APS-C :
Depuis 1959 tous les objectifs de la marque Nikon utilisent la même monture (Monture F) et peuvent donc être mécaniquement monté sur tous les appareils Nikon plein format et APS-C (Attention les hybrides Nikon n’utilisent pas les mêmes montures).
Cependant la réalité en est autrement. Il existe une gamme d’objectifs pour les capteurs plein format et une autre pour les capteurs APS-C. Comme ce dernier type de capteur est plus petit, la taille des lentilles des objectifs ont été réduite afin de limiter les coûts de production. Par conséquent, lorsque vous montez un objectif APS-C sur un capteur plein format, l’image transmise par l’objectif n’est pas assez grande pour recouvrir toute la surface du capteur.
En revanche, comme les objectifs plein format possèdent de plus grosses lentilles, il est tout à fait possible de les monter sur un capteur APS-C sans que cela ne pose de problèmes. Si vous envisagez de passer à un appareil plein format dans un futur proche, privilégiez donc l’achat d’un objectif plein format afin d’éviter d’avoir à acheter par la suite un deuxième objectif. Faites tout de même attention au facteur de conversion de la focale qu’il faut multiplier par 1,5 pour avoir la valeur réelle sur un capteur APS-C. Par exemple, un objectif de 55 mm en plein format donnera un 82 mm sur un APS-C.
Ainsi, pour les optiques Nikon, le sigle DX signifie que l’optique est spécialement conçue pour les capteurs APS-C et ne sera donc pas compatible avec les capteurs 24×36 (taille d’un capteur plein format).
Pour les optiques compatibles avec les capteurs 24×36, aucun sigle ne figure dans le nom de l’objectif bien que vous pourrez parfois trouver dans les descriptions annexes le terme FX. Pour simplifier les choses, retenez juste que si la référence d’un objectif ne possède pas le signe DX, c’est qu’il s’agit d’un objectif compatible avec les capteurs 24×36 et APS-C.
Les optiques spéciales :
Objectif macro
Chez Nikon, les objectifs destinés à la macrophotographie utilisent le terme « Micro » et sont noté « Micro-Nikkor » dans le nom de l’objectif.
Quelques exemples d’objectifs Micro Nikon :
- AF-S DX Micro NIKKOR 40mm f/2.8G
- AF-S DX Micro NIKKOR 85mm f/3.5G ED VR
- AF Micro-Nikkor 200mm f/4D IF-ED
- AF-S VR Micro-Nikkor 105mm f/2.8G IF-ED
Objectif avec contrôle manuel de la zone de netteté
Les objectifs DC (Defocus Control) sont équipés de la technologie Nikon de contrôle de la défocalisation. C’est-à-dire qu’il est possible de contrôler manuellement le degré d’aberration sphérique au premier et à l’arrière-plan en tournant uniquement la bague DC situé sur l’objectif. Il est alors possible de créer un flou artistique progressif, idéal pour les portraits.
Objectif avec contrôle de la perspective
Les objectifs PC-E (Perspective Control Electromagnetic diaphragm) correspondent à la gamme des objectifs à décentrement de chez Nikon permettant de corriger les défauts de perspective. Ces objectifs sont également à bascule afin de pouvoir contrôler la profondeur de champ. Il est ainsi possible d’obtenir une très grande profondeur de champ même avec une grande ouverture. Cependant, ces objectifs sont uniquement disponibles en mise au point manuelle.
Les gammes professionnelles :
Nikon comme de nombreuses autres marques propose plusieurs objectifs haut de gamme destinés aux professionnels. Ces objectifs sont entre autres dotés d’une excellente qualité optique, de finitions soignées, de très hautes performances générales et d’une meilleure résistance aux intempéries(poussière, humidité, éclaboussure, etc).
Les objectifs professionnel de Nikon ne possèdent aucune abréviation mais outre le prix, vous pourrez les reconnaître grâce au liseré doré sur l’avant de l’objectif.
Quelques exemples d’objectifs Nikon haut de gamme :
Le système de stabilisation :
Réduction de vibration
L’innovant système VR minimise le risque de flou provoqué par le bougé de l’appareil photo et permet ainsi de photographier à des vitesses d’obturation trois a quatre fois plus lentes que celle qu’il faudrait normalement utiliser. Il permet une utilisation à main levée au crépuscule, la nuit et même en intérieur faiblement éclairé. Le zoom VR peut également détecter un effet de filé panoramique voulu par le photographe, ce qui rend tout mode spécial inutile.
Les deux photos ci-dessous ont été prises avec les mêmes paramètres d’exposition. Sur celle de droite, la stabilisation a été désactivée tandis que celle de gauche en a bénéficié. L’image stabilisée souffre nettement moins du flou du bougé.
Depuis peu, Nikon a sorti une nouvelle version de stabilisateur d’image, le VR II. Cependant il faut faire attention, car il est souvent mal indiqué dans le nom de l’objectif. Sur certain objectif portant la notion VR II, le « II » ne fait pas référence à la deuxième génération de stabilisateur, mais plutôt à la deuxième version de l’objectif. Il faudra donc se reporter aux fiches techniques de l’objectif afin de s’assurer de quel type de stabilisateur est-il question.
Les systèmes de mise au point :
Moteur ondulatoire silencieux
Les objectifs AF-S ou SDW de Nikon sont équipés d’un système de mise au point automatique fonctionnant avec un moteur SWM (Silent Wave Motor). Ce moteur fonctionne par ultra-son et permet ainsi d’obtenir un autofocus ultra rapide, plus précis et presque inaudible. De plus, grâce à ce système, il est dans la plupart des cas possible d’ajuster manuellement la mise au point sans avoir à débrayer l’autofocus.
Aujourd’hui, la plupart des objectifs Nikon possèdent cette technologie. En général, il s’agit de la première indication donnée dans le nom de l’objectif. C’est pour cela que beaucoup d’objectifs Nikon commencent par AF-S.
Système de correction pour mise au point rapprochée
Le système de correction pour mise au point rapprochée (CRC) est une des innovations de la mise au point les plus importantes de Nikon car elle procure une remarquable qualité d’image pour les plans rapprochés et augmente la plage de mise au point.
Avec le système CRC, l’objectif présente une configuration spéciale dans laquelle les lentilles sont dites “flottantes” car elles se déplacent indépendamment pour faire la mise au point. Cela permet d’obtenir ainsi des performances optiques exceptionnelles même pour les prises de vue rapprochées.
Le système CRC est utilisé dans les objectifs fisheyes, grand-angle et certains téléobjectifs NIKKOR.
Mise au point interne (IF)
Le système de mise au point interne (IF) de Nikon permet désormais d’effectuer toutes les translations optiques à l’intérieur de l’objectif de sorte que celui-ci garde les mêmes dimensions lorsque la mise au point est effectuée. Les objectifs s’en retrouvent doté d’une plus grande compacité, d’un poids réduit et d’une distance de mise au point plus proche. De plus, un groupe de lentilles de mise au point plus compact et plus léger permet d’obtenir une mise au point plus rapide.
Le système IF équipe la plupart des téléobjectifs NIKKOR et certains zooms NIKKOR.
Mise au point arrière (RF)
Avec le système de mise au point arrière (RF) de Nikon, les lentilles sont réparties en groupes spécifiques et seul le groupe arrière se déplace pour faire la mise au point. Le fonctionnement de l’autofocus est ainsi plus doux et plus rapide.
Correction et traitement contre les défauts optiques :
Avant de connaître les différentes technologies utilisées pour corriger les défauts optiques, il est important de connaître quels types de défauts peuvent rencontrer les lentilles de nos objectifs photo. En voici les trois principaux :
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Les aberrations chromatiques :
Les aberrations chromatiques sont le défaut le plus commun en optique. Il s’agit d’un défaut colorimétrique et impactant le piqué de l’image. Pour mieux comprendre d’où provient ce défaut, intéressons nous de plus près à la lumière.
Dans l’air, la lumière se propage en ligne droite, mais lorsqu’elle est amenée à traverser différents milieux, comme c’est le cas des différentes lentilles d’un objectif, elle se retrouve déviée. Ce phénomène est dû à la variation de l’indice de réfraction du matériau composant les lentilles en fonction de la longueur d’onde de la lumière qui les traverse. On parle alors de dispersion du verre.
Le problème étant que la lumière blanche est composée d’un large spectre de couleurs différentes ayant chacune leurs propres longueurs d’onde et donc leurs propres indices de réfraction. De par ces indices de réfraction différents, les différentes couleurs ne peuvent pas s’aligner sur la même distance focale, ce qui empêche de pouvoir effectuer la mise au point sur l’ensemble des couleurs du spectre. Pour mieux comprendre, imaginons que la mise au point est effectuée sur le rouge, le bleu est alors flou et l’image d’un objet blanc présente alors sur ses bords une irisation bleutée (visible en zoomant sur l’image).
Il existe ainsi différentes formes de lentilles et traitement permettant d’aligner le mieux possible les différentes longueurs d’onde.
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Les aberrations géométriques :
En optique, les aberrations géométriques correspondent aux distorsions engendrées par certaines optiques, surtout grand-angles. Il en résulte une déformation des bords de l’image dont les lignes verticales se retrouvent soit courbées vers l’extérieur (Distorsion en barillet), soit vers l’intérieur (distorsion en coussinet) , ou encore un mélange des deux (distorsion en moustache).
Bien que certains objectifs sont spécifiquement conçus pour créer des distorsions optiques comme c’est le cas des objectifs fish-eyes, il est en revanche nécessaire qu’un objectif standard restitue au mieux la réalité. Même s’il est impossible de supprimer 100% des distorsions, surtout pour les objectifs grand-angles, il existe tout de même quelques innovations afin de les limiter au maximum. C’est par exemple les cas des lentilles asphériques. Pensez donc à vérifier si votre futur optique grand-angle est équipé de ce type de lentille.
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Les images fantômes :
Une image fantôme est une tache de lumière diffuse apparaissant lorsque le soleil ou toute autre source de lumière forte éclaire la scène. Il en résulte une succession de reflets au niveau des lentilles, ce qui produit une réflexion visible qui apparaîtra sur l’image.
En général, la plupart des optiques actuelles sont recouvertes d’un traitement spécifique pour supprimer ou diminuer selon la qualité du traitement les images fantômes.
Maintenant que vous maîtrisez mieux les différents défauts que peuvent rencontrer les optiques, étudions de plus près quelles technologies et ainsi quelles abréviations dont Nikon dispose pour corriger ces contraintes. Toute fois, dans ce domaine les informations à ce sujet ne sont pas toujours communiquées dans la référence de l’objectif. Il faudra le plus souvent se référer aux fiches techniques de l’objectif afin d’étudier ces paramètres de plus près. En voici les plus courants :
Lentilles asphériques
En 1969 Nikon lançait le premier objectif photo doté de lentilles asphériques. Depuis, la marque utilise trois types de lentilles asphériques. Les lentilles asphériques de précision sont la plus belle expression dans l’art de la fabrication d’objectifs car elles exigent des normes extrêmement rigoureuses. Les lentilles hybrides sont constituées d’un plastique spécial moulé sur du verre optique. Les lentilles asphériques en verre moulé sont obtenues par le moulage d’un type unique de verre optique à l’aide d’une technique de moule métallique spéciale.
Traitement antireflet
Le traitement multicouche antireflet Nikon s’avère d’une grande efficacité, notamment pour minimiser les reflets sur une plage de longueur d’onde étendue et pour obtenir un équilibre et une reproduction des couleurs parfaite. Il est d’autant plus efficace pour les objectifs dotés d’un grand nombre d’éléments, comme les zooms.
De même, le traitement multicouche Nikon est adapté à la formule optique de chaque objectif. Le nombre de couches appliquées à chaque lentille est soigneusement calculé pour convenir au type d’objectif et au verre utilisé et pour assurer également les restitutions spectrales homogènes qui caractérisent les objectifs NIKKOR. Résultat : des objectifs qui répondent à des standards bien plus élevés que dans le reste de l’industrie.
Traitement nanocristal
Le traitement nanocristal permet d’éliminer la quasi-totalité des reflets internes des lentilles pour une plage de longueurs d’onde beaucoup plus large. Il réduit en particulier les réflexions et les lumières parasites des objectifs ultras grand-angles. Le traitement nanocristal est réalisé par la superposition de plusieurs traitements Nikon aux indices de réfraction ultra-faibles et caractérisé par la superposition de nanoparticules cristallisées.
Aujourd’hui, ce type de traitement est appliqué sur quasiment l’ensemble des objectifs Nikon.
Verre ED
Nikon a développé le verre ED (à dispersion ultra-faible) pour permettre la production d’objectifs capables d’offrir une netteté et un rendu des couleurs parfaits en minimisant les aberrations chromatiques.
Autrefois, cette faiblesse était corrigée à l’aide de lentilles comportant des cristaux de fluorine de calcium. Le problème étant que la fluorine s’altère facilement et est sensible aux écarts de température, ce qui pouvait fortement affecter la mise au point en modifiant l’indice de réfraction de l’objectif.
Le verre ED permet quand à lui de disposer de tous les avantages de la fluorine de calcium sans en présenter les inconvénients. Depuis l’apparition du verre ED, Nikon a développé plusieurs types de ce verre en fonction des différents objectifs.
Lentille de protection en forme de ménisque
Une lentille de protection incurvée en forme de ménisque est installée devant la lentille afin de réduire les images fantômes en diffusant la lumière renvoyée par le capteur et la lentille de protection.
Lentille à indice de réfraction élevé
Avec un indice de réfraction dépassant 2, une seule lentille HRI produit les mêmes effets que plusieurs lentilles standard réunies et peut corriger à la fois les aberrations sphériques et de courbure. Par conséquent, les lentilles HRI offrent des performances optiques remarquables dans des boîtiers encore plus compacts.
Lentille en fluorine
La fluorine est un matériau optique monocristal offrant un taux de transmission élevé dans les spectres correspondants à la lumière infrarouge et ultraviolette. De par cette propriété de dispersion anormale, la fluorine bloque largement le spectre secondaire pour corriger efficacement les aberrations chromatiques dans le spectre lumineux visible. De plus, elle est beaucoup plus légère que le verre optique. Votre objectif est donc moins lourd et plus efficace.
Traitement au fluor
Le traitement au fluor de Nikon permet de protéger efficacement les lentilles contre la poussière, les gouttelettes d’eau, la graisse et la saleté tout en facilitant le nettoyage, même lorsque des corps étrangers sont collés à la surface de l’objectif.
Par rapport aux revêtements concurrents du même type, le traitement au fluor de Nikon résiste mieux aux nettoyages fréquents et dure plus longtemps. Ses propriétés antireflet contribuent également à la netteté des images.
Gestion de l’ouverture du diaphragme :
Sur les objectifs Nikkor, vous trouverez après les valeurs d’ouverture de l’objectif la lettre D, E ou encore G. Ces trois lettres font chacune référence à une technologie permettant de contrôler l’ouverture du diaphragme.
Informations de distance
Les objectifs de type D mesure à l’aide d’une cellule la distance séparant le sujet (élément sur lequel la mise au point est faite) de l’objectif et transmettent ensuite cette information à l’appareil photo pour ajuster la mesure matricielle 3D et le dosage automatique du flash en mode I-TTL.
Mécanisme de diaphragme électromagnétique
Ce mécanisme, installé dans le barillet de l’objectif, permet un contrôle électronique extrêmement précis du diaphragme ou des lamelles lors des prises de vue en rafale en mode d’exposition automatique. Dans les objectifs classiques de type D ou G, les lamelles du diaphragme sont actionnées par des leviers mécaniques.
Comme pour les objectifs de type D, l’information de distance est transmise à l’appareil.
Objectif de type G :
Les objectifs NIKKOR de type G ne disposent pas de bague permettant de régler l’ouverture. L’ouverture doit obligatoirement être sélectionnée sur le boîtier de l’appareil photo. Comme pour les objectifs de type D, l’information de distance est transmise à l’appareil.
On arrive à la fin de cet article et j’espère qu’il vous aidera à déchiffrer les nombreux hiéroglyphes inscrits sur les objectifs Nikon.
Si vous souhaitez avoir plus de détails sur les différentes abréviations, sigles et techniques utilisées par les autres constructeurs, vous trouverez les descriptifs complets ci-dessous.
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