Apprendre à photographier au flash
Apprendre à photographier au flash est une étape indispensable pour prendre le contrôle de l’éclairage et ne plus être dépendant de la météo ou des conditions de l’éclairage ambiant. Un flash ne signifie pas seulement plus de lumière dans la scène, mais également plus de facilité pour régler votre appareil et plus de contrôle sur de nombreux paramètres créatifs. L’utilisation d’un flash permet donc non seulement d’obtenir une exposition toujours parfaite, mais également de vous ouvrir de nouveaux domaines photographiques. Dans ce guide, nous allons voir différentes techniques et méthodes pour photographier au flash dans toutes les situations. Vous pourrez ainsi facilement améliorer vos images et vos compétences photographiques.
Pourquoi utiliser un flash ?
Lorsque l’on débute en photographie, on utilise généralement le flash uniquement de nuit, en intérieur ou dans un environnement très sombre. Ces conditions sont souvent celles dans lesquelles le flash automatique de l’appareil se déclenche, permettant alors d’obtenir une meilleure exposition. Il existe cependant de nombreuses autres situations pour lesquelles un flash cobra ou déporté vous permettra d’obtenir de meilleures images. Vous pouvez notamment exploiter cette source de lumière artificielle pour déboucher des ombres sur le visage d’un modèle prenant place au soleil, pour détacher plus efficacement le sujet de l’arrière-plan ou encore pour figer un sujet en mouvement. Un flash forme ainsi un outil indispensable pour réaliser des images plus créatives, de jour comme de nuit.
Photographier au flash : les différents modes
Avant d’apprendre à photographier au flash, il est tout d’abord nécessaire de passer en revue les différents paramètres offerts par votre flash. Le plus souvent, vous aurez la possibilité de choisir entre trois modes, en fonction de la scène à photographier.
Mode TTL : en mode TTL (through the lens), le flash émet un premier éclair lorsque vous enfoncez le déclencheur, puis communique avec l’appareil photo pour analyser la scène, l’exposition et la distance du sujet grâce à la réverbération de la lumière. À partir de ces données, il va ajuster ses paramètres pour obtenir une exposition correcte du sujet lors de la prise de vue. Ce mode propose donc un fonctionnement entièrement automatique, ce qui est idéal pour un photographe débutant. Vous avez uniquement à placer le flash en mode TTL, puis la puissance lumineuse sera automatiquement définie. Si vous désirez obtenir une exposition correcte sans la moindre manipulation, le mode TTL sera généralement le plus adapté.
Mode automatique : le flash exploite sa propre cellule pour mesurer la lumière reflétée par le sujet et ajuster en conséquence sa puissance. Contrairement au mode TTL, le mode automatique fonctionne de manière autonome et ne communique pas avec l’appareil. Les réglages d’exposition de l’appareil ne sont donc pas pris en considération, ce qui peut entraîner de nombreux problèmes d’exposition. Pour cette raison, le mode TTL est à privilégier au mode automatique.
Mode manuel : dans ce mode, vous définissez par vous-même la puissance du flash à émettre. Ce réglage s’effectue en fraction, avec un palier allant de 1/1 à 1/128, voire 1/250 pour quelques rares flashs. Avec un réglage de 1/1, le flash émet sa plus forte puissance lumineuse. Un réglage de ½ produit la moitié de la pleine puissance, un réglage de ¼, un quart de cette puissance, etc. Photographier avec un flash en mode manuel vous offre plus de contrôle sur le résultat final. Cela est également l’assurance d’obtenir une exposition homogène d’une image à l’autre. Ce mode peut cependant s’avérer plus délicat pour un photographe débutant, car il faut à la fois régler manuellement le flash et l’appareil photo. De bonnes connaissances dans ces deux domaines peuvent donc être nécessaires.
Photographier au flash : la vitesse d’obturation
La vitesse d’obturation est limitée lorsque vous photographiez au flash. En effet, celle-ci est contrainte par la vitesse de synchronisation de votre appareil photo qui se situe généralement entre 1/160s et 1/250s. Cette dernière correspond à la plus haute vitesse avec laquelle le flash est capable de se synchroniser pour se déclencher lorsque l’obturateur est entièrement ouvert. Avec une vitesse d’obturation supérieure, l’obturateur n’est pas complètement ouvert lorsque le flash se déclenche et seule une partie de l’image sera exposée. Vous devez par conséquent conserver une vitesse d’obturation toujours inférieure à la valeur de synchronisation de votre appareil. Pour ce faire, réglez votre vitesse d’obturation et l’ouverture pour que la lumière ambiante de la scène soit correcte, puis ajustez le flash pour équilibrer l’apparence du sujet.
À noter que certains flashs et appareils disposent d’un mode de synchronisation haute vitesse permettant d’utiliser une vitesse d’obturation plus rapide, tout en conservant une exposition homogène de l’image. Pour ce faire, le flash émet une succession d’éclairs afin que le capteur soit entièrement exposé, peu importe la vitesse utilisée. En revanche, la puissance du flash chute drastiquement dans ce mode.
Photographier au flash : la distance
La lumière chute assez fortement à mesure que le sujet s’éloigne du flash. On peut mesurer cette intensité lumineuse par la loi du carré inverse qui dicte que la lumière reçue est égale à l’inverse du carré de la distance séparant la source lumineuse du sujet. Concrètement, cela signifie qu’un sujet positionné à 2 m du flash reçoit seulement ¼ de la puissance du même flash placé à 1 m, le carré de 2 étant 4, donnant ainsi 1/4. Par conséquent, il est nécessaire d’adapter les réglages du flash à mesure que le sujet se déplace. Souvent, il est préférable d’utiliser une plus forte puissance et de se reculer pour obtenir un éclairage plus homogène et plus doux. En étant trop près du sujet et avec une puissance de flash trop élevée, vous risquez d’engendrer des ombres disgracieuses.
Photographier au flash : la réflexion
Lorsque vous photographiez en intérieur, le moyen le plus simple d’obtenir un éclairage doux et uniforme consiste à faire refléter la lumière sur les murs ou le plafond. Tournez ainsi la tête du flash pour qu’elle ne soit pas directement dirigée sur le sujet. Vous pourrez ainsi étendre la zone de diffusion de la lumière, qui sera alors plus diffuse et permettra d’obtenir des ombres plus douces. Vous pourrez obtenir des résultats très différents en fonction de la zone de diffusion utilisée. En exploitant le plafond, la lumière est tombante et il est alors important d’utiliser un réglage plus modeste pour ne pas faire apparaître d’ombres sous les yeux, le nez et le menton du modèle. Faire rebondir le flash sur un mur à côté du sujet va créer un éclairage moins uniforme, plus proche de l’éclairage Rembrandt. L’idéal consiste donc à faire rebondir le flash sur le mur face au sujet et en partie sur le plafond pour obtenir un rendu plus uniforme et plus flatteur. Enfin, privilégiez une surface blanche pour refléter la lumière, car vous risquez sinon d’apporter une dominante de couleur à l’image. Gardez également à l’esprit que faire rebondir la lumière augmente la distance effective entre le flash et le sujet. Pour conserver la même exposition, il sera donc nécessaire d’augmenter la puissance du flash ou d’ajuster les paramètres du triangle d’exposition.
Photographier au flash : la synchronisation
La plupart des appareils photo déclenchent par défaut le flash lorsque le premier rideau est entièrement ouvert. À partir des réglages de l’appareil, vous pouvez modifier ce paramètre pour déclencher le flash juste avant la fermeture du second rideau. Avec un sujet statique, cela n’aura aucune incidence. En revanche, sur un sujet en mouvement et avec une vitesse d’obturation plus lente, vous pourrez produire des effets créatifs. En effet, vous savez sans doute que photographier un sujet en action avec une vitesse d’obturation lente produit un flou de mouvement. Avec un flash, vous pouvez obtenir ce flou, plus une image fixe du sujet à l’instant du déclenchement du flash. Si ce dernier est réglé sur la synchronisation avec le premier rideau, le sujet fixe sera au début de l’exposition, avec une traînée qui apparaît alors devant lui. Avec la synchronisation au second rideau, le flou se produit avant que le flash ne se déclenche. Le flou apparaît ainsi derrière le sujet. Le résultat est souvent plus esthétique et plus agréable.
À lire : comment utiliser le flash à synchronisation lente pour des effets créatifs ?
Photographier au flash déporté
Vous obtiendrez rarement des résultats satisfaisants en conservant le flash sur l’appareil photo. Il est alors préférable de le déporter pour le positionner plus librement autour du sujet et ainsi modeler l’éclairage à votre convenance. Pour ce faire, certains appareils photo modernes embarquent un déclencheur de flash sans fil. Dans ce cas, le flash intégré de l’appareil photo est souvent utilisé comme source infrarouge pour déclencher le flash externe. Si votre appareil ne dispose pas de cette fonction, vous pouvez utiliser un déclencheur à distance comme le Neewer FC-16. Ce dernier indique uniquement au flash de se déclencher au moment de la prise de vue. Pour conserver les automatismes, vous pouvez opter pour un modèle plus perfectionné comme le GODOX TTL XPRO TTL.
À lire : comment déclencher un flash à distance ?
On arrive à la fin de ce guide et vous savez désormais comment photographier au flash. N’hésitez pas à vous entraîner et à vous perfectionner avec votre flash pour sublimer toutes vos images.
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