Quels réglages pour photographier la lune ?
La lune forme un sujet passionnant à photographier, que ce soit pour l’intégrer au sein d’un paysage nocturne ou en réaliser de gros plans des différentes phases. Apprendre à photographier la lune constitue une excellente porte d’entrée dans l’univers de l’astrophotographie. La capture de notre satellite naturel se montre relativement simple et nécessite peu de matériel. Cependant, il est indispensable d’utiliser les bons réglages pour photographier la lune, sans quoi elle risque d’apparaître floue, surexposée ou encore peu mise en valeur. Pour vous aider, découvrez quels réglages utiliser pour photographier la lune en fonction de votre matériel.
L’objectif pour photographier la lune
Avant d’étudier les réglages à utiliser pour photographier la lune, il est important de définir l’objectif que vous pouvez employer, car ce dernier présente un impact majeur sur les paramètres de la prise de vue. Concrètement, le choix de la focale dépend avant tout de l’image que vous désirez obtenir. Pour un paysage nocturne avec la lune apparente dans le ciel, tout objectif grand angle ou standard est amplement suffisant. Pour capturer en gros plan la lune, un téléobjectif devient indispensable. Celui-ci doit au minimum présenter une focale de 200 à 300 mm sur un appareil à capteur plein format. Idéalement, vous pouvez opter pour de longs téléobjectifs comme les Sigma 150-600mm F5-6.3 DG OS HSM, Sigma 100-400mm f/5-6.3 DG OS HSM et Tamron 150-500 mm F/5-6,7 Di III VC VXD Sony FE qui vous permettront de capturer les moindres détails de notre satellite naturel.
Avec un appareil à capteur APS-C ou micro 4/3, photographier la lune en gros plan devient encore plus facile, car un facteur de recadrage s’applique sur la longueur focale effective de l’objectif. Ainsi, un téléobjectif de 300 mm monté sur un appareil APS-C offre un champ de vision similaire à un 450 mm en équivalent plein format, tandis que cette même focale de 300 mm devient un 600 mm sur un appareil micro 4/3. Enfin, si vous ne pouvez pas investir dans un téléobjectif, un téléconvertisseur forme une alternative bien moins onéreuse. Cet accessoire va permettre de multiplier la portée de vos objectifs actuels. Par exemple, le multiplicateur Sigma TC-2011 permet de multiplier par deux la focale de nombreux objectifs Sigma pour Nikon et Canon. Ainsi, le Sigma 120-300mm F2.8 DG OS HSM peut devenir un 240-600 mm, tandis que le Sigma 150-600mm F5-6.3 DG OS HSM devient un 300-1200 mm. De quoi photographier en gros plan les cratères de la lune !
Le trépied pour des images nettes
Il n’est pas impossible de photographier la lune à main levée, mais à condition de travailler avec une focale relativement courte, une très grande ouverture et un appareil affichant une bonne montée en ISO. Cependant, ces conditions optimales sont rarement atteintes sur le terrain. De plus, dès que vous étendez la focale, les mouvements de vos mains sont amplifiés et dégradent la netteté des images. L’utilisation d’un trépied devient alors indispensable pour stabiliser votre appareil afin de vous assurer d’obtenir des images nettes, bien exposées et de capturer les moindres détails à la surface de la lune. En plus du trépied, vous pouvez également utiliser un déclencheur à distance comme le Pixel TW-283 DC2 ou l’application mobile de votre appareil afin d’éviter toute manipulation du boîtier.
Comment faire la mise au point sur la lune ?
Le premier réglage à effectuer pour prendre en photo la lune est celui de la mise au point. Si vous disposez d’un appareil photo moderne et d’un téléobjectif permettant à la lune de remplir le cadre, vous pouvez dans un premier temps tenter d’utiliser le système de mise au point automatique de votre appareil photo pour acquérir la mise au point. Si votre appareil ne parvient pas à se focaliser, essayez de sélectionner un unique collimateur, idéalement au bord de la lune ou sur un cratère plus sombre pour maximiser le contraste. Si votre appareil photo est toujours en difficulté, il sera nécessaire de réaliser manuellement la mise au point. Pour ce faire, certains objectifs disposent d’une échelle de mise au point sur laquelle prend place une marque infinie. Alignez alors ce symbole avec le repère implanté sur la bague de mise au point. Si votre objectif n’intègre pas ce dispositif, tournez la bague à son extrémité supérieure comme pour focaliser sur un sujet éloigné, puis revenez légèrement en arrière. Dans les deux cas, il est préférable d’affiner la mise au point à l’aide de la fonction live view pour effectuer un zoom numérique sur la lune. Vous pourrez ainsi vous assurer que la lune est correctement nette et peaufiner les réglages, si besoin. Une fois la mise au point réalisée, vous n’aurez plus besoin de la régler durant toute la séance, excepté si vous changez de focale.
Quelle ouverture pour photographier la lune ?
Notée f/nombre dans les paramètres de votre appareil photo, l’ouverture définit la quantité de lumière que l’objectif laisse pénétrer sur le capteur. Plus le f/nombre est petit, plus l’ouverture est large et permet de capturer une importante quantité de lumière. En photographie, on privilégie habituellement la plus grande ouverture possible pour maximiser la capture de la lumière et obtenir une exposition correcte de la scène. Cependant, comme la lune est toujours illuminée par le soleil, elle se montre suffisamment brillante pour obtenir une exposition parfaite avec de plus petites ouvertures. Les paramètres exacts à utiliser varient en fonction des conditions atmosphériques, d’autres réglages de l’appareil, ainsi que de la phase de la lune, mais une ouverture comprise entre f/8 et f/11 forme généralement un bon point de départ. Évitez cependant d’utiliser une ouverture plus étroite que f/11 pour limiter la diffraction optique et la perte de détails.
Quelle sensibilité ISO pour photographier la lune ?
L’ISO représente la sensibilité du capteur numérique à la lumière. Plus ce paramètre est élevé, plus le capteur est sensible et peut rapidement capturer la lumière. Cependant, ce gain s’effectue par un traitement numérique des informations captées et risque d’engendrer une dégradation de l’image. Par conséquent, il est préférable de conserver une sensibilité ISO aussi faible que possible. Cette valeur est généralement comprise entre 50 et 200 ISO pour la majorité des appareils.
Quelle vitesse d’obturation pour photographier la lune ?
La vitesse d’obturation définit la durée durant laquelle l’obturateur de l’appareil photo s’ouvre pour exposer le capteur à la lumière. Par conséquent, plus l’exposition est longue, plus l’appareil peut enregistrer une importante quantité de lumière. Le réglage de la vitesse d’obturation pour photographier la lune doit cependant tenir compte de la focale que vous utilisez. Plus cette dernière est longue, plus la durée maximale de l’exposition est réduite pour éviter de percevoir le déplacement naturel de la lune dans le ciel. En effet, si l’exposition est trop longue, la lune aura le temps de se déplacer durant la capture de l’image, engendrant alors une photo floue. Par conséquent, utilisez une vitesse d’obturation comprise entre 1/125s et 1/400s, en fonction de votre objectif. Si cette vitesse ne permet pas d’obtenir une image correctement exposée, vous pouvez composer à l’aide d’une plus grande ouverture ou en augmentant la sensibilité ISO.
La règle des 11 pour photographier la lune
Nous venons de voir les différents paramètres pour photographier la lune, mais comment assembler ces réglages pour obtenir une bonne exposition ? Pour ce faire, on peut s’aider de la règle des 11 qui permet d’estimer une exposition correcte pour prendre en photo la lune de nuit, sans avoir recours à un posemètre. Cette règle part du principe que pour une ouverture de f/11, la vitesse d’obturation doit être l’inverse de la sensibilité ISO. Concrètement, pour une ouverture de f/11 et une sensibilité de 100 ISO, la vitesse recommandée est de 1/100e de seconde. Si vous augmentez l’ISO à 200, votre vitesse d’obturation passe à 1/200s. Avec de très longues focales pour lesquelles la durée de l’exposition peut être réduite jusqu’à 1/400s pour limiter le déplacement de la lune, vous pouvez modifier cette équation en jouant sur l’ouverture pour limiter l’emploi d’une sensibilité ISO trop élevée. Par exemple, au lieu de photographier à f/11, ISO 400 et 1/400s, vous pouvez utiliser une ouverture de f/8, une sensibilité ISO 200 et une vitesse d’obturation de 1/400s. Même si cette règle peut nécessiter quelques ajustements en fonction des conditions de la prise de vue, elle fonctionnera parfaitement la majorité du temps.
Quels réglages pour photographier la lune et le paysage ?
Les précédents réglages s’appliquent pour photographier la lune en gros plan. La réalisation de ces images est très simple, car vous avez uniquement à vous concentrer sur la luminosité de la lune. En revanche, les choses se compliquent lorsque vous désirez également intégrer le paysage nocturne dans votre image. Dans ce cas, vous ne pourrez exposer correctement que le paysage ou la lune, mais jamais les deux sur la même prise de vue. L’alternative consiste alors à réaliser un bracketing d’exposition pour capturer plusieurs images de la même scène, mais avec des expositions différentes, avec au moins une longue exposition (+ 2 IL) pour le sol plongé dans l’ombre, une exposition moyenne (+1 IL) pour le sol éclairé par la lune, puis une exposition plus courte (-2 IL) pour capturer les détails de la lune. Ensuite, vous pourrez assembler ces différentes images en post-traitement ou directement depuis l’appareil si vous disposez d’un modèle suffisamment récent.
Quelle phase de la lune photographier ?
Beaucoup de photographes privilégient la pleine lune, car cette dernière est la plus impressionnante et surtout la plus simple à photographier. Cependant, cette pleine lune, entièrement éclairée par le soleil de notre point de vue perd du relief et des détails en l’absence d’ombres. Le résultat est une image beaucoup plus plate, sans profondeur ni dynamique. On vous encourage ainsi vivement à photographier la lune dans ses différentes phases pour saisir un maximum de détails, d’aspects et d’éléments à sa surface. Vous remarquerez des détails que vous n’aurez jamais pu percevoir lors de la pleine lune.
Comment retoucher une photo de la lune ?
Même si votre photo est sublime dès la prise de vue, vous pourrez l’optimiser encore plus en effectuant quelques ajustements simples et rapides en post-traitement. Dans Adobe Lightroom, vous pouvez notamment commencer par ajuster la balance des blancs, puis augmenter le contraste entre 10 et 20 %. Si besoin, diminuez très légèrement les hautes lumières tout en restant en dessous de -15 % pour ne pas perdre certains détails. Faites de même avec les ombres, en prenant cette fois-ci garde de ne pas trop les augmenter. Enfin, augmentez légèrement le curseur de blanc, diminuez celui du noir et ajoutez un peu de clarté et de texture.
Conclusion
Comme vous pouvez le voir, les réglages pour photographier la lune sont relativement basiques et simples. Le plus important consiste à utiliser une vitesse d’obturation adaptée à votre objectif pour retranscrire les moindres détails à la surface de notre satellite naturel. Pour ce faire, aidez-vous de la règle des 11 et de l’indice de lumination. N’hésitez donc plus à prendre votre appareil la prochaine fois que le temps est clair et que la lune brille dans le ciel.
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